Deux Manic GT retrouvent leur usine de Granby

Il y a 50 ans cette semaine, une page de l'histoire automobile québécoise se tournait avec la fermeture de l'usine de Granby où les Manic GT étaient assemblées.

Afin de souligner l'évènement, le Guide de l'auto a donné rendez-vous à deux propriétaires de Manic à l'ancienne usine, qui héberge aujourd'hui l'entreprise Velan. 

Au cours des 50 dernières années, de nombreux véhicules québécois ont été dévoilés (Koundalini, Allard J2X MKII, HTT Pléthore, Dubuc Tomahawk, Magnum MK5, Felino CB7), mais la Manic GT demeure à ce jour la seule voiture à avoir été produite en série. Bien qu'il soit impossible de donner un chiffre précis, on peut estimer qu'environ 160 exemplaires ont été assemblés.

Présentée au public en avril 1969, la Manic est d'abord construite à Terrebonne de manière artisanale et en petite quantité. Les équipes déménagent ensuite à Granby, dans une usine moderne où les moyens de production permettent d'augmenter sensiblement la cadence.

Pour construire la Manic, la base retenue était la Renault 8. Une petite berline française dont le moteur était disposé à l'arrière à la manière d'une Volkwagen Beetle. Contrairement à ce qui est écrit sur la brochure d'époque, seuls deux moteurs pouvaient être livrés. Un 4 cylindres de 1,1 litre et un bloc de 1,3 litre doté d'un kit appelé "Autobleu". D'une puissance respective d'environ 60 et 80 chevaux, ils étaient accouplés à une boîte manuelle comptant 4 rapports.

Photo: Julien Amado

Face aux V8 des Mustang, Challenger et Camaro, la petite cylindrée de la Manic ne lui laissait pas beaucoup de chances sur papier. Mais avec un poids très réduit (environ 650 kg), la légèreté de l'auto compensait sa plus petite cavalerie. Et certains propriétaires de Manic, qui ont monté des moteurs de R8 Gordini ou de Renault 5 Alpine dépassant les 100 chevaux, profitent d'accélérations et de reprises énergiques.

Conservant le plancher, les trains roulants et le moteur de la Renault 8, l'équipe de Manic y ajoutait une carrosserie en fibre de verre ainsi qu'un habitacle spécifique. Grâce à ses quatre suspensions indépendantes et sa direction à crémaillère, elle possédait un train avant bien guidé ainsi qu'un freinage très efficace pour l'époque grâce à ses quatre disques. Jacques Duval avait souligné ces deux qualités lors de son premier essai de la voiture pour le Guide de l'auto 1970. Cela dit, il avait aussi relevé une qualité de finition en retrait ainsi qu'un train arrière difficile à garder en ligne dans les virages abordés à haute vitesse...

Photo: Julien Amado

Extérieurement, les deux voitures que vous avez sous les yeux ressemblent en tout point aux Manic qui sortaient de l'usine de Granby. Elles sont toutes les deux dotées de jantes optionnelles Cosmic. Les connaisseurs reconnaîtront les fixations à trois trous, typiques des Renault vendues à l'époque. En effet, plusieurs Manic ont été modifiées avec des trains roulants ou des moteurs différents, arborant parfois des jantes à 4 trous, signe évident de modifications.

Si vous souhaitez en savoir plus à propos de la Manic GT, l'histoire de sa conception, les voitures de course et les prototypes jamais dévoilés, voyez notre documentaire disponible ici.

Un grand merci à Raymond Caillé et Mathieu Chenard d'avoir reconduit leur Manic à l'endroit où elles ont été produites, ainsi qu'à Velan, qui occupe désormais l'usine pour nous avoir permis de rendre cet hommage.

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

ActualitéLa Manic : un documentaire sur la voiture québécoise
Quand on parle de Manic, on pense immédiatement aux barrages hydroélectriques ou à la célèbre chanson de Georges Dor. Pourtant, la Manic c’est aussi une voiture québécoise dessinée à la fin des années 60. Diffusé sur Club illico à partir du 24 septembre, le documentaire La Manic , revient sur …
MontréalFelino cB7r, la voiture québécoise légale sur la route
De toutes les voitures exposées au Salon de l’auto de Montréal cette année, la plus exclusive d’entre toutes est construite ici, au Québec. Développée par le pilote Antoine Bessette, la cB7r est une version civilisée de la cB7, présentée par le même constructeur lors de l’édition 2014 du Salon de …
2011La couverture 2011 : HTT Pléthore, la première diva québécoise
Chaque année apporte son lot de sportives et de prototypes racés ou extravagants. La plupart du temps américains, européens ou japonais. Parfois même coréens ou suédois. Et puis un jour, on découvre une voiture sport longue, basse et large dont les lignes spectaculaires ont été tracées par un passionné dans …
ActualitéLe documentaire La Manic diffusé ce soir à 20 heures sur LCN
Produite à environ 160 exemplaires entre 1969 et 1971, la Manic GT est la seule voiture québécoise qui ait été fabriquée en série. La conception et la mise au point d'une voiture demande des investissements gigantesques. Mais la petite équipe de Manic, emmenée par son fondateur Jacques About, a réussi …
EssaisRenault 4 Plein Air Terre des Hommes : on a conduit un morceau d'histoire!
Exposition estivale permanente faisant suite à l’inoubliable Expo 67, Terre des Hommes est inaugurée par Jean Drapeau le 17 mai 1968. Deux jours auparavant, Renault présente officiellement un véhicule atypique, dont l’histoire va se mêler à celle des attractions qui peuplaient les îles Notre-Dame et Sainte-Hélène. Bien qu’elle ait été …
ActualitéAnnée record au Granby International
Après un hiatus forcé en 2020 et 2021 en raison de la pandémie, le Granby International était de retour en fin de semaine dernière. Cette exposition de voitures anciennes, la plus importante du genre au Canada, a connu la meilleure année de son existence. Le président des Voitures anciennes de …
Voitures anciennesLa Manic : quand le Québec avait sa voiture
- Tel que publié dans l'édition 2021 du Guide de l'auto - Partie de rien au fond d’un garage de Longueuil, une petite équipe de passionnés a déplacé des montagnes pour devenir un constructeur automobile à part entière. Portée aux nues dans un Québec en pleine Révolution tranquille, la Manic …
ActualitéFormule ETS : une monoplace électrique fabriquée au Québec
L’École de technologie supérieure, en abrégé ÉTS, forme des chercheurs et des ingénieurs dans des domaines variés. Et parmi tous les cursus proposés, il y en a un que nous trouvons particulièrement intéressant : la Formule ETS. Il s’agit d’une équipe qui fabrique une monoplace qui court en Formule SAE, …

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires