Au revoir, Montréal!

Étant passionné de voitures, vous ne serez pas étonné si je vous mentionne être en total désaccord avec la funeste stratégie de la mairesse Valérie Plante, qui multiplie les actions en faveur des cyclistes, oubliant au passage que la Ville de Montréal est aux prises avec un phénomène naturel qui nous revient chaque année : l’hiver. Une saison où les vélos disparaissent aussi rapidement que les feuilles dans les arbres.

Domicilié sur la Rive-Nord, je transige depuis plus de 20 ans vers le centre-ville, et ce, pour diverses raisons. Je ne le fais désormais qu’une fois par semaine, par obligation, pour l’enregistrement du Guide de l’auto sur QUB radio.

Or, à une certaine époque, l’engouement, l’action et la diversité que proposait le quartier des spectacles avaient ce petit je-ne-sais-quoi qui attirait le banlieusard en moi. Mon trajet vers mes anciens bureaux rue Ontario comportait un arrêt dans un petit resto-déjeuner rue Christophe-Colomb, où j’y consommais quasi quotidiennement mon premier repas de la journée. Je m’arrêtais rue Mont-Royal pour aller fouiner dans deux boutiques de livres. J’achetais des billets de spectacle pour le Théâtre Saint-Denis. Tout ça, c’est terminé. Fini. Beu bye.

Moins de place pour l'automobile

Évidemment, il est de plus en plus difficile de circuler à Montréal, particulièrement sur les axes nord-sud. Papineau n’a dorénavant qu’une seule voie dédiée aux méchantes automobiles, alors qu’il s’agissait jusqu’à tout récemment d’un tronçon essentiel à la circulation. Christophe-Colomb, qui avait déjà une piste cyclable par le passé, est rendue avec une autoroute cyclable, au détriment des automobilistes et des stationnements. Et Saint-Denis, enfin… vous savez.

Que les commerçants de cette artère soient en furie est totalement compréhensible. Car on ne peut attirer une clientèle, quelle qu’elle soit, avec un tel décor. Et bien que la mairesse souhaite inciter les locaux à l’encouragement de ces commerces, il faudra un jour qu’elle puisse comprendre qu’il est difficile de se procurer un fauteuil, une lampe, un ensemble de vaisselle ou des vêtements… à vélo! Ça prend des accès en voiture.

Je ne suis pas résident de Montréal. Je ne le serai jamais. Car bien que cette ville soit malheureusement nécessaire à mes activités professionnelles, elle constitue pour moi une plaie ouverte. Une ville sale, malade, mal dirigée et qui élimine à grand coup de fouet une foule de vecteurs économiques qui ont jadis fait sa réputation. Parce que bien sûr, le centre-ville est aujourd’hui désert, ou presque. Et que pouvait-on lire dans l’actualité cette semaine? Madame la mairesse souhaite convaincre les travailleurs de revenir au centre-ville! Ces travailleurs et entreprises, qui ont rapidement découvert que leur qualité de vie et leur rendement ne s’en portaient que mieux, en ne s’y déplaçant plus. Bonne chance…

Comme une vieille cigarette

Que Madame Plante considère l’automobile au même titre que la cigarette est son choix. Mais cet acharnement courra sans doute à sa perte. Il faut savoir que bon nombre de gens qui se déplaçaient jusqu’à tout récemment en transport en commun ont fait le choix d’une automobile, notamment pour des raisons sanitaires. On le constate d’ailleurs en observant la valeur des petites voitures usagées grimper de façon significative, dans un contexte où de surcroît, il y a pénurie de véhicules d’occasion.

Nous sommes donc loin du jour où Montréal réussira à me séduire à nouveau. Car bien qu’il me faille m’y rendre une fois par semaine, je ne peux concevoir que les citoyens eux-mêmes puissent accepter de vivre et de circuler dans un tel foutoir, en faisant rire d’eux. Et je suis persuadé que le changement ne se fera qu’avec une nouvelle administration. En espérant pour les commerçants que le jour venu, il ne soit pas trop tard.

Je terminerai en précisant qu’il ne s’agit pas ici d’une montée de lait ciblant les cyclistes puisqu’en effet, ils sont grandissants à Montréal. L’idée est plutôt d’être logique en mentionnant qu’un équilibre pour satisfaire le maximum de gens est nécessaire. Or, de condamner les automobilistes, de multiplier les chantiers en faisant de l’essai-erreur et de détruire conséquemment l’image de la ville qui souffre depuis trop longtemps, c’est inacceptable.

D’ailleurs, vous en voulez une preuve que la Ville est mal administrée? Cela fait maintenant plus de six mois que je n’ai pas mis de sous dans les parcomètres, même si je m’y stationne chaque semaine. Et jusqu’à ce jour, aucune contravention. Mais bon… parce que je l’ai écrit, on m’en collera sans doute une dès la semaine prochaine!

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