GMC Sierra Denali Ultimate : parce que l'Escalade EXT n'est plus

Points forts
  • Construction solide
  • Excellent comportement routier
  • Excellents moteurs (incluant diesel)
  • Habitacle très luxueux
Points faibles
  • Consommation considérable (V8)
  • Jantes de 22 pouces qui affectent le comportement
  • Battant MultiFlex mal conçu
Évaluation complète

Malgré leur consommation élevée, les camionnettes pleine grandeur ne perdent pas en popularité. Au contraire, le pourcentage de ventes face à l’industrie automobile tout entière augmente, aussi parce que les manufacturiers en tirent énormément de profit. C’est d’ailleurs en ce sens que la camionnette de luxe est née, les constructeurs ayant réalisé que l’outil de travail pouvait aussi constituer un véhicule du quotidien.

Ainsi sont nées les versions King Ranch, Denali, High Country et Laramie Longhorn, lesquelles ont par la suite été suivies par d’autres modèles encore plus luxueux. Aujourd’hui, autant les camionnettes de série 1500 que les modèles HD proposent du grand luxe, les factures ne cessant bien sûr d’augmenter. C’est donc sans surprise que la dernière camionnette de luxe de GM, la Sierra Denali Ultimate, est débarquée en cours d’année 2022, affichant un prix 95 793 $ (transport et préparation inclus). Un an plus tard, en raison de la forte demande et de la faiblesse de notre dollar, elle se vend sans options à 103 629 $, dépassant ainsi le seuil psychologique des six chiffres et occasionnant par le fait même, l’ajout d’une taxe de luxe.

Photo: Antoine Joubert

Ultimate

Comme si la version Denali n’était pas assez luxueuse, GMC a repoussé les limites du luxe en sortant une camionnette plus exclusive, se distinguant par une calandre au chrome foncé, des jantes de 22 pouces et par quelques petites attentions esthétiques. À bord, le cuir couleur terre d’ombre (nom de couleur maladroitement traduit), constitue la pièce de résistance de cet habitacle, rehaussé de surpiqûres magnifiques et de boiseries véritables. On illustre d’ailleurs à travers les boiseries le dénivellement et les données cartographiques du mont Denali (aussi connu sous le nom de mont McKinley) situé en Alaska.

Photo: Antoine Joubert

Naturellement, plusieurs des caractéristiques optionnelles sur la Denali (non Ultimate) s’y trouvent de série, incluant la caisse de composite de carbone, les marchepieds motorisés et l’ensemble Technologie incluant notamment le rétroviseur-caméra et le système de conduite semi-autonome SuperCruise. Un dispositif qui, dans le cadre de notre essai, n’a hélas pas prouvé son efficacité. Et pour cause, le véhicule équipé d’un système de maintien de voie, d’un maintien de distance face au véhicule précédent et d’un dispositif de changement de voie automatique à la seule activation des clignotants, avait fortement tendance à vaciller plutôt qu’à conserver une trajectoire rectiligne. Dans ce contexte, un policier croisant mon chemin aurait donc eu toutes les raisons du monde de m’intercepter, convaincu de mes facultés affaiblies!

Heureusement, là s’arrêtent les déceptions concernant la conduite de cette camionnette, si l’on fait fi du fait qu’elle ne soit guère dotée d’une mécanique qui lui permet de se distinguer davantage. En effet, le moteur V8 de 6,2 litres équipant le modèle d’essai est aussi monté dans plusieurs autres versions, tout comme le six cylindres turbodiesel de 3,0 litres, dont la puissance et le couple se voient cette année majorés à 305 chevaux et 495 lb-pi respectivement. Dans le cas du V8, les 420 chevaux sont fort satisfaisants, outre une sonorité très agréable. Par contre, c’est moins réjouissant au chapitre de la consommation, qui oscille autour de 14 litres aux 100 km de moyenne combinée, dans un contexte où le véhicule circule sans charge ni remorque. Après plus de 3 000 kilomètres parcourus, dont plus de 2 000 kilomètres sur l’autoroute, la moyenne affichée s’est soldée à 13,3 litres aux 100 km. Une moyenne estimée à 40% de plus qu’avec le moteur turbodiesel, offrant un rendement exceptionnel.

Confortable et magnifiquement insonorisée, cette camionnette ne pêchait sur la route que par quelques secousses découlant des jantes de 22 pouces. Un élément apprécié des acheteurs, mais qui affecte clairement la qualité du comportement routier et, bien évidemment, le confort. Maintenant, si la Denali Ultimate est livrée de série avec des jantes de 22 pouces, sachez qu’une version Denali (non Ultimate) reçoit des jantes de 20 pouces clairement mieux adaptées aux routes du Québec.

Photo: Antoine Joubert

Le couple généreux du V8 de 6,2 litres est un atout pour les capacités de remorquage, pouvant atteindre 13 000 lb sur certaines versions. Or, la Denali Ultimate se voit limitée à une capacité de 9 000 lb, ou 8 900 lb dans le cas du moteur turbodiesel, lui aussi très efficace en de telles conditions. Il faut préciser qu’avec une remorque de ce poids, la consommation grimpe à environ 15 litres aux 100 km avec le turbodiesel, et à plus de 25 litres aux 100 km avec le V8...

Sérieuse mise à jour

C’est en cours d’année 2022 que General Motors a vraiment mis à jour l’habitacle de sa camionnette Silverado/Sierra, car la présentation et la finition laissaient à désirer. De là à dire qu’il s’agit aujourd’hui de la nouvelle norme serait exagéré, puisque Ford et Ram continuent de bien se défendre. Or, l’abandon du levier de vitesses à la colonne et l’ajout d’une console centrale très conviviale font le plus grand bien. Même chose pour l’instrumentation 100% numérique, entièrement personnalisable, laquelle est accompagnée d’un imposant système de visualisation tête haute. Cela dit, impossible de passer sous silence le nouvel écran central de 13,4 pouces, derrière lequel se cache un système d’exploitation fourni par Google. Un système particulièrement appréciable sur le plan ergonomique et qui intègre aussi bien Apple CarPlay que les plates-formes Android.

Photo: Antoine Joubert

Bonne nouvelle, GM a cru bon de conserver de multiples touches physiques relatives au chauffage et à la climatisation, de même que pour plusieurs fonctions primaires concernant la conduite et le remorquage. Ajoutez à cela une multitude d’espaces de rangement incluant même des compartiments au dossier de la banquette arrière, et vous avez là un habitacle on ne peut plus polyvalent. Hélas, GMC persiste à offrir un battant arrière baptisé MultiFlex, se dépliant en trois sections pour faciliter l’accès à la caisse. Un hayon très lourd, difficilement manœuvrable, et qui a la fâcheuse tendance d’accumuler la gadoue dans ses joints, accentuant ainsi les risques de corrosion. Sachez également qu’en abaissant la seconde partie de ce battant, les risques de l’abîmer sur l’attelage de remorque sont très élevés.

Photo: Antoine Joubert

Six chiffres

Cadillac et Lincoln ne proposent plus de camionnettes. Les constructeurs américains ont vite compris que le luxe dans le monde des camionnettes passait mieux à travers les marques populaires, qui donnent une impression de robustesse que les marques de luxe ne peuvent refléter. Voilà pourquoi GMC ajoute une couche de luxe à sa gamme Sierra, répliquant ainsi au succès des Ford F-150 Limited et Ram 1500 Laramie Limited. Naturellement, cela vient avec une facture conséquente, bien que la dépréciation de cette version fort convoitée ne soit que très faible. En somme, c’est une camionnette de grande qualité et très bien construite, pouvant être commandée avec une motorisation diesel, ce que Ford et Ram ne proposent désormais plus.

À voir aussi : Combien coûte... le GMC Sierra 2023?

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