Genesis G90 2020 : limousine de 420 chevaux à bon prix

Points forts
  • Rapport équipement/qualité/prix imbattable
  • Puissance et souplesse du V8
  • Ergonomie générale sans reproche
  • Grand confort de tous les sièges
  • Comportement solide
Points faibles
  • Écran tactile moyennement accessible
  • Soubresauts sur chaussée raboteuse
  • Design conservateur de l’habitacle
  • Consommation plus forte que les rivales
  • Valeur de revente douteuse
Évaluation complète

NIAGARA, Ontario – La berline sport G70 de Genesis a récolté des prix en série, l’an dernier, alors que sa sœur, la G90, passait quasiment inaperçue depuis l’année précédente. Genesis n’a livré qu’une vingtaine de ses grandes berlines de luxe jusqu’à maintenant cette année tandis que la G70 se vend par centaines et ne cesse de rattraper ses rivales.

Et pourtant, tout le monde affiche un large sourire, parce que les ambitions de la première marque de luxe coréenne sont grandes, ses moyens solides et sa stratégie de croissance étalée sur plusieurs années. Chaque série n’est donc qu’une pièce du grand casse-tête.

Richard Trevisan, directeur de Genesis Motors Canada, rappelle d’ailleurs que la marque lancera son premier utilitaire sport l’an prochain et un deuxième l’année suivante, avec l’effet prévisible sur les chiffres de ventes, si ces nouvelles séries sont créées dans le même esprit que la G70. Aucune raison d’en douter.

Gamme et réseau en expansion

« Et ce qui vient l’an prochain est juste le début », d’ajouter Trevisan, qui s’empresse de souligner que Genesis devrait compter trente distributeurs au pays d’ici la fin de 2020, en hausse d’un tiers. Ce ne sont pas des concessionnaires traditionnels, mais plutôt des entrepreneurs qui ont pour mission de conclure les transactions et de livrer le véhicule en respectant les conditions établies par Genesis. Incluant le prix.

Photo: Marc Lachapelle

Plusieurs seront installés dans des « centres de marque » chics, conçus pour laisser plein d’espace aux voitures exposées au lieu de les entasser dans une salle vitrée. Les clients s’y pointeront pour voir, toucher ou choisir les couleurs après avoir amorcé le magasinage en ligne. Ils peuvent aussi commander l’essai d’un modèle sur leur portable et on viendra à leur rencontre, et non le contraire.

Et si vous achetez, on viendra chercher votre voiture pour en faire l’entretien et on vous en prêtera une autre jusqu’à son retour. Ce ne sont là que deux des manières qu’utilise Genesis pour montrer qu’il ne fait pas les choses comme les autres.

Soigner le vaisseau amiral

La nouvelle G90 a fait ses débuts en Corée du Sud à l’automne 2018. Les ventes ont bondi de 113% depuis, dans ce pays où elle serait une « fierté nationale ». Le fait qu’elle soit le premier choix des présidents et autres dignitaires expliquerait donc les 12 052 exemplaires déjà vendus cette année.

Chez nous, c’est différent. Pour que la G90 puisse mieux affronter les Classe S de Mercedes-Benz et Lexus LS 500 que Genesis identifie comme ses rivales premières, elle lui a refait une toilette. Les quatre portières sont, par exemple, les seuls morceaux inchangés de la carrosserie. La partie avant est surtout marquée par une nouvelle calandre en pentagone avec la pointe vers le bas et une grille en treillis dont le dessin est censé évoquer les reflets d’un diamant.

Ce motif, surnommé G-Matrix, est repris à plusieurs endroits, selon la volonté de Luc Donckerwolke, le grand patron du style, qui croit que « la lumière est le 4e élément du design ». Après avoir dessiné les Lamborghini Murciélago et Gallardo, ce Belge né au Pérou a dirigé le service du design chez Bentley. Ce qui pourrait expliquer les flancs droits, la ligne de caisse haute et les grandes roues à treillis de la G90, qui lui donnent un profil assez majestueux.

Photo: Marc Lachapelle

En contraste, l’arête du capot et la calandre plus basses affinent et rajeunissent la partie avant, comme les phares à quatre éléments que l’on devrait revoir sur plusieurs futurs modèles Genesis, selon Richard Trevisan. À l’instar des feux arrière à quatre éléments horizontaux.

Variations sur des thèmes familiers

Pas de révolution dans l’habitacle, qui reprend le dessin du précédent en y apportant toutefois plein de retouches. L’écran central de 12,3 pouces, par exemple, est maintenant tactile. On l’utilise souvent, plutôt que la grande molette sur la console, même s’il niche en retrait de quelques centimètres, au milieu du tableau de bord, ce qui le rend difficile d’accès.

Bravo pour les touches en aluminium satiné qui émaillent la console centrale où le cuir a remplacé le noir laqué et enveloppe même le sélecteur électronique, court et précis, de la boîte automatique Shiftronic de deuxième génération à 8 rapports, développée à l’interne. Genesis a pris soin de greffer des fonctions à tous les systèmes existants, en plus d’en ajouter de nouveaux. Sans l’espace pour les énumérer, encore moins les décrire, je confirme que la G90 ne manque strictement de rien. Ni de l’essentiel ni du superflu.

Au prix suggéré de 89 750 $, elle est moins chère que ses rivales de quelques dizaines de milliers de huards. L’unique option permet d’octroyer des écrans numériques de 10,3 pouces pour des places arrière extérieures dignes d’une limousine. Relevez l’immense accoudoir truffé de boutons et vous sacrifiez le passe-skis pour profiter d’une cinquième place de dépannage. L’espace est surabondant, sauf pour la pointe des pieds si les sièges avant sont réglés au plus bas. Finalement, comme pour la première G90, la finition et la qualité des matériaux sont à l’abri de tout reproche.

Photo: Marc Lachapelle

Toujours d’aplomb

Pas de changement à la mécanique, sinon que la G90 est maintenant livrée avec le V8 atmosphérique de 5,0 litres et 420 chevaux, jumelé à un rouage intégral développé par Magna, en Ontario. Le V6 biturbo de 3,3 litres et 365 chevaux est encore disponible, mais seulement en commande spéciale. Ce modèle un peu moins cher, à 86 000 $ et des poussières, est privé des sièges arrière aux innombrables réglages et ses freins avant sont plus petits (360 vs 375 mm).

En mouvement, le confort est total aux places avant et la position de conduite impeccable. Même chose pour la douceur et le silence de roulement, avec des vitres à double épaisseur, des roues qui absorbent le bruit et quoi encore. La G90 attrape cependant la tremblote sur les bouts de chemin raboteux et ces secousses se ressentent surtout aux places arrière. Il faudrait des ressorts pneumatiques pour faire mieux, mais ça serait plus cher.

La puissance du V8 est fluide et sa sonorité assez réjouissante en pleine accélération. En mode Sport, on peut même choisir trois niveaux d’intensité. Un gadget de plus. Il importe surtout de noter que ses réactions sont alors plus vives et que la G90 est étonnamment agile et stable en virage. Chose certaine, elle ne fait pas sa taille et son poids.

Tout compte fait, cette limousine coréenne plus raffinée a beaucoup à offrir à l’acheteur en quête d’opulence, de qualité et de service attentionné, proposés à bon prix. L’acheteur qui recherche le prestige du nom et de l’écusson regardera sans doute ailleurs. Chez Genesis, on s’en fout un peu. On a déjà la tête au prochain chapitre.

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