Je suis monté dans un véhicule autonome et sans conducteur à San Francisco

J’étais en vacances dernièrement. C’était l’occasion d’aller rendre visite à mon ami d’enfance qui habite maintenant à San Francisco. Nous avons pu explorer divers endroits comme la prison fédérale d’Alcatraz et rouler sur l'incontournable Golden Gate Bridge. Un matin, nous avions décidé de laisser l’auto de côté pour utiliser les services offerts par Waymo, une entreprise qui développe des véhicules autonomes.  

Actuellement, l’industrie de l’automobile connaît de grandes avancées en matière de voitures et de technologies autonomes. Il s’agit d’un phénomène intrigant et un peu distant au Québec. Je vous donne mes impressions sur le Waymo One (un Jaguar I-Pace) lors d’un trajet d’une trentaine de minutes environ.

Photo: Dominic Boucher

Quelques détails sur Waymo

D’abord un projet lancé par Google en 2009, Waymo — sous la société Alphabet — est créé en 2016 afin de développer la technologie pour des véhicules sans conducteur. En 2019, des Chrysler Pacifica autonomes circulaient dans les rues de Phoenix. Trois ans plus tard, le service au public s’étend à San Francisco avec des Jaguar I-Pace. La flotte devient 100 % électrique en 2023.   

Sur la route, le véhicule peut décoder l’environnement grâce à un vaste répertoire d’informations en plus d’apprendre en temps réel. D’une part, l’ordinateur inclut une cartographie exhaustive du territoire. Les Waymo ont été conduits par des humains sur plusieurs millions de kilomètres et plusieurs milliards en simulation afin de comprendre un maximum de situations quotidiennes pouvant se produire.

Photo: Dominic Boucher

De l’autre, ses nombreuses technologies permettent d’interpréter et d’anticiper les mouvements des piétons et des cyclistes puisqu’ils se déplacent différemment des voitures. Les véhicules sans conducteurs peuvent également analyser les éléments statiques comme les feux de signalisation (fixes ou temporaires) et les divers panneaux retrouvés sur la chaussée.

Pour y parvenir, le I-Pace est doté d’une série de lidars tout autour du véhicule. Ils reproduisent une image tridimensionnelle de l’environnement. Pour comprendre les situations complexes, 29 caméras sont placées de part et d’autre sur la carrosserie. Enfin, le radar émet des fréquences d’ondes millimétriques pour fournir des détails cruciaux tels que la distance et la vitesse d’un objet.

Et… ça fonctionne tout ça?

Photo: Dominic Boucher

Étonnamment fluide

Par l’intermédiaire de l’application mobile Waymo One, nous avions commandé un taxi Waymo pour un peu plus d’une vingtaine de dollars américains. Arrivés devant la porte, nous disposions de cinq minutes pour embarquer dans le Jaguar I-Pace. Sinon, le véhicule quitte les lieux et passe au prochain appel!

Photo: Dominic Boucher

Installés à l’arrière, nous avions accès à un petit écran de bord situé sur la console centrale. Il permet de consulter certaines informations en lien avec le trajet, mais aussi de faire jouer de la musique selon nos genres préférés. Sinon, par l’intermédiaire de Google Assistant, il est possible de téléverser nos chansons, mais pour une raison obscure, nous n’avons pas réussi à connecter notre appareil mobile au système. Mentionnons au passage les pochettes de dossier qui comprennent un petit sac — pour ceux qui ont la nuit festive — et des masques.

Photo: Dominic Boucher

Le véhicule s’est mis en marche et les premiers instants furent… particuliers. En fait, le comportement du Waymo One est étonnamment fluide et paraît naturel. C’est à s’y méprendre avec un humain. Les mouvements du volant sont doux contrairement à certains systèmes de conduite semi-autonome retrouvés à bord de nombreux véhicules sur le marché. Il faut néanmoins spécifier que Waymo emploie une technologie vraiment plus sophistiquée et qui se limite uniquement à un territoire limité.

D’ailleurs, les manœuvres d’accélération et de ralentissement se font avec progressivité. En revanche, on ressent parfois de petits coups lors des freinages à basse vitesse. Heureusement, ce n’est rien d’agressif.

Et puisque nous étions en milieu urbain, bon nombre de situations et d’imprévus pouvaient se produire. À ce sujet, un automobiliste n’avait pas bien effectué son arrêt. Waymo One a dû faire un double stop et s’assurer que l’autre véhicule demeure immobilisé avant de virer à gauche. L’opération s’est déroulée à merveille. 

Les changements de voies se réalisent avec prudence. Le I-Pace préfère garder une bonne distance avec les voitures avant d’entreprendre la manœuvre. En ce sens, il arrive que l’on doive attendre quelques instants lorsque la circulation est dense. Une fois à destination, Waymo One trouve un espace pour se stationner, nous laisse débarquer et repart. 

Photo: Dominic Boucher

Bref, l’expérience à bord du Waymo One s’est avérée plaisante. La conduite est fluide et sécuritaire. Selon moi, cette expérience démontre le sérieux et l’efficacité de la technologie. Bien sûr, ces véhicules autonomes travaillent dans des conditions optimales. Et l'hiver n'a rien à voir avec le nôtre en Californie...

Soulignons que nous n’avons pas eu la chance d’essayer le Cruise de General Motors, son concurrent principal. En octobre, l’entreprise a interrompu ses opérations temporairement après que les autorités californiennes aient suspendu son permis pour faire rouler des véhicules sans chauffeurs.  

Cela étant dit, aimeriez-vous voir des véhicules autonomes sur nos routes?

À voir aussi : faut-il faire confiance aux systèmes de conduite autonome?

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