Subaru Crosstrek 2024 : la nouvelle Volkswagen Golf pour le Québec

Points forts
  • Consommation de carburant raisonnable
  • Confort amélioré
  • Agrément de conduite d'une voiture
  • Capacités hors route impressionnantes
Points faibles
  • Prix en hausse
  • Abandon de la technologie hybride rechargeable
  • Plus de boîte manuelle
Évaluation complète

Il y a quelques jours à peine, mon collègue Julien Amado publiait un essai de la Volkswagen Golf de huitième génération, un modèle qui n’est plus offert de ce côté-ci de l’Atlantique, rappelons-le.

Cette virée en sol italien m’a remémoré à quel point les Québécois ont des goûts particuliers. Les voitures agiles à hayon ont souvent été préférées dans la Belle Province, et c’est toujours le cas même si la manne s’effrite à cause de cette tendance vers les véhicules utilitaires. Mais en Amérique du Nord, les décisions se prennent bien loin de la colline Parlementaire. C’est le « marché d’en dessous » qui dicte la direction que doit adopter la marque de Wolfsburg sur le continent. Et les VUS, les Américains en raffolent.

Une opportunité

Voilà où ça devient très intéressant pour un constructeur comme Subaru qui a bonne réputation en général auprès du public local. Je dis « en général » parce que le tandem Impreza/Crosstrek a connu quelques ratés mécaniques au fil des années, mais l’ensemble de l’œuvre demeure supérieur à la moyenne malgré tout. Ce n’est pas pour rien que la variante utilitaire se retrouve dans les meilleurs achats de sa catégorie année après année dans le Guide.

Photo: Vincent Aubé

Un peu à l’image d’une Volkswagen Golf surélevée — une recette employée sur la défunte Golf SportWagen Alltrack qui a elle aussi plié bagage en dépit de son côté « tout-terrain » —, le Subaru Crosstrek se positionne comme un digne remplaçant de la mythique Golf. Oui, c’est vrai que sa garde au sol n’a rien à voir avec celle d’une auto, mais au Québec, cette particularité est presque devenue un avantage avec nos routes défoncées.

Même s’il y a très peu de points communs entre le plus récent Crosstrek révisé pour l’année modèle 2024 et la Golf bien connue des automobilistes d’ici, il est permis d’établir un parallèle entre les deux véhicules.

La compacte allemande a séduit les Québécois pendant plusieurs décennies à cause de son comportement « à l’européenne », sa qualité de fabrication et son ergonomie difficile à prendre en défaut. Et le Crosstrek adopte un peu ces caractéristiques, malgré ses origines nippones. La qualité de fabrication, l’ergonomie et l’agrément de conduite font eux aussi partie des valeurs de la marque. Certes, la conduite d’une Golf est plus engageante que celle du Crosstrek, mais ce qui attirait à l’époque les consommateurs dans les salles d’exposition de Volkswagen s’applique également aux gens qui visitent un établissement Subaru en 2023.

Voilà pourquoi je crois que le Subaru Crosstrek remplace la défunte Golf dans l’organigramme automobile québécois. Le constructeur allemand propose bien le Taos, un concurrent direct au Crosstrek, cependant la conduite du multisegment japonais est plus proche de celle d’une voiture, une stratégie qui a contribué au succès de l’autre véhicule surélevé de la marque, le Subaru Outback. 

Photo: Vincent Aubé

Une évolution, pas une révolution

Reposant sur la même plate-forme que son prédécesseur, le Crosstrek 2024 se veut techniquement très semblable à la version 2023. Les dimensions extérieures sont quasi identiques, tandis que le design reprend la recette habituelle : suspension surélevée, jantes exclusives, bas de caisse en plastique noir, contours d’aile et longerons de toit constituent l’essentiel de ce qu’il y a à retenir du nouveau modèle. On ne réinvente pas une recette gagnante, n’est-ce pas?

Moins musclé que l’édition Wilderness avec sa surdose de plastiques noirs et ses pneus tout-terrain, notre modèle d'essai (un Crosstrek Onyx) se distingue des ses pairs par ses jantes de 18 pouces au fini noir, par un choix élargi de couleurs de carrosserie, ainsi que par ses contours d’antibrouillard jaune métallisé. La livrée Onyx vient en quelque sorte mimer la version Sport disponible au sud de la frontière, bien qu’il y ait quelques distinctions d’ordre esthétique entre les deux variantes.

Si la robe conserve sa silhouette habituelle, l’habitacle est quant à lui plus « connecté » avec son vaste écran tactile central. Le Crosstrek hérite donc du même système d’infodivertissement que les autres véhicules récents de la marque. C’est le principal changement à l’intérieur du multisegment sous-compact, quoique le design de la planche de bord et celui de la console centrale soient de nouvelle facture également pour cette troisième génération.

Le reste de l’habitacle n’a rien de dépaysant pour le consommateur habitué à l’ambiance Subaru. Les sièges sont confortables en plus d’offrir suffisamment de support à la première rangée, et l’espace réservé aux passagers à la deuxième rangée est adéquat pour deux adultes. Quant au volume de chargement, eh bien, il est identique à celui de l’actuelle Golf GTI (564 L), le penchant sportif de la Golf eTSI essayée par l’ami Julien.

Au volant

Des ajustements apportés au châssis ont permis aux ingénieurs d’assouplir la suspension. Le nouveau modèle est donc plus doux avec ses occupants, peu importe la taille de ses jantes. Voilà une excellente nouvelle pour ceux qui trouvaient que le Crosstrek était trop ferme par le passé. C’est franchement mieux, même s’il existe des véhicules encore plus confortables sur le marché. Par ailleurs, cet apport de confort intérieur ne vient pas miner le comportement du Crosstrek pour autant.

La direction demeure lourde — elle qui a été tirée directement d’une certaine berline WRX — mais précise, tandis que le rouage intégral s’assure de garder le véhicule dans le droit chemin. En ville, à cadence limitée, le système est transparent, par contre sur une surface glissante, la traction intégrale prend tout son sens. La souplesse des éléments de suspension a néanmoins des effets sur le véhicule quand il est poussé un peu plus fort. Un freinage puissant fera pencher le Crosstrek vers l’avant par exemple, mais ne croyez surtout pas qu’il rivalise désormais avec les produits Buick.

Sous le pied droit, la mécanique 4 cylindres à plat de 2 litres n’a rien d’une bombe avec ses 152 chevaux, mais dans cette version Onyx, c’est l’autre moteur de 2,5 litres qui fournit une puissance plus appropriée de 182 chevaux et un couple de 176 lb-pi. Les plus sévères reprochent déjà à Subaru de ne pas avoir intégré le groupe motopropulseur de la WRX au Crosstrek. Mais avec le « gros moteur », le véhicule se montre plus outillé pour les aléas du quotidien. Lors des reprises sur l’autoroute et simplement à l’accélération, le 2,5 litres travaille plutôt bien avec l’unique boîte de vitesses, soit une unité à variation continue. Les fortes accélérations font révolutionner le pauvre moteur à des régimes stratosphériques, mais lorsque la vitesse de croisière désirée est atteinte, le VUS de Subaru redevient doux comme un agneau.

Le verdict

Le seul hic dans cette histoire, c’est que le Subaru Crosstrek est un modèle très populaire, ce qui veut dire qu’il faut s’armer de patience avant de recevoir son exemplaire. Les délais de livraison sont effectivement problématiques, une situation observée un peu partout dans l’industrie.

Le Crosstrek 2024 ne sera jamais considéré comme un concurrent direct de la Volkswagen Golf — puisque les deux appartiennent à des catégories distinctes —, mais à l’ère utilitaire, les voitures dites traditionnelles sont appelées à disparaître au profit des VUS. Ce qui m’amène à penser que le Subaru Crosstrek est dorénavant la nouvelle Volkswagen Golf pour le Québec. Il se conduit comme une voiture, il en a les dimensions et sa consommation de carburant est à peine plus élevée avec le bloc de 2,5 litres. En revanche, le Crosstrek ne restera pas coincé dans un banc de neige et pourra même escalader les chaînes de trottoir (voir galerie photo) à l’occasion.

À voir aussi : Antoine Joubert présente le Subaru Crosstrek 2024

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