Stellantis et TotalEnergies dévoilent leur projet de batterie plus légère et plus performante

Le groupe automobile Stellantis et TotalEnergies ont dévoilé jeudi un prototype de batterie plus légère et efficace, appelée à équiper les véhicules électriques d’ici à 2030.

Présenté après quatre ans de recherche, ce projet français appelé « Ibis » (pour « Intelligent Battery Integrated System ») est mené en collaboration avec trois laboratoires du CNRS et des bureaux d’étude. L’investissement de près de dix millions d’euros est financé à moitié par le plan gouvernemental France 2030.

L’innovation est adaptable à toutes les chimies de batteries (nickel-manganèse-cobalt, lithium-fer-phosphate, batteries solides), a précisé Francis Roy, qui pilote l’expérience pour Stellantis.

Offrant jusqu’à 12 % d’autonomie supplémentaire, elle marque un « véritable changement de paradigme dans la conception des groupes motopropulseurs électriques », ont assuré ses concepteurs lors de sa présentation à l’université de Saclay (Essonne).

L’innovation centrale de ce type de batterie est qu’elle remplace par des cartes électroniques le chargeur et l’onduleur, qui convertissent le courant dans les véhicules électriques. Son poids, sa taille et son coût sont ainsi réduits.

Le système devient par ailleurs plus efficient, offrant plus de puissance pour la même énergie, mais aussi plus fiable: ses modules sont indépendants et ne bloquent pas la batterie en cas de panne et ses cellules de lithium durent plus longtemps, selon les chercheurs.

 

Il permettrait par ailleurs de se brancher à plus haute puissance sur des chargeurs à courant alternatif, bien moins coûteux que les gros chargeurs à courant continu qui commencent à équiper les grands axes routiers.

À la manœuvre, Stellantis, maison mère de Peugeot et Fiat, et Saft, filiale de TotalEnergies, ont des intérêts communs: ils ont démarré en mai la production de batteries automobiles dans l’usine de Douvrin (Nord), et ce prototype va être monté et testé dans un véhicule d’ici 2024.

L’idée est d’abaisser les coûts et d’augmenter l’autonomie des véhicules électriques, alors que Stellantis compte lâcher les moteurs thermiques en Europe d’ici 2030.

Mais Saft compte aussi développer cette technologie dans le stockage stationnaire d’électricité.

Sur le campus de Saclay, devant le laboratoire, un démonstrateur promet un moindre coût d’installation et une emprise au sol réduite pour ces installations qui peuvent durer jusqu’à 25 ans.

Alors que les besoins en stockage d’électricité explosent avec le déploiement accéléré des énergies renouvelables, de nombreuses entreprises tentent de révolutionner le secteur en Allemagne, en Chine ou en Australie.

À voir aussi : 1 milliard $ pour une usine de composantes de batteries à Shawinigan

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