Lincoln Corsair - Un secret bien gardé

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Le Lincoln Corsair poursuit sa route dans la famille Lincoln, en 2022, et se veut toujours le plus petit et le plus abordable des véhicules du constructeur américain, dont la gamme ne se compose désormais que de véhicules utilitaires.

Arrivé en 2020 comme remplaçant du défunt MKC, le Corsair partage toujours la même plateforme que l’Escape chez Ford, mais là s’arrête toute comparaison. Adoptant un look très similaire à celui de l’Aviator, le Corsair a, depuis son avènement, la difficile tâche de rivaliser avec les modèles allemands établis comme le Mercedes-Benz GLC, le BMW X3 ou l’Audi Q5.

Si vous n’êtes pas familier avec les habitacles Lincoln, vous serez agréablement surpris par un espace confortable et de bon goût. La qualité des matériaux utilisés respire le luxe, et tout est présenté de très jolie façon. Ne cherchez pas le levier de vitesses, il est inexistant! On l’a remplacé par une série de boutons situés au-dessus de la console centrale. Bien qu’on s’y habitue rapidement, disons que ce n’est pas optimal comme disposition quand une manœuvre de conduite soudaine s'impose.

Du confort à revendre

Si le Corsair se trouve dans votre ligne de mire, il faut savoir qu’il est offert en trois versions; Standard, Ultra et Gand Toursime, toutes munies du rouage intégral. Le Lincoln Corsair peut accueillir facilement quatre passagers et s’avère particulièrement agréable lors de longs trajets. Un séjour prolongé dans les montagnes de Charlevoix m’a permis de réaliser à quel point le confort est une force du modèle. Selon la déclinaison choisie, il est même possible d’obtenir des sièges massants et ventilés qui transforment les déplacements en véritable séance de relaxation! Des sièges avant ajustables en 24 positions et un système audio Revel muni de 14 haut-parleurs, incluant un caisson de grave, sont également livrables en option pour agrémenter vos périples. Le tableau de bord, clair et sans artifice, se montre parfaitement lisible. À l’arrière, les passagers peuvent incliner la banquette ou alors la faire coulisser sur 15 centimètres. Cette dernière se divise aussi en deux parties pour accommoder différents types de rangement. Par contre, le coffre propose 780 litres de chargement, ce qui le place dans la moyenne de la catégorie.

Vous aurez compris que confort rime rarement avec sportivité, malheureusement. C’est là où le Corsair s’éloigne de ses rivaux allemands notamment. Disons qu’on est loin d’une direction tranchante et précise comme on peut le sentir, par exemple, sur le Stelvio d’Alfa Romeo. Le constructeur américain mise sur un habitacle silencieux. La présence de pneumatiques de 20 pouces sur notre modèle d’essai permettait, malgré tout, de conserver une bonne douceur de roulement ainsi qu’une tenue de route agréable. En fait, se retrouver derrière le volant du Corsair rassure, peut-être justement parce que sa conduite est prévisible!

Rien de nouveau sous le capot…pour le moment!

Chacune des trois versions du Corsair propose une motorisation différente. D’abord, la variante d’entrée de gamme est animée par un bloc à 4 cylindres turbocompressé de 2 litres, qui développe 250 chevaux pour 280 lb-pi de couple. C’est tout à fait correct pour des besoins simples du quotidien comme aller au boulot ou faire ses courses. Si vous recherchez un peu plus de mordant, il faut considérer l’autre moteur 4 cylindres turbo, dont la cylindrée passe à 2,3 litres. Dans ce cas, la cavalerie sera de 295 chevaux pour 310 lb-pi de couple. Fait à noter, les deux versions affichent une capacité de remorquage identique, à 3 000 lb. Le modèle essayé était muni de ce moteur et il était, à mes yeux, parfaitement adapté à ce véhicule, particulièrement lorsqu’on joue avec les différents modes de conduite. Il est alors possible de rigidifier la suspension et d’obtenir une direction plus ferme et communicative. Néanmoins, ce moteur se montre plus gourmand que son petit frère. Malgré un trajet de plus de 1300 kilomètres, majoritairement sur de grands axes routiers mais montagneux, la consommation notée à la fin de l’essai flirtait avec les 13 L/100 km.

Si l’idée de brûler autant de carburant vous répugne, sachez que le Corsair est aussi disponible en version Grand Tourisme, laquelle est dotée d’une motorisation hybride rechargeable. Capable de parcourir une quarantaine de kilomètres en mode tout électrique, ce Corsair est muni du même groupe motopropulseur que le Ford Escape PHEV. Or, ces deux modèles, qui devaient arriver en 2021, ont connu de gros problèmes de production, si bien que leur disponibilité demeurait un grand mystère au moment d’écrire ces lignes.

Enfin, ceux qui souhaitent un Corsair 100% électrique devront s’armer de patience. Lincoln assure qu’une telle déclinaison sera bel et bien produite à l’usine canadienne d’Oakville… en 2026. Cela s’inscrit dans un investissement massif de plus de 30 milliards de dollars visant à électrifier la flotte complète du constructeur Ford-Lincoln d’ici 2030.

Feu vert

  • Excellent confort
  • Insonorisation irréprochable
  • Bonnes performances (moteur 2,3 litres)

Feu rouge

  • Options couteuses
  • Sélecteur de vitesse peu orthodoxe

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires