Audi Q7 2018: Un virtuose trop discret

Le confort, la conduite et le raffinement du Q7 sont de belles surprises après les impressions tièdes que laissent sa silhouette et son habitacle.

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2018

La marque aux quatre anneaux s’est pointée tard, et sur la pointe des pieds, à la glorieuse fête des utilitaires sport, il y a plus d’une décennie. Son grand Q7 s’est néanmoins inscrit d’emblée parmi les meilleurs de cette catégorie, par son comportement, mais surtout par son raffinement exceptionnel. C’est encore plus vrai pour la deuxième mouture, lancée il y a trois ans. Chose certaine, les intéressés ne se sont pas arrêtés à la silhouette trop sage et discrète de ce nouveau Q7 puisque ses ventes ont presque triplé chez nous, l’an dernier.

Grâce à une métamorphose remarquable, cette deuxième génération du Q7 s’est allégée grandement tout en devenant plus confortable, performante et frugale. Mais surtout, sans perdre un iota de luxe, de finesse et de raffinement. Au contraire. La clé de son caractère et de ses vertus hors-normes est assurément cette traque systématique au poids superflu qu’ont menée les ingénieurs de la marque d’Ingolstadt, sans accepter le moindre compromis en termes de solidité, de finition et de qualité d’assemblage.

Cette impitoyable chasse aux kilos

La perte de poids peut atteindre 325 kg entre les extrêmes des deux générations du Q7, en matière de motorisation et d’équipement. La chose est particulièrement impressionnante pour un grand utilitaire dont la taille a très peu changé. L’écart se chiffre toutefois à 115 kg entre les modèles dotés du même V6 surcompressé de 3,0 litres et 333 chevaux, qui demeure le plus puissant qu’on puisse s’offrir chez nous, toujours couplé à une boîte automatique à huit rapports. L’ajout d’un quatre cylindres de 2,0 litres et 252 chevaux au catalogue, l’an dernier, est venu compenser la disparition des moteurs diesel, pour les raisons que l’on connaît. Il faut évidemment oublier le SQ7 et son fulgurant V8 turbodiesel de 435 chevaux, hélas.

Cet allègement important du Q7 a permis d’améliorer le chrono 0-100 km/h de 1,4 seconde pour la version V6 3.0T, de réduire sa consommation d’environ 17% et d’augmenter sa capacité de remorquage de 1 000 kg (pour un solide 3 500 kg en tout ou de 7 700 livres si vous parlez l’impérial), sans parler des bienfaits substantiels pour le comportement routier et le confort de roulement. Il faut souligner aussi que le centre de gravité a été abaissé de cinq centimètres, grâce au moteur monté plus bas, entre autres. Un gain considérable qui vient encore bonifier la maniabilité et la tenue de route.

Les données totales, en réduction de poids, ne rendent pas justice à certains exploits des ingénieurs. Le système d’échappement est, par exemple, à lui seul, plus léger de 19 kilos. Au cœur d’un rouage intégral remodelé, un nouveau différentiel central, intégré à la boîte de vitesses, remplace également l’ancien boîtier de transfert. L’ensemble est plus compact et moins lourd de 20 kg. Ce différentiel quattro peut transmettre jusqu’à 70% du couple aux roues avant et 85% aux roues arrière, selon les conditions. La répartition avant/arrière normale est de 60/40%, ce qui aiguise à la fois l’équilibre et l’agilité.

La suspension à bras multiples est aussi moins lourde que l’ancienne, à bras triangulés, d’environ 100 kg. Avec les bienfaits concrets que cela suppose, là encore, pour son efficacité en virage et sur chaussée bosselée. La suspension pneumatique optionnelle peut soulever le Q7 de 25 mm en mode tout-terrain et d’un autre 35 mm en mode « relevé », jusqu’à 30 km/h. Elle l’abaisse également de 55 mm pour faciliter l’accès et de 15 mm, sur la route, pour réduire la traînée aérodynamique et ajouter à la stabilité.à

La structure du Q7, composée d’aluminium à 41%, est plus légère de 71 kg. Tous les grands panneaux de la carrosserie sont faits du même métal et les portières, à elles seules, se sont allégées de 24 kg. C’est pour dire. Et cette quête de légèreté ne s’est pas limitée aux éléments mécaniques et structurels. Les sièges sont ainsi plus légers de 19 kg, selon le constructeur. Très accueillants, aussi, aux places avant et aux places extérieures en deuxième rangée. Oubliez ça pour la troisième banquette, difficile d’accès, à réserver aux contorsionnistes du Cirque du Soleil.

Le Q7 mérite toujours les meilleures notes pour l’aspect, la texture et la pure qualité des matériaux de l’habitacle. Même jugement pour l’écran virtuel configurable, offert en option, pour le conducteur. Si seulement le dessin de l’habitacle, comme celui de la carrosserie du Q7, était aussi spectaculaire que son comportement, son luxe raffiné et la qualité exemplaire de sa fabrication.

Il y a cependant de l’espoir à l’horizon puisque Audi lancera bientôt une version de série du superbe prototype Q8 et que le prochain Q7 sera construit sur la même version la plus récente de l’architecture MLB. Entre-temps, le Q7 actuel demeure, sans contredit, le meilleur grand utilitaire sport de luxe. Il est seulement beaucoup trop modeste.

Feu vert

  • Qualité de finition et raffinement exceptionnels
  • Comportement routier solide et stable
  • Écrans de contrôle superbes
  • Fiabilité louable pour la catégorie

Feu rouge

  • Craquements sur chaussée bosselée (roues de 21 pouces)
  • Troisième banquette peu accessible et encore moins confortable
  • Interface de contrôle parfois déroutante
  • Coût des options

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