Parcourir la Gaspésie en Westfalia, ma définition du bonheur

Je n’ai pas trop l’habitude de prendre mes vacances au Québec. Mais cette année, j’ai troqué les billets d’avion pour un road trip en Westfalia, et je suis loin de le regretter.

On va parfois jusqu’au bout du monde pour se rassasier de paysages paradisiaques, mais au fond, on n’a pas besoin d’aller aussi loin pour admirer ce que la nature a de plus beau à nous offrir. Et, en toute honnêteté, disons que le taux de change nous pousse à rester chez nous, ces temps-ci!

Bref, cette année, mes vacances, je les ai passées au Québec. Et ça tombe bien, parce que je me suis acheté un Westfalia au début de l’été. Après tout, c’est fait pour rouler, ces bolides-là!

Photo: Frédéric Mercier

Ernest le West à l’assaut de la 132

Ernest, c’est le nom que j’ai donné à mon Volkswagen Vanagon 1990 quand j’en ai fait l’acquisition. Sa condition est loin d’être exceptionnelle, mais pour un véhicule de 26 ans avec 245 000 kilomètres au compteur, disons qu’il se porte plutôt bien.

J’avais tout de même une appréhension avant le départ. Est-ce qu’Ernest allait tenir le coup sans flancher? Après tout, la Gaspésie, c’est assez loin de Montréal. J’avais fait quelques petites expéditions en West avant notre aventure gaspésienne, mais jamais nous n’avions pris la route pendant plus de trois heures d’affilée.

Ça allait changer.

Dès le premier jour, accompagné de deux amis belges en visite au Québec, j’ai conduit Ernest de Montréal jusqu’au magnifique parc national du Bic, à quelques kilomètres de Rimouski.

Premier constat : en Westfalia, vaut mieux ne pas être pressé. Ernest a une vitesse de croisière de 100 km/h, et il faut respecter ça. N’en déplaise aux gens qui nous suivaient, c’est la vitesse que nous avons maintenue durant la majorité du trajet. Pas de danger de recevoir une contravention, au moins!

Dès le lendemain, après une petite randonnée au bord du fleuve, nous reprenions la route vers les confins de la région gaspésienne. Ernest a tenu le coup, mais disons que les côtes abruptes lui ont donné du fil à retordre.

Parfois, dans les montées les plus à pic, notre vitesse descendait à 50-60 km/h, la pédale au plancher.

Il faut reconnaître qu’avec un moteur à quatre cylindres de 90 chevaux (quand il était neuf…) et une boîte automatique à trois rapports, on est loin des voitures d’aujourd’hui.

Pas grave, on prenait notre temps!

Dormir dans sa voiture, le bonheur

Le soir venu, la même histoire se répétait quotidiennement. Nous trouvions un endroit tranquille pour nous stationner, montions le toit rétractable et nous préparions un bon repas.

Avec son petit poêle au propane, son évier et son frigo, Ernest nous proposait toutes les commodités nécessaires pour rendre nos soirées agréables. Sauf la toilette. Là, il fallait improviser!

Puis, une fois la nuit tombée, on prenait chacun notre place et on dormait comme des rois. Même à trois, les deux lits du Westfalia nous permettaient un confort franchement surprenant. Et gratuit, à part ça! Quand on peut s’épargner les frais d’hébergement en voyage, tout devient soudainement pas mal plus abordable.

Il faut dire que le Westfalia nous coûtait assez cher comme ça en essence. Il fallait bien économiser quelque part!

Avec un moteur qui tourne à 3 600 tours/minute à 100 km/h et un aérodynamisme semblable à celui d’une livre de beurre, tout est mis en place pour brûler bien du pétrole. Ah oui, et en plus, il faut rouler au super!

Photo: Frédéric Mercier

Le retour

Après un arrêt obligatoire à Percé, ce fut l’heure du retour. En une journée, nous sommes passés du bout de la Gaspésie jusqu’à Trois-Pistoles. Un long trajet de 500 kilomètres dans les montagnes. Fidèle compagnon, Ernest a tenu bon et n’a jamais lâché.

À ma grande surprise, ma carte CAA est restée dans mes poches et mon vieux West nous a ramenés jusqu’à la maison sans anicroche.

On entend toutes sortes d’histoire à propos des vieux « Volks ». On vous dira qu’ils ne sont pas fiables, qu’ils vous coûteront une fortune et que le garagiste finira par trop bien vous connaître.

Il y a un fond de vérité là-dedans, c’est certain. Mais des voyages en West qui se déroulent bien, ça existe.

Au début de l’été, j’ai fait une folie et je me suis payé un Westfalia. Quatre mois plus tard, je commence à réellement comprendre l’aura qui entoure ces véhicules.

Un Westfalia, c’est plus qu’un tas de métal. C’est un compagnon qui vous emmènera où vous voulez, un partenaire avec lequel vous vivrez un tas d’expériences qui deviendront des souvenirs impérissables. Ça va bien au-delà du simple concept de l’automobile.

Au début de l’été, j’ai fait une folie et je me suis payé un Westfalia. Ma meilleure décision depuis un méchant bout de temps.

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