Kia K900 2014: Ça prendra le temps que ça prendra...

Points forts
  • Silhouette agréable
  • Habitacle très vaste
  • Équipement pléthorique
  • Confort assuré
  • Performances assurées (V8)
Points faibles
  • Direction trop vague
  • Consommation assez élevée (V8)
  • Faible valeur de revente à prévoir
  • Réseau de distribution ténu (pas disponible chez tous les concessionnaires Hyundai)
  • Prestige de la marque Kia à peu près nul
Évaluation complète

Depuis déjà quelques années, les Coréens ont des envies de domination. Puisque nous sommes un site automobile, nous nous contenterons de vous parler de ceux du sud… Tout d’abord, Hyundai a présenté l'Equus, sans grand succès. Voilà que Kia se lance elle aussi dans ce créneau avec la K900, une berline dérivée de la cousine Hyundai Equus.

Alors que les Américains font du badge engineering à tour de bras (décliner un modèle identique en plusieurs marques juste en changeant le logo), les Coréens ont compris que cette tactique ne mène à rien et ils sont nettement plus créatifs. Ainsi, la K900 ne ressemble aucunement à une Equus – une bonne chose, disent les mauvaises langues – même si les deux voitures partagent le même châssis et une grande partie de la mécanique.

Une Cadenza sur les stéroïdes

Extérieurement, la K900 ressemble beaucoup à une Cadenza sur les stéroïdes. Malgré les dimensions accrues, les designers ont toutefois su lui insuffler une silhouette assez svelte. Seuls les phares, constitués chacun de deux paires de quatre DEL, se distinguent vraiment de la gamme Kia. Et ils éclairent très bien la route la nuit venue. L’arrière, selon moi, manque nettement d’originalité.

L’habitacle, grand et vaste (comme j’ai déjà lu dans l’article d’un collègue!) ne souffre d’aucune comparaison avec celui de voitures de marques réputées tant au niveau de la qualité des matériaux que de la finition. Pour l’originalité, encore une fois, on repassera. C’est du Kia tout craché. Ce n’est pas un mal en soi mais le tableau de bord ressemble trop à celui de la Cadenza, une voiture qui coute au minimum 12 000 $ de moins. Et puis, il y a ce volant, un des plus laids de l’industrie. Tous les gouts sont dans la nature, dit-on (sinon, je n’aurais pas de conjointe…) mais dans ce volant, je vois la figure de Sid, le paresseux du film Ère de glace. Je consulte un psy, n’ayez crainte. Le système audio Lexicon mérite un camion de belles étoiles dans son cahier tandis que l’incontournable horloge analogique n’est pas toujours facile à consulter par temps ensoleillé.

La vie à bord de la K900 est pour le moins agréable… à condition d’apprécier les grosses berlines confortables mais aucunement sportives. Les sièges avant s’avèrent supraconfortables et celui du conducteur offre suffisamment de recul pour accommoder tous les gabarits. À l’arrière, les places sont somptueuses même si elles pourraient soutenir les cuisses un peu plus malgré les innombrables ajustements.

Le coffre, curieusement, n’est pas très grand. Il est à peu près de dimensions égales à celles du coffre de la Toyota Avalon mais il est beaucoup plus petit que celui de la Ford Taurus, ses concurrentes directes.

Contre qui la K900 se bat-elle?

Petit aparté pendant qu’on parle des concurrentes de la K900. Kia dit affronter les BMW Série 7, Mercedes-Benz Classe S, Audi A8 et Lexus LS, ce qui est en partie vrai, surtout au niveau des dimensions dans leurs versions à empattement court. Concernant le comportement routier et le prestige, les vraies rivales de la K900 sont plutôt les Toyota Avalon, Ford Taurus, Chevrolet Impala, Chrysler 300 et Nissan Maxima. Au chapitre des prix, la K900 est plus chère que ces voitures mais elle l’est beaucoup moins que les précitées BMW, Mercedes-Benz, Audi et Lexus. Si on doit lui trouver des concurrentes chez ces marques, ce serait au niveau du prix des BMW Série 5, Mercedes-Benz Classe E, Audi A6 et Lexus GS.En fait, la rivale la plus directe est sa cousine, la Hyundai Equus même si cette dernière n’est offerte qu’avec le V8. Fin de l’aparté qui n’a pas vraiment réglé le problème.

V6 ou V8

Kia propose deux moteurs pour sa K900, un V6 de 3,8 litres développant 311 chevaux et 293 livres-pied de couple. On retrouve ce même moteur dans plusieurs véhicules Hyundai et Kia. Pour son véhicule de prestige, Kia prévoit aussi un V8 de 5,0 litres déballant pas moins de 420 chevaux et 376 livres-pied de couple. C’est ce moteur qui équipait notre voiture d’essai. Le 0-100 est abattu en 6,2 secondes et le 80-120 en 5,1. Ces performances sont correctes pour la catégorie… peu importe la catégorie.

Les roues arrière sont mues par une transmission automatique à huit rapports au fonctionnement plutôt transparent sauf en passant du 3e au 2e rapport lors d’une décélération douce. On ressentait alors un coup assez fort pour nous interroger sur la fiabilité de la boite. Une reprogrammation de l’ordinateur devrait régler ce problème, un problème indigne d’une voiture qui se veut luxueuse. Au moins, cette transmission permet de garder les révolutions du moteur à un niveau très bas, soit 1 500 tr/min à 100 km/h (1 900 à 120). Kia donne sa K900 bonne pour 10,3 l/100 sur la route et 15,7 en ville. Lors de ma semaine d’essai, passée majoritairement sur les routes secondaires sans laisser les hormones contrôler le pied droit, j’ai obtenu 12,5, ce qui est très élevé. Sans doute que le moindre trajet dans une circulation dense et lente aurait fait dramatiquement monter cette moyenne. Il faut aussi souligner la faible autonomie de la voiture. Il faut prévoir faire le plein tous les 400 ou 450 km.

Sur la console centrale, on retrouve un bouton Drive Mode qui permet de choisir entre les modes Eco, Normal et Sport. La différence entre les modes Normal et Sport n’est pas tellement perceptible sauf dans l’écran devant le conducteur qui change de configuration. On sent que les amortisseurs sont un zeste plus fermes… néanmoins, je me demande si j’aurais senti la différence si je n’avais pas appuyé sur le bouton moi-même! Une chose que j’ai remarquée par contre… en mode Sport, la direction devenait plus lourde sauf que cette lourdeur n’était pas constante. Dérangeant. Cependant, je semble être le seul à avoir constaté ceci. Encore une fois, tous les autres se trompent…

Pour ceux qui privilégient le confort et l’équipement

Là où la K900 perd des plumes face à ses « rivales » germaniques, c’est au niveau du comportement routier qui se rapproche bien plus de celui de la Lexus LS460. Encore là, ce n’est pas tout à fait ça. Question confort, aucun problème. Le problème vient de la direction bien trop assistée, très vague et peu rapide à réagir. En mode Sport, elle est trop assistée, vague et un peu plus rapide à réagir. Quant aux suspensions indépendantes à multibras, elles sont trop flasques pour être qualifiées de sportives… ou même d’intéressantes. Un virage pris avec le moindrement de vélocité fait ressortir un roulis de type Buick 1975. De son côté, l’ABS des freins est trop sensible. Une pression le moindrement appuyée sur la pédale dans une bosse ou un trou fait se déclencher ce système. La faute revient peut-être aux pneus d’origine, de vulgaires Hankook Optimo (275/40R19).

En voulant créer une voiture de luxe capable de rivaliser avec des BMW, Audi, Mercedes ou Lexus, Kia passe à côté de son objectif, un peu comme Hyundai avec sa Equus. Cependant, si l'on prend la K900 pour ce qu’elle est, une grande berline confortable, hyper bien équipée, puissante et qui met de côté la tenue de route et l’agrément de conduite, elle saura satisfaire ses (rares) propriétaires. Mais le message aux ennemis est là: les Coréens ne s'iinvitent jamais dans un créneau pour faire de la figuration. Ça prendra le temps qu'il faudra...

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