Audi Q8 - Percutant à tous points de vue

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Audi a récemment lancé une nouvelle ère d’électrification, avec une foule de concepts soulignant un design inspiré, une expérience utilisateur hors-norme et une conduite 100 % autonome. Cela dit, la marque allemande ne tourne pas le dos pour autant aux clients préférant le plaisir de conduite et la puissance brute d’un V8 turbocompressé.

Ces attributs qualifient parfaitement l’Audi Q8, gros utilitaire respectant la tendance du moment avec son design de coupé quatre portes, ainsi que son allure résolument sophistiquée et athlétique. Il a peu changé depuis son introduction au Canada, en 2019, mais a-t-il besoin d’améliorations après tout?

Enrobé de style

Équivalent plus sportif et moins familial que le polyvalent Audi Q7, le Q8 est plus court, plus large et sa ligne de toit est plus basse. Cette dernière chute tranquillement vers la base de la lunette arrière sans toutefois sacrifier le dégagement pour la tête des passagers arrière. La carrosserie affiche des renflements, entourant des roues de 21, 22 et même 23 pouces, accentuant davantage sa carrure.

Dans l’habitacle, on mise sur l’élégance moderne avec des écrans numériques, tant pour le conducteur que pour le système multimédia et le panneau de réglage de la climatisation, s’avérant quelque peu distrayant en conduite. Ces écrans sont bien intégrés à la planche de bord noir luisant, ornée de minces garnitures satinées, surplombées de bouches d’aération. On peut également choisir parmi quelques types de boiserie afin d’apporter un peu de chaleur à l’habitacle. En revanche, les surfaces reluisantes de la planche de bord attirent la poussière et les écrans lustrés emprisonnent nos empreintes digitales.

L’aspect technologique est bien en vue avec l’instrumentation configurable, pouvant afficher la carte du système de navigation à plein écran et une vision nocturne, alors que notre confort est assuré par l’ajout des sièges à fonction de massage (optionnels). Les versions Q8 et RS Q8 proposent des sièges sport spécifiques bien sculptés, parfaits pour la conduite dynamique, revêtus d’un cuir riche à texture matelassée. Par ailleurs, les chaînes audio Bang & Olufsen (en option) sont superbes.

L’artillerie lourde

L’Audi Q8 est équipé d’un V6 turbocompressé de 3 litres, avec hybridation légère, produisant 335 chevaux, assorti bien sûr du rouage intégral quattro. Cette motorisation réalise des performances intéressantes, suffisantes pour la plupart des acheteurs. Sans être un problème pour les amateurs d’utilitaires frisant les 90 000 $ avant les options, la consommation du Q8 est plus importante que celles du BMW X6 et du Mercedes-Benz GLE Coupé à puissance équivalente. L’apport hybride adoucit les transitions du système d’arrêt et de redémarrage, mais n’apporte pas de réels gains en matière d’économie d’essence.

Pour affronter les X6, GLE, Maserati Levante et Porsche Cayenne, le Q8 peut aussi être muni d’une artillerie lourde. Le V8 biturbo de 4 litres, partagé justement avec le Cayenne, développe 500 chevaux dans le SQ8 plus dynamique, et 591 chevaux dans la version RS Q8 drôlement plus sportive. Les accélérations de 0 à 100 km/h sont expédiées en moins de 4 s (4,5 pour le SQ8), et sont accompagnées d’un rugissement du moteur à donner la chair de poule. Cependant, ce V8 peut s’avérer doux et raffiné, dans les moments où l’on préférera une conduite relaxe.

Le RS Q8 est évidemment très habile dans les courbes. Il possède une suspension pneumatique adaptative se raffermissant au besoin, un système à quatre roues directionnelles pour plus de précision en virage, et des freins surdimensionnés. Les pneus de 22 ou 23 pouces, avec leurs flancs très minces, ne feront pas bon ménage avec les chaussées dégradées, ce qui n’est guère surprenant. Si le RS Q8 est trop sportif ou simplement trop cher, il faut  savoir que toutes les variantes du Q8 adoptent un bon comportement routier, dynamique et solide, alors que la suspension pneumatique et les quatre roues directionnelles sont livrables sur le Q8, et de série sur le SQ8.

Car oui, l’Audi Q8 n’est pas à la portée de tous, même si ses prix sont similaires à ceux de la concurrence à quelques milliers de dollars près. Toutefois, le Porsche Cayenne propose beaucoup plus de déclinaisons, dont des motorisations hybrides rechargeables à la fois puissantes, moins énergivores et ayant un côté écolo qui nous fait bien paraître. Sinon, on a peu de reproches à faire au Q8 agençant parfaitement style, modernité et performances, mais avec un confort au quotidien légèrement supérieur à BMW et Porsche. Enfin, même s’il lui concède quelques chevaux et une certaine exclusivité, le RS Q8 peut être considéré comme une véritable aubaine par rapport au Lamborghini Urus, avec qui il partage son architecture et son moteur.

Feu vert

  • Design séduisant
  • Finition de l’habitacle sans faille
  • Performances grisantes (surtout RS Q8)

Feu rouge

  • Roulement ferme (RS Q8)
  • Commandes de climatisation distrayantes à utiliser
  • Performances moyennes (Q8)

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