Lexus RC - Voir le sport autrement
La Lexus RC n’a jamais vraiment réussi à se faire une place au soleil dans la catégorie des sportives de luxe. Il faut reconnaître que l’on pense rarement à elle lorsqu’il est question de ce segment de marché très concurrentiel. Ses ventes très faibles en témoignent, avec seulement 220 modèles écoulés au Canada. C’est encore pire au Québec avec 33 petites unités vendues. Pour vous donner un ordre d’idée, il s’est vendu 191 Audi TT dont la fin de carrière approche et 410 Toyota Supra pendant la même période!
En dépit de cet insuccès, reconnaissons que son design demeure d’actualité. En tout cas, tant qu’il est question de l’extérieur. Quand on s’installe à l’intérieur, c’est une autre histoire. L’habitacle est bien construit et ne souffre pas de carences au niveau de l’assemblage, mais le dessin de la planche de bord est franchement vieillot. C’est encore plus criant quand on le compare aux dernières productions signées Lexus.
Notamment le renflement où se trouve la montre au centre du tableau de bord, et la rangée de boutons située juste en dessous. Sans oublier le pavé tactile situé sur la console centrale dont le maniement n’a rien d’intuitif. Pour l’année modèle 2023, Lexus annonce l’arrivée d’un écran de 8 ou 10,3 pouces selon la version choisie. Ce moniteur désormais tactile devrait un peu améliorer l’expérience, même s’il faudra probablement tendre fortement le bras pour l’atteindre. En effet, son placement assez loin du conducteur ne va pas faciliter sa manipulation.
Un V6, deux puissances distinctes
Pour le reste, reconnaissons à Lexus que l’habitacle est bien construit avec des matériaux de qualité. Lors de nos essais, nous n’avons noté aucun bruit. Et sur les modèles les plus chers, le cuir et les différents matériaux s’agencent joliment. Les sièges, offrant un bon maintien et un confort certain, nous ont également convaincus. L’espace dévolu aux passagers avant est correct , et n’est pas si mauvais à l’arrière… du moins pour la catégorie. C’est évidemment moins que dans une berline, mais dans le créneau des sportives c’est acceptable.
Lexus propose deux moteurs et trois déclinaisons de la RC. Le modèle de base, la RC 300 et motorisé par un V6 de 3,5 litres développant 260 chevaux et 236 lb-pi. Ce dernier est associé à une boîte de vitesses automatique traditionnelle à 6 rapports. Il est impossible d’obtenir une manuelle à bord de la RC.
Curieusement, le même V6 délivre 311 chevaux et 280 lb-pi dans la RC 350. Une augmentation de puissance bienvenue, qui vous soulagera cependant de 10 000 $ supplémentaires... Les performances de la RC 350 que nous avons essayée étaient adéquates, mais la boîte de vitesses s’est montrée plus lente que les meilleures transmissions du marché. On est à des années-lumière d’une PDK à double embrayage de Porsche par exemple.
Rationnelle ou délirante
En ce qui concerne la tenue de route, la RC se montre confortable, beaucoup plus que la moyenne de la catégorie. Le fait de bénéficier d’un rouage intégral de série est également un atout pour ceux qui cherchent une sportive quatre saisons. Cela dit, il faut tout de même reconnaître que la conduite manque un peu de piment, le constructeur japonais ayant choisi une voie plutôt rationnelle. Derrière le volant, on se rapproche du grand tourisme. Si vous cherchez une Lexus plus vigoureuse et sportive, c’est du côté de la RC F qu’il faudra vous tourner.
Mais avec un prix de départ qui frôle les 90 000 $, cette dernière ne joue pas dans la même cour qu’une RC à moteur V6. Sous le capot, c’est un gros V8 atmosphérique de 5 litres qui a pour mission d’envoyer toute sa puissance aux roues arrière. Avec 472 chevaux et 395 lb-pi de couple, les performances passent un cap puisque l’exercice du 0 à 100 km/h est expédié en seulement 4,5 secondes. C’est presque 2 secondes plus rapide qu’une RC 350! La transmission retenue est une automatique à 8 rapports. Comme pour la boîte à 6 rapports, la rapidité d’exécution n’est pas son point fort, mais la cavalerie plus généreuse compense davantage.
Et pour ceux qui n’ont pas peur de dépenser (beaucoup) d’argent, il est possible d’opter pour le modèle Track Edition. Roulement diablement plus ferme, tenue de route plus affûtée, jantes spécifiques, fibre de carbone à profusion, la voiture est transfigurée. Vendu une véritable fortune (36 700 $), cet ensemble Track Edition transforme la RC F en authentique sportive… mais la met aussi face à la crème des sportives actuelles comme la Corvette ou la 911. Poussée dans ses derniers retranchements, la voiture torture ses pneus arrière et fait osciller son train arrière même sur un sol sec! Une sportive amusante, mais vendue trop cher quand on la compare à ce qui se fait de mieux dans l’industrie.
Feu vert
- Traction intégrale de série (sauf RC F)
- Moteur V8 réussi
- Roulement confortable pour la catégorie
Feu rouge
- Habitacle vieillot et pas toujours ergonomique
- Modèle de base moins intéressant (RC 300)
- RC F très chère
