BMW Série 2 Gran Coupé - Manque d'attraction

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

De manière générale, deux portes d’entrée s’offrent aux consommateurs chez les constructeurs de véhicules de luxe, soit les petites compactes et les petits utilitaires. Selon les qualités (et le prix) du véhicule proposé, l’un ou l’autre aura la tâche de fidéliser de nouveaux clients qui vont, l’espèrent les constructeurs en question, gravir les échelons de la gamme pour accéder à des produits plus gros et plus payants. Chez BMW, ce sont les X1 et la Série 2.

Plus accessible, le X1 répond à une gamme large de besoins, en plus d’offrir une conduite somme toute agréable. La Série 2, elle, est scindée en deux produits totalement différents, soit le Coupé et le Gran Coupé (berline). Les deux proposent la traction intégrale xDrive, mais la première est montée sur une plateforme à propulsion tandis que l’autre, sur une plateforme à traction. Et même si les deux véhicules sont offerts à quelques milliers de dollars de différence, ils divergent largement sur le plan de l’expérience de conduite.

Cette année, la Série 2 Gran Coupé se présente en une seule variante, soit la M235i xDrive, animée par une motorisation quatre cylindres turbocompressé de 2 litres qui développe 301 chevaux et 332 lb-pi de couple. Une boite automatique à huit vitesses canalise le tout vers les quatre roues.

Ceci n’est pas une BMW Série 2 Coupé

La Série 2 Coupé M240i, c’est « l’équivalent » de la M235i Gran Coupé si l’on se fie à l’échelle des modèles. En effet, bien que toutes deux portent la griffe esthétique M et qu'elles soient munies des divers équipements qui viennent avec, les ressemblances s’arrêtent là. Vrai, le modèle coupé est animé par le plus gros moteur six cylindres turbocompressé qui développe une cavalerie plus ample que le quatre cylindres qui se trouve dans le Gran Coupé, ce qui peut peser dans la balance. Néanmoins, au-delà des chevaux-vapeur, la sportivité de la version Coupé est largement plus affutée.  

Il faut tout de même souligner qu’en matière de performances, le quatre cylindres est à point avec une bonne réponse et des accélérations à la hauteur. Là où ça se gâte, c’est sur le plan de l’agrément de conduite. La BMW Série 2 Gran Coupé affiche une dynamique de conduite moins sportive et une direction moins précise, soit des éléments que nous apprécions particulièrement sur la version coupé. Aussi, le confort de roulement ne gagne pas dans le compromis - la BMW Série 2 Gran Coupé porte dur et n’absorbe pas les imperfections de la route autant que ce à quoi l’on s’attendrait dans une berline BMW.

Un poste de conduite à la hauteur des attentes

L’habitacle de la Série 2 Gran Coupé, lui, est digne des valeurs du constructeur bavarois. Il présente des matériaux bruts, bien assemblés, pour créer un environnement où la sportivité règne. L’ergonomie générale et l’accès aux diverses commandes sont somme toute bien réussis. Nous saluons particulièrement la clarté et l’orientation de l’écran du système d’infodivertissement à cet égard.  Or, les commandes de ventilation qui se trouvent en dessous peuvent être un peu irritantes à opérer – une période d’adaptation s’impose. Avec des assises confortables à l’avant comme à l’arrière, la Série 2 Gran Coupé offre théoriquement de l’espace pour cinq passagers. Mais les occupants à l’arrière se retrouvent avec un espace pour la tête et les jambes quelque peu limité comparativement à l’Audi S3, par exemple. En revanche, la Gran Coupe accorde près d’une centaine de litres de plus en fait de volume de chargement comparativement à sa principale rivale.

Ce n’est pas que la BMW Série 2 Gran Coupé n’est pas attrayante en soi. Cependant, même s’il s’agit bel et bien d’une berline porteuse de l’écusson BMW, elle n’offre pas l’expérience de conduite que nous aimons d’une berline BMW, et n’a pas tous les attributs sportifs nécessaires pour rivaliser avec ses camarades de segment. On peut blâmer sa plateforme qui n’est pas aussi bien calibrée que celle de la version Coupé, tout comme son prix de départ qui se situe au-dessus des 50 000 $. Ce dernier la positionne sur un terrain où il y a beaucoup de choix, même dans les catégories supérieures où l'on a droit à plus d’espace, de confort et de technologies. Un acheteur qui tient mordicus à acquérir un spécimen de cette catégorie éprouvera davantage de plaisir au volant de la Série 2 Coupé s’il désire absolument une BMW. Il pourrait aussi se tourner vers Audi avec la S3 et ses quatre portes, reconnue pour son caractère sportif.

Les rumeurs courent voulant que la Série 2 Gran Coupé disparaisse du catalogue de BMW, du moins de notre côté du globe. Mais il y a aussi des dires selon lesquels elle pourrait continuer à exister sur une toute nouvelle plateforme. Et à l’aube de l’électrification quasi complète du parc automobile, toutes les cartes sont sur la table.

Feu vert

  • Style éloquent
  • Poste de conduite ergonomique

Feu rouge

  • Pas aussi sportive qu’on pourrait le croire
  • Places arrière légèrement étriquées

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