Lexus RZ - Pionnier de l’hybride, en retard sur l’électrique
Avec l’introduction sur le marché nord-américain du premier modèle hybride de luxe, le VUS RX 400h 2006, Lexus a fait figure de précurseur. Mais le monde a bien changé depuis (apparition de Tesla, scandale des émissions Volkswagen, interdiction des moteurs thermiques à l’horizon 2035) et Lexus arrive aujourd’hui sur le segment déjà bien encombré des VUS 100% électriques.
Après s’être obstinée dans sa stratégie de véhicules hybrides (qui, il faut le reconnaître, a fort bien fonctionné durant près de deux décennies), Toyota présente enfin ses premiers modèles électriques purs, basés sur la plateforme e-TNGA : les Toyota bZ4X (faux jumeau du Subaru Solterra) et Lexus RZ 450e. Bien que tous partagent le même empattement, le Lexus est plus long, plus large et moins haut. Il offre aussi des lignes personnelles avec des flancs très sculptés. La traditionnelle calandre en forme de sablier est présente, mais elle est ici « inversée » puisque les entrées d’air se trouvent sur ses côtés et non pas dans son centre. Le toit panoramique (qui peut être équipé d’une fonction d’atténuation de la lumière) vient de série. On aura droit à cinq couleurs de carrosserie et une option deux tons sera ultérieurement proposée.
Une Lexus, c’est silencieux. Alors, imaginez une Lexus électrique! D’autant plus que le constructeur utilise du verre acoustique et de nouveaux joints d’étanchéité pour limiter encore plus l’intrusion de bruits indésirables. Pour compenser l’absence de moteur, les ingénieurs de Lexus ont créé des sons correspondant à la vitesse et au comportement dynamique du véhicule (accélération, freinage). La nouvelle interface multimédia fonctionne avec un large écran de 14 pouces alors que l’affichage tête haute est disponible. Les passagers bénéficient au choix de trois couleurs intérieures, d’un éclairage ambiant adaptatif, d’un chauffage radiant aux jambes, de tissu ultrasuède (avec 30% de matériaux d’origine biologique) et d’un espace généreux aux places arrière.
Électrisant?
Lexus a communiqué les premières informations sur la motorisation de son VUS. Deux moteurs électriques (150 kW à l’avant et 80 kW à l’arrière) déployant une puissance combinée de 308 chevaux. La batterie de 71,4 kWh autorise une autonomie de 360 km selon les données préliminaires du constructeur (avec les roues de 18 pouces). La charge rapide irait jusqu’à 150 kW, Lexus n’a pas encore indiqué de temps de charge par contre. Disons que pour ce qui est de l'électrique, le RZ ne fait pas d’étincelles face à la concurrence.
Le rouage intégral intelligent DIRECT4 ajuste la répartition de la puissance entre les essieux en analysant la vitesse, l’angle du volant et les conditions d’adhérence. En ligne droite, elle est équilibrée (entre 40/60 et 60/40). En entrée de virage, le système favorisera les roues avant (de 75/25 à 50/50) puis ce sera l’inverse en sortie (de 50/50 à 20/80) afin d’optimiser la traction. Le freinage est entièrement hydraulique, limitant la capacité de régénération. Enfin, le système Lexus+ 3.0 comprend, de série ou en option, les dernières technologies de sécurité et d’assistance à la conduite.
La palanche!
Le RZ bénéficiera prochainement de l’option direction à commande électronique. Plus de lien mécanique entre le volant et le train avant, un moteur électrique contrôle les roues alors qu’un deuxième moteur se charge du renvoi des informations de la route vers le conducteur. L’ordinateur se base sur l’angle donné par ce dernier, la vitesse et les conditions routières pour ajuster progressivement et automatiquement le rapport de direction (élevé à vitesse réduite et bas pour les plus hautes vitesses). Le système est capable de filtrer les vibrations inutiles des freins et des pneus, compenser les vents latéraux ou les irrégularités de la chaussée et même détecter une manœuvre d’urgence.
On a remplacé le volant classique par un « yoke », similaire à celui de la Tesla Model S. La traduction la plus courante de « yoke » est joug (attelage d’une paire d'animaux de trait). Le site canadien de Tesla utilise « direction de joug », le traducteur (automatique?) ayant oublié que ce mot pouvait être associé à la contrainte ou à l’oppression. Mais le français suggère une autre traduction : palanche (tige de bois pour porter, sur l'épaule, deux charges accrochées). Voilà, vous l’avez lu ici, le Lexus RZ pourra recevoir une palanche! L’avantage de la palanche Lexus sur celle de Tesla est le mouvement de butée limité à 300 degrés, soit moins d’un tour complet, permettant ainsi au conducteur de ne jamais croiser les mains.
Sur le papier, la concurrence offre souvent des modèles plus puissants, avec plus d’autonomie et une meilleure capacité de charge rapide. Reste à réaliser un essai routier pour voir si Lexus peut miser sur ses forces traditionnelles (silence, confort, finition, fiabilité) pour se démarquer. Pas toujours facile d’arriver après…
Feu vert
- Design intéressant
- Finition Lexus
- Transmission intégrale intelligente
- Espace aux places arrière
Feu rouge
- Prestations électriques dans la moyenne (basse)
- Pas de coffre avant
- Capacité de régénération limitée
