Mercedes-Benz Classe E cabriolet, fidèle à la tradition.

Après avoir dévoilé la nouvelle génération de sa populaire berline de Classe E, Mercedes-Benz s’est aussitôt attaqué à en tirer un coupé, présenté l’été dernier. En attendant la version familiale qui devrait bientôt débarquer en Amérique du Nord, la firme de Stuttgart, en Allemagne, présente le cabriolet.

Pour Mercedes-Benz, ce nouveau cabriolet est, en fait, une suite logique à une série de cabriolets à quatre places. On se souvient avec nostalgie des sublimes 500K des années ’30, puis des 280 SE du début des années ‘70. Et pour les amateurs de voitures anciennes, mentionnons la très belle 170S 1949 du désormais Québécois Neru Spiratos, un cabriolet épatant, tant par l’histoire qu’il représente que par sa délicate restauration. Mais trève de passé, revenons au nouveau cabriolet de Mercedes!

En partant d’une Classe E Coupe, Mercedes-Benz ne pouvait pas vraiment se tromper, le châssis étant amplement rigide. Bien entendu, enlever un toit amène toujours un peu plus de flexions et c’est pourquoi, les ingénieurs attitrés au cabriolet ont renforci le pilier situé derrière les portières. Ils ont aussi veillé à rigidifier les piliers A (qui supportent le pare-brise) de façon à ce que la voiture soit aussi résistante en cas de retournement que le coupé. Et si jamais une telle situation se présentait, les appuie-têtes arrière s’élèveront suffisamment (et en une fraction de seconde) pour créer une sorte de cage de protection. Malheureusement, lors de notre prise en main de la Classe E cabriolet, nous n’avons pas eu le temps de tester ce système… Parlant de sécurité, mentionnons que l’habitacle de cette décapotable recèle pas moins de onze coussins gonflables. Si tous ces coussins éclataient en même temps, cela prendrait une boussole pour trouver la portière! Enfin, c’est ce que je me dis… Les gens de chez Mercedes-Benz ont même réussi à placer un coussin dans chaque porte pour protéger la tête. Et s’il fallait que je commence à vous parler de tous les dispositifs électroniques d’aide à la conduite et de prévention des collisions, il faudrait sans doute changer le serveur de notre site.


Le stade olympique aurait avantage a avoir un tel toit...

Contrairement à la tendance actuelle, Mercedes a créé pour sa Classe E un toit de toile. On nous a confié que les puristes aimaient mieux un toit de toile, qui indique à tout le monde que c’est un cabriolet qu’on conduit. Une autre raison fut évoquée, plus pratique et sans doute plus importante, un toit de toile prend moins d’espace dans le coffre lorsqu’il y prend place. Dans le cas de la E, le toit prend place dans un compartiment qu’on peut relever lorsqu’il n’est pas utilisé. Ainsi, le coffre passe de 300 à 390 litres alors que celui du coupé engrange jusqu’à 450 litres. Le dossier des sièges arrière ne s’abaisse pas mais on a prévu une petite trappe à skis. Le toit s’ouvre ou se ferme en vingt secondes et ce, jusqu’à 40 km/h dans une chorégraphie épatante qui, malheureusement, n’épate plus personne. Je serais curieux de savoir comment on ajustera ce complexe mécanisme après un accident (et c’est valable pour TOUS les systèmes de ce genre, peu importe le manufacturier).

Pour éviter les inconvénients habituellement associés aux cabriolets, Mercedes-Benz a pensé à quelques solutions. Il y a bien sûr le pare-vent situé entre les appuie-têtes arrière mais il faut surtout s’attarder au AIRCAP. Il s’agit d’un déflecteur placé au dessus du pare-brise qui a pour mission de diriger le tourbillon de l’air au-dessus des passagers, autant à l’avant qu’à l’arrière, de façon à accroitre le confort. Ce déflecteur, opéré par le conducteur (ou le passager, bien entendu) possède aussi un filet qui semble avoir pour principale mission de retenir tous les moustiques rencontrés. Après plusieurs kilomètres, ça ne fait pas très beau et il existe deux solutions à cet épineux problème : On ferme le déflecteur et on ne voit plus ce cimetière à bibittes ou on passe un coup d’aspirateur. Mais il s’agit d’un détail. Pour avoir été passager arrière pendant un bon cinquante kilomètres alors que la température sur l’ile de Malorque (Espagne) chutait, j’avoue ne pas avoir été impressionné par le AIRCAP. Certes, on sent une différence lorsque cet accessoire est en fonction mais ce n’est pas aussi marqué que ce que Mercedes prétend. Aussi, il fonctionne mieux lorsque les glaces latérales sont relevées. Au moins, il est très facile de converser sans avoir à crier avec les gens assis autant à l’avant qu’à l’arrière. Au fait, il aurait été possible aux ingénieurs d’automatiser le AIRCAP un peu comme un aileron arrière qui se déploie à partir d’une certaine vitesse mais chez Mercedes on pense que plusieurs personnes aiment mieux se faire venter, question de profiter du grand air.

Le "Airscarf"

Par contre, j’ai été beaucoup plus impressionné par le AIRSCARF qui officie déjà dans la SL. Il s’agit d’un jet d’air chaud qui est projeté sur la nuque grâce à des buses placées sous les appuie-têtes avant. En fait, il ne s’agit pas d’un jet mais plutôt d’un souffle discret qu’on ne sent pas mais qu’on apprécie. Si ce système pouvait être adapté aux places arrière, ce serait super!

Lorsque le toit est relevé, la ligne de la voiture, sans avoir la fluidité du coupé, n’est pas vilaine du tout. Assis à l’arrière dans des baquets confortables, l’espace pour les jambes est très correct mais les cheveux des gens de cinq pieds dix pouces ou plus auront une relation très intime avec le tissu du toit! Par ailleurs, la visibilité vers les côtés est très bonne et on n’a pas l’impression d’être assis dans un wagon de marchandises. En plus, le conducteur voit passablement bien de tous les angles, un fait rare pour un cabriolet dont le toit est en toile. En passant, ce toit a une épaisseur de presqu’un pouce (23,5 mm). Dire qu’il est silencieux serait l’euphémisme du siècle.

Comme un coupé sans toit

Pour le reste, la E cabriolet est une copie à peu près parfaite de la E coupé malgré la différence de 75 kilos en faveur du coupé. Lors du lancement, Mercedes-Benz avait surtout amené des versions à moteur diesel, non importées chez-nous. Cependant, comme les impressions de conduite ressemblent beaucoup à celles du coupé et que les moteurs du cabriolet seront le mêmes que ceux du coupé, je peux déjà affirmer que la puissance du V6 de 3,5 litres est adéquate tandis que celle du V8 de 5,5 litres est plus qu’adéquate et que la transmission à sept rapports transmet la puissance aux roues arrière sans hésitations. Car le cabriolet, tuot comme le coupé, ne sera livrable qu’en version propulsion, le rouage intégral étant réservé à la berline. Le châssis, grâce aux renforts placés ici et là, est incroyablement rigide et la direction est précise et transmet bien les informations de la route. Le confort ne fait aucun doute et la tenue de route, à défaut d’être très sportive, convient parfaitement.

Il y aura la E350 et la E550. Dans tous les cas, les voitures seront livrées avec le groupe sport AMG qui rehausse l’apparence.  On ne sait pas encore le prix mais si j’écoute mon auriculaire, celui qui va souvent dans mon oreille pour jaser, je dirais que les prix devraient débuter aux alentours de 65 000$. Remarquez que ce fidèle ami, amateur de potins et de grandes théories abstraites, se trompe à l’occasion… Dans cette catégorie de voitures, je serais surpris qu’un amateur d’Audi, par exemple, aille magasiner chez Mercedes-Benz et vice-versa. Alors le prix a sans doute moins d’importance. Les mordus de la marque seront prêt à y mettre le prix!

De toute évidence, la E cabriolet est une réussite presque totale. J’ai des réserves sur le AIRCAP et sur l’esthétisme de la voiture mais, dans ce cas, il s’agit d’une question purement subjective. À n’en pas douter, plusieurs personnes seraient prêtes à vendre leur âme au diable juste pour se balader ne serait-ce qu’une seule fois dans cette voiture, porteuse de plaisirs et de prestige.

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires