Une compagnie d’ici chez les géants de l’auto

Par Valérie Lesage

Une entreprise québécoise qui a su adapter sa technologie pour entrer dans la filière des batteries de voitures électriques s’est taillé une place de choix chez les grands de l’automobile aux États-Unis et en Europe.

En cinq ans, Laserax a multiplié par 10 son chiffre d’affaires, et son président vise 100 M$ d’ici quatre ans.

« On est David qui joue avec Goliath, sourit Xavier Godmaire. Pourquoi les grands de l’auto choisissent une PME de Québec ? Parce qu’on fait des choses uniques ; on est les meilleurs au monde dans certaines applications. »

Avant la pandémie, 80% des activités de Laserax étaient dans le marquage laser des métaux. Pour rendre les fournisseurs imputables, la traçabilité est devenue un critère dans l’industrie automobile et c’est en travaillant avec les alumineries que la PME de Québec a pu accéder à ce marché avec ses imprimantes indélébiles à ultra haute vitesse. 

Mais ce marché de traçabilité, qui paraissait florissant, a ralenti avec la réduction des ventes d’autos, causée par une pénurie de semi-conducteurs. Pour garder leur rentabilité, les constructeurs ont tourné leurs efforts vers la diminution de leurs coûts d’exploitation.

Un pivot porteur

Ne se laissant pas abattre, Laserax a adapté son laser pour nettoyer des batteries de voitures électriques, un nouveau filon très porteur. Avant l’assemblage des batteries, il faut éliminer une couche d’oxydation pour améliorer leur performance et leur durabilité. 

Maintenant, 60% du chiffre d’affaires de Laserax est dans le nettoyage. Et ça va évoluer vers un complément : la soudure. La compagnie suédoise Northvolt, qui fournit les batteries à Volvo et BMW, notamment, vient de choisir l’entreprise de Québec pour améliorer sa performance.

« Le nettoyage et la soudure des batteries, c’est un goulot d’étranglement dans la chaîne de production. Notre système est ultra rapide. Les Suédois ont regardé partout dans le monde et nous ont dit qu’ils voulaient travailler avec nous », se réjouit le jeune entrepreneur, ingénieur de formation.

La machine de Laserax soude et valide la conformité de chaque soudure. Chaque unité peut remplacer 10 machines de soudure ultrasonique, la technologie précédente. 

La beauté de l’affaire, c’est que le marquage, le nettoyage et la soudure au laser sont trois applications différentes à partir de la même machine, que Laserax fabrique selon le besoin de ses clients, qu’ils soient chez Ford ou Rio Tinto.

Tout a commencé par des couches

L’histoire de Laserax a commencé en 2009 par un projet R et D pour le découpage laser des couches, une solution espérée par une multinationale européenne. Mais entre les expérimentations dans un laboratoire de l’Université Laval et la commercialisation, Xavier Godmaire et le cofondateur Alex Fraser ont frappé un mur, comme cela arrive souvent en innovation. 

« On a passé trois ans et demi de notre vie à développer ça, mais le monde industriel nous a donné un coup de pelle dans la face. Une technologie doit fonctionner 24 heures sur 24, sept jours sur sept, sinon elle n’aide pas le client », observe l’entrepreneur.

« Les couches ont forgé notre caractère ! L’adaptation est aujourd’hui au cœur de notre identité d’entrepreneurs. On n’a rien vendu avec cette première expérience, mais on a appris. »

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