Mazda MX-30 - À contre-courant

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2022

Mazda n’est pas un constructeur automobile comme les autres. La petite marque japonaise, qui n’a ni l’envergure ou les ressources d’un géant tel que Toyota, a cependant toujours su trouver des solutions innovantes, comme le développement du moteur rotatif, ou accompli des exploits assurant son rayonnement à l’échelle planétaire avec une victoire inattendue aux 24 Heures du Mans, la toute première pour une marque japonaise. À cela, on peut ajouter que Mazda a réussi à lui seul à réinventer le créneau des roadsters avec la Miata. Bref, Mazda fait les choses différemment des autres, et c’est aussi vrai dans le cas de son premier véhicule électrique, le MX-30.

Premier constat, la capacité de la batterie qui alimente le MX-30 n’est pas très élevée puisqu’elle est chiffrée à 35,5 kWh, ce qui est comparable à celle de la Mini Cooper à motorisation électrique. La taille de cette batterie permet une autonomie de 200 kilomètres dans des conditions idéales. Le constructeur affirme que la recharge de 20 à 80% peut se faire en 36 minutes lorsque le véhicule est branché à une borne de recharge rapide capable de livrer une puissance de 50 kW. Évidemment, la recharge à domicile sur une borne de niveau 2 est également possible.

Cette approche est très différente de celle adoptée par la plupart des autres manufacturiers qui misent à peu près tous sur des batteries de plus grande capacité. À ce sujet, Mazda précise que le choix d’une batterie de moindre capacité nécessite moins de matériaux pour sa production, et que l’autonomie qu’elle confère devrait être suffisante pour un usage journalier avec recharge ponctuelle.

Traction seulement

Le MX-30 est un véhicule animé par un seul moteur entraînant les roues avant, comme la Mini ou le Hyundai Kona à motorisation électrique. Le rouage intégral n’est pas au programme, du moins pour l’instant. Avant que le MX-30 n’arrive sur le marché dans sa version finale, j’ai pu conduire un prototype qui était en fait un CX-30 mû par la motorisation électrique du MX-30. Au volant de ce prototype, j’ai été frappé par l’excellente dynamique en virage qui était nettement supérieure à celle d’un véhicule électrique traditionnel  en raison d’un poids moins élevé, la batterie étant de petite taille. Bref, ce prototype faisait preuve de la même dynamique affûtée que les autres véhicules de la marque.

Au cours de cet essai, j’ai également été en mesure d’apprécier la sonorité typée électrique développée spécialement pour ce véhicule, laquelle évoque celle d’un moteur thermique à quatre cylindres doté d’un échappement sport. Le moteur électrique génère une puissance de 107 kW, ce qui équivaut à 144 ch, alors que le couple maximal est de 200 lb-pi. Selon les ingénieurs, le MX-30 est capable de faire le 0 à 100 km/h en 9,7 secondes et sa vitesse maximale est de 140 km/h. À la lecture de ce qui précède, on comprend qu’il s’agit ici d’un véhicule à vocation urbaine avant tout.

Un moteur rotatif

Mazda compte aussi ajouter ultérieurement un prolongateur d’autonomie au MX-30, qui prendra la forme d’un moteur rotatif à un seul rotor tournant à un régime constant et servant à produire de l’électricité pour alimenter la batterie en roulant, un peu comme sur la défunte Chevrolet Volt. Avec un plein de carburant et une batterie pleinement chargée, on anticipe que l’autonomie sera alors doublée.

Le MX-30 affiche des formes simples et se démarque par l’adoption de portières antagonistes et l’absence de piliers B permettant un accès plus direct à l’habitacle. Toutefois, les passagers s’installant à l’arrière devront obligatoirement attendre l’ouverture des portières avant pour pouvoir monter à bord ou quitter le véhicule, tout comme sur la BMW i3. Le design de l’habitacle est tout aussi épuré que celui de la carrosserie avec une approche minimaliste comme en témoigne la console flottante avec sélecteur rotatif permettant l’interaction avec l’écran multimédia au sommet de la planche de bord. On remarque aussi des surfaces recouvertes de liège en hommage aux origines de la compagnie qui produisait ce matériau avant de construire des véhicules.

Le MX-30 représente un premier pas vers l’électrification pour les véhicules de la marque. Mazda est très certainement en retard dans la course vers l’électrification, et son approche est à contre-courant de la tendance actuelle qui mise sur des batteries de grande capacité afin d’assurer une meilleure autonomie. Il sera intéressant de voir comment  le fabricant, qui fait souvent figure d’outsider, réussira à tirer son épingle du jeu.

Feu vert

  • Design réussi
  • Dynamique relevée
  • Sonorité évocatrice

Feu rouge

  • Autonomie limitée
  • Absence de rouage intégral
  • Accès aux places arrière

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