Cadillac CT5 - Dernière chance

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

Avec la disparition définitive des berlines chez plusieurs marques, ce qui inclut cette année Buick, Ford et Lincoln, il est surprenant de voir Cadillac débarquer avec non pas une, mais deux nouvelles voitures. Deux berlines bien positionnées, dont cette nouvelle CT5, pouvant à la fois faire face aux indétrônables bagnoles allemandes, mais aussi aux Acura TLX et Lexus IS, fraîchement renouvelées.

Avec la disparition soudaine de l’élégante CT6, la CT5 devient donc en 2021 l'aïeule des berlines de la marque. Celle-ci repose sur une architecture connue, puisque l’on reprend ici la plate-forme Alpha, jadis utilisée pour les ATS et CTS, et que l’on exploite toujours pour les actuelles CT4 et Chevrolet Camaro.  

Sublime

Vous en conviendrez, cette CT5 affiche une ligne à couper le souffle. Ici, pas de coups de crayon excessifs ni de calandre du plancher au plafond. Des lignes juste assez audacieuses, finement sculptées, qui laissent efficacement planer l’impression d’une caisse en mouvement, et qui exhibent sans l’ombre d’un doute l’identité à la marque.

Vaste et épuré, l’habitacle de la CT5 accueille quatre adultes en tout confort, les places arrière étant plus accueillantes que dans la plupart des modèles rivaux. Devant, les sièges fournissent juste ce qu’il faut de support, procurant avant tout un confort remarquable. Et il en va de même avec la sportive CT5-V, qui n’exige aucun compromis en la matière. Maintenant, il est possible sur les versions ordinairs d’opter pour l’ensemble Platine, lequel vous donne accès - pour 9 000 $ - aux sièges avant avec ajustements multiples et fonction de massage, au toit ouvrant panoramique, au système audio Bose Premium et plus encore. 

Ici, la qualité d’assemblage et de finition est elle aussi à souligner, un point souvent critiqué sur les Cadillac antérieures. Dotée d’un écran central tactile de 10 pouces d’une grande facilité d’utilisation, la CT5 a ainsi un avantage ergonomique face à la concurrence. Tout y est intuitif, sans compter l’impeccable présentation graphique. Quant à la console centrale, on y retrouve un chargeur mobile à induction, une molette de contrôle des commandes ainsi qu’un sélecteur de modes de conduite.

Dégonflée ou animée?

Contre toute attente, la CT5 est disponible avec ou sans traction intégrale, stratégie plutôt curieuse considérant le désintérêt des voitures propulsées au Canada. Sous le capot, Cadillac a boulonné une version dégonflée du moteur 2 litres turbocompressé qui, franchement, manque de verve. On lui préférerait drôlement plus la variante offerte avec la Camaro (à 275 chevaux), ce qui permettrait notamment à la CT5 de se distinguer de sa petite sœur. Fort heureusement, on peut obtenir sur la version Premium Luxury un V6 biturbo de 3 litres, produisant 335 chevaux, lequel est nettement plus animé. La première des options à retenir, qui exige tout de même un supplément de 4 800 $.

Cela dit, la CT5-V est vraiment à considérer pour obtenir le meilleur agrément de conduite. Avec 360 chevaux et une sonorité des plus envoûtantes, elle permet de découvrir tout le savoir-faire des ingénieurs de Cadillac, qui ont su créer une voiture à la fois homogène et performante. Direction précise, suspension magnétique réglable et freinage laissé aux bons soins de Brembo permettent de belles prouesses sur la route, également rendues possibles grâce à des pneus Michelin Pilot Sport. Une superbe boîte automatique à 10 rapports fait aussi partie de l’ensemble, laquelle s’accompagne hélas de paliers de changements de vitesse au volant, pour leur part inefficaces.

Soulignons toutefois qu’il est vous est possible de paramétrer la voiture pour une conduite à la carte, que vous activerez à l’appui du bouton « V » placé sur le volant. Sans adopter une conduite rasoir façon Audi S4, cette CT5-V propose un heureux mélange de confort, de luxe et de très sérieuses doses de performance. Et à un prix débutant à peine au-dessus de 50 000 $, elle représente une véritable aubaine face à la rivalité allemande. Maintenant, vous n’aurez aucune misère à faire grimper cette facture de 15 000 $, surtout si vous optez pour l’ensemble de conduite autonome Super Cruise.

Évidemment, difficile de passer sous silence la puissante CT5-V Blackwing, attendue très prochainement, et qui semble tout avoir en main pour faire mordre la poussière aux Mercedes-AMG C63 S et autres. Une voiture intimidante, conçue pour la piste et dotée d’un V8 suralimenté de 650 chevaux, emprunté à la Camaro ZL1. Celle-ci sera même disponible avec une boîte manuelle à six rapports, en remplacement de l’automatique à dix rapports. Par contre, attendez-vous à une facture qui frisera les six chiffres...

Espérons seulement que les stratèges de Cadillac n’oublieront pas son existence en dédiant leur énergie uniquement au très lucratif Escalade. Parce que la CT5 représente pour cette marque la voiture de la dernière chance.

Feu vert

  • Design magnifique
  • Habitacle spacieux et confortable
  • Performances et comportement (CT5-V)
  • Construction sérieuse

Feu rouge

  • Puissance modeste (2 litres)
  • Paliers de changements de vitesse inefficaces
  • Réputation à bâtir

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