Ma Honda CRX a 30 ans

Les gens de ma génération qui s’intéressent un tant soit peu à l’automobile se souviennent tous de la Honda CRX.

Une version sport biplace de la Civic qui, malgré une maigre puissance de 108 chevaux, proposait pour l’époque des performances remarquables et un plaisir de conduire sans égal.

Évidemment, la majorité des CRX (vendues entre 1984 et 1991) ne vivent aujourd’hui que dans notre mémoire. Plusieurs d’entre elles ont rapidement pris le chemin de la casse après un accident, les autres ayant été emportées par la rouille. En effet, nombre de CRX ont connu une fin atroce, malheureusement comme certains de leur conducteur... Des voitures que l’on modifiait, que l’on brassait sévèrement, que l’on exposait, et qui représentaient souvent une fierté pour leur propriétaire.

La Honda CRX est symbole d’une génération. D’une génération d’automobilistes qui se désintéressaient des sportives américaines et qui découvraient le plaisir de conduire et la fiabilité dans une auto japonaise toute simple et ultralégère. À preuve, un poids qui oscillait selon l’année et le modèle entre 825 et 955 kilos.

Il ne faut pas non plus oublier que la CRX, construite au Japon, était victime des quotas imposés par les règles d’importation des véhicules. Et puisque la demande était toujours plus forte que l’offre, certaines d’entre elles se vendaient parfois en surenchère. La mienne avait d’ailleurs été payée tout près de 20 000 $ en 1991! Une somme astronomique pour une bagnole dépourvue de climatisation, d’accessoires électriques et même de la servodirection.

Photo: Antoine Joubert

Rêve de jeunesse

Bref, la petite CRX m’avait toujours fait rêver, mais elle ne s’était hélas jamais retrouvée dans mon entrée de garage. Chose à laquelle j’ai remédié il y a quelques années, alors qu’un ami à moi qui effectuait des travaux chez un client avait aperçu une CRX Si 1991 dans le stationnement. Elle était sans rouille apparente, originale, mais semblait nécessiter quelques retouches esthétiques. Quelques discussions rapides avec son propriétaire allaient suffire pour qu’elle se retrouve chez moi.

Photo: Antoine Joubert

La CRX avait besoin d’amour mécanique et esthétique, ce qui m’a obligé à dépenser somme toute, presque deux fois plus en réparations et travaux de carrosserie que pour son achat initial. La seule règle qui allait s’appliquer concernant la voiture : qu’elle soit le plus originale possible. Pas de suspension abaissée, de mécanique modifiée ou d’horribles ensembles de jupes aérodynamiques qui ne faisaient qu’alourdir sa ligne. Pendant quelques instants, j’ai eu l’idée d’un aileron d’origine que l’on vendait en accessoire chez Honda ou qui était de série sur la version Special Edition de 1991. Et bien que j’aie pu trouver la pièce en question, j’ai choisi de ne pas l’installer.

Pour la petite histoire, cette CRX a été achetée neuve en Saskatchewan en 1991, où elle a circulé durant six ans, hiver comme été. C’est ensuite un type de la région de Québec qui en a fait l’acquisition, en 1997. Et depuis ce temps, la voiture n’a jamais vu la neige. Du moins, de ce que l’on m’a raconté. Cela vient donc expliquer sa condition, qui aurait été bien différente si elle avait connu les hivers québécois. Vous savez, ces hivers qui contribuent à détruire nos voitures… et nos routes!

Photo: Antoine Joubert

Vivement le printemps!

Ce texte achevé, j’éteindrai ainsi mon ordinateur pour prendre la route afin de récupérer ma CRX, remisée dans un garage non loin de chez moi. Le printemps qui se pointe le bout du nez me fait soudainement lever le mien sur tous ces VUS que l’on me prête pour fins d’essais, l’envie de conduire autre chose qu’un véhicule doté d’un détecteur de trafic en marche arrière et d’Apple CarPlay étant tout simplement trop forte!

Après tout, le plaisir de conduire ne se résume pas pour moi à la puissance d’un véhicule, mais bien au fait de pouvoir sentir la mécanique et faire corps avec la voiture. Peut-être rirez-vous de moi, mais j’ai beaucoup plus de plaisir à conduire cette CRX de 108 chevaux qu’une voiture moderne de 600 chevaux, qui ne fait que nous catapulter à 250 km/h en défiant constamment les lois de la physique.

Oh certes, ma petite CRX n’est pas aussi sécuritaire, mais je me dis que si je prends bien soin d’elle, elle en fera tout autant pour moi!

En vidéo: Antoine Joubert et sa passion pour les voitures des années 80

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