Chrysler PT Cruiser, surprise !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Le cercueil est en terre depuis quelques mois. La vie, celle des autres s’entend, reprend son cours. Puis, un matin, la terre au dessus du cercueil se met à bouger. Soudain, une main en sort ! Il y a quelques mois, Chrysler, dans son plan de restructuration, laissait tomber ses Dodge Durango et Chrysler Aspen ainsi que le mévendu Chrysler PT Cruiser. Mais dans un revirement de situation digne d’Hollywood, Chrysler revient sur sa décision. Le PT Cruiser est de retour !

Cette décision est somme toute facile à comprendre car les frais de développement du PT sont payés depuis belle lurette. Elle peut aussi s’expliquer par les normes de consommation corporatives (CAFE) de plus en plus élevées. Le maintien du PT Cruiser, qui consomme relativement peu, permet sans doute de conserver dans la gamme du nouvel américano-italien- Fiat gère maintenant Chrysler- des véhicules beaucoup plus énergivores, tels les Jeep Commander et Wrangler ou les Chrysler 300, Dodge Challenger ou Charger, ce n’est pas le choix qui manque… Il faut aussi savoir que ces normes deviendront de plus en plus contraignantes dans les années à venir et que plusieurs manufacturiers auront peut-être plus de difficultés à se départir de leurs petites voitures.

Quoi qu’il en soit, le PT Cruiser est de retour et force est d’admettre que malgré son allure rétro, il est toujours d’actualité… même s’il n’a pratiquement pas changé depuis son arrivée en 2000. Si Chevrolet a, six années plus tard, dévoilé un certain HHR, ce n’est assurément pas par hasard !

En dépit de ses lignes pour le moins originales, le PT Cruiser a souvent été choisi par les gens pour son côté pratique. En fait, plusieurs voient en ce véhicule une minifourgonnette, ce qui est ahurissant quand on sait qu’il est dérivé de l’ancienne Dodge SX 2,0, une compacte ! Le PT peut aisément accueillir cinq personnes et leurs bagages. Les sièges arrière, au demeurant suffisamment confortables pour que le conducteur ne se fasse pas menacer de mort par ses passagers, se replient de façon 60/40 pour dégager un grand espace de chargement au fond plat. S’ils étaient légers, ce serait parfait !

Le PT peut en montrer à la Challenger !

Si la carrosserie du PT impressionne, que dire du tableau de bord ! Présentant des parties métalliques de la couleur extérieure, il s’avère élégant et, surtout pratique avec sa grosse partie centrale. Par contre, certains plastiques semblent provenir des rebuts de Tupperware. La question que plusieurs se posent : comment, après avoir dessiné un tableau de bord aussi inspiré, a-t-on pu, chez Chrysler, accoucher d’une planche de bord d’une incroyable insipidité dans le très beau Challenger ? La réduction des coûts, sans doute. Mais je digresse.

Les sièges avant sont moyennement confortables (c'est-à-dire qu’ils le sont parfaitement pour certains et aucunement pour d’autres) et la hauteur de leur assise permet d’avoir le sentiment de dominer la route tout en garantissant une bonne visibilité... vers l’avant. Car vers l’arrière, c’est une autre chanson. Ceux qui jugent les sièges confortables trouvent, généralement, une bonne position de conduite tandis que les autres tentent encore de trouver l’ajustement parfait, même après plusieurs mois.

Même s’il semble fait pour jouer, le PT Cruiser n’en demeure pas moins un outil de déplacement quotidien sérieux qui jouit d’un châssis très rigide. Les suspensions (indépendante à l’avant et à poutre de torsion à l’arrière) offrent un confort correct mais, surtout, une tenue de route sûre. On ne parle pas ici, bien entendu, d’un véhicule sport mais le PT est stable en ligne droite et ne penche pas démesurément dans les courbes. Si seulement son moteur était plus puissant…

Le souffle court

En effet, si le PT adopte un comportement routier sain, il pourrait fort bien s’accommoder d’un moteur un peu plus déluré. Son quatre cylindres 2,4 litres n’est pas mièvre mais ses 150 chevaux ont de la difficulté à faire avancer les 1 427 kilos du véhicule. Alors, imaginez quand il est chargé ! Certes, on a déjà vu pire mais quand on sait que ce mignon véhicule a déjà hérité d’un badge GT qui apportait un moteur turbocompressé de 230 chevaux, on a le regret facile.

La transmission de base est une manuelle à cinq rapports mais il est aussi possible d’attacher au moteur une automatique à quatre rapports. Les roues motrices sont situées à l’avant. Outre l’absence d’un cinquième rapport à l’automatique, il y a d’autres domaines où le PT Cruiser traduit son âge vénérable. Ses pneus de 15 pouces, par exemple, ne sont plus réservés qu’aux sous-compactes… et encore ! Quant aux freins, ils sont à disques à l’avant et à tambours à l’arrière, une configuration que l’on pourrait juger peu avantageuse, mais puisque le PT ne devrait pas se retrouver souvent sur une piste de course ou chargé à bloc, ils font l’affaire.

Au fil de sa prolifique carrière, le PT Cruiser a reçu des moteurs puissants, sa carrosserie a été modifiée jusqu’à l’extrême et il s’est même décoiffé durant plusieurs années en offrant un modèle cabriolet. Mais son attrait a passablement diminué. À preuve, au Canada, une seule version (LX) est proposée. Et je ne serais pas surpris que les PT Cruiser 2010 soient, en fait, des modèles 2009 repassés sur la chaîne de production…

Feu vert

Lignes encore attirantes
Comportement routier d’adon
Habitacle polyvalent
Prix abordable
Consommation intéressante

Feu rouge

En fin de carrière (on disait ça l’année passée…)
Valeur de revente pauvre
Moteur peu puissant
Certains plastiques déprimants
Finition quelquefois décevante

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