Ford Explorer - Retour en force et en forme

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2020

Il s’est vendu plus d’Explorer que de tout autre utilitaire sport en Amérique depuis son apparition, il y a bientôt trente ans. Le premier connut un succès monstre en offrant précisément le look, l’espace et la polyvalence qu’il fallait pour extraire la famille nord-américaine typique de sa fourgonnette et l’entasser dans le premier VUS moderne. Cette invasion se poursuit et Ford semble déterminé à en reprendre le commandement avec la sixième génération de son best-seller.

Contrairement à d’autres, la marque à l’ovale bleu lance les cinq variantes de ce nouvel Explorer du même coup, prêtes à rouler, transporter et remorquer. Les versions XLT et Limited partagent un quatre cylindres en ligne turbocompressé de 2,3 litres, qui produit 300 chevaux et un couple de 310 lb-pi. Elles peuvent tracter jusqu’à 2 404 kg (5 300 lb), limite largement supérieure aux 1 361 kg de l’Explorer fraîchement retraité.

Un premier V6 turbocompressé de 3,0 litres, bon pour 365 chevaux et un couple de 380 lb-pi, est livré de série avec le Platinum, en sommet de gamme. La capacité de remorquage passe à 2 540 kg (5 600 lb), un gain de 12% sur le modèle antérieur. Le deuxième V6 turbo, qui extrait 400 chevaux et 415 lb-pi des mêmes 3,0 litres, est réservé à l’Explorer ST, le plus performant et sportif de la famille.

Premier hybride

Le Limited HEV devient le premier Explorer hybride. Son groupe propulseur combine un V6 atmosphérique de 3,3 litres et un moteur électrique de 44 chevaux contenu dans sa boîte de vitesses « modulaire » à dix rapports. Sa puissance combinée de 318 chevaux et 322 lb-pi lui permet de remorquer jusqu’à 2 268 kg (5 000 lb). Il nous l’a prouvé en tractant, sans peine, un bateau d’environ 2 040 kg. Stable en plus, même sur un chemin ondulant et sinueux. Le système anti-louvoiement aide sûrement. Sa batterie de propulsion lithium-ion compacte, refroidie par liquide, est installée sous le plancher de la deuxième rangée où elle n’empiète aucunement sur l’habitacle. Ford promet une autonomie de plus de 800 km.

Les autres moteurs sont couplés à une boîte automatique à dix rapports conventionnelle et tous les modèles profitent d’un rouage à quatre roues motrices, qui privilégie la propulsion, avec sept modes de conduite. Les nouveaux Explorer sont construits sur une architecture pour véhicules à propulsion ou quatre roues motrices tellement nouvelle que les ingénieurs ne lui ont encore donné aucun nom de code. Les moteurs y sont installés dans l’axe longitudinal d’une carrosserie autoporteuse dont la structure combine l’acier à haute résistance et l’aluminium, selon le degré de rigidité requis.

L’un n’empêche pas l’autre

L’Explorer ST est le plus racé du quintet, avec sa grille de calandre, ses rétroviseurs, ses moulures noires et ses paires d’échappements ronds et chromés. Il est plus badass encore avec les roues de 21 pouces noires et les étriers rouges du groupe optionnel ST Street Pack. Et pas seulement en apparence. Le ST s’accroche sérieusement en courbe avec ses pneus de taille 275/45R/21, une suspension bien réglée ainsi qu’une direction linéaire et précise. Les performances sont à l’avenant et les réactions de l’accélérateur plus vives, en mode Sport. Seule déception : la sonorité synthétique creuse qu’on a inventée pour ce V6 biturbo à double arbre à cames en tête de 400 chevaux. Ford peut faire mieux.

Les autres versions sont plus sages, derrière leur calandre nickelée. Ce n’est surtout pas un mal, avec la stabilité et l’aplomb que leur procurent une structure impeccablement solide, de robustes bras de suspension en aluminium coulé et un travail de raffinement soigné. Belle surprise : un quatre cylindres turbo de 2,3 litres vif, souple et musclé, qui réduit le poids à l’avant de 160 à 284 kg. Avec un gain d’agilité très net.

Confort et techno

Dans l’habitacle, les vedettes sont un écran central tactile et vertical de 10,1 pouces qui a l’allure d’une tablette et un bloc d’instruments numérique de 12,3 pouces pour la conduite. Les deux sont offerts de série sur les versions cossues. L’écran central standard horizontal de huit pouces et les cadrans analogiques font un boulot très honnête aussi, appuyés par la version la plus récente de l’interface SYNC 3 aux menus bien pensés.

Les nouveaux Explorer regorgent aussi de systèmes électroniques de toute nature, utiles et efficaces pour la plupart. Côté confort, les sièges avant sont exceptionnels, les sièges capitaine en deuxième rangée, corrects mais étroits, et la troisième banquette, à réserver strictement aux enfants. Tout le monde y trouvera sans doute son compte, branchements numériques à l’appui.

C’est donc une série Explorer très solide et complète que Ford relance dans la mêlée intense de cette catégorie, au cœur du marché actuel. Souhaitons simplement que sa fiabilité soit égale à ses multiples qualités.

Feu vert

  • Excellent choix de motorisation
  • Système multimédia et affichages réussis
  • Sièges avant carrément fantastiques
  • Tenue de route impressionnante (ST)

Feu rouge

  • Sonorité peu inspirante des moteurs V6 turbo
  • Confort et espace minimes en troisième rangée
  • Certains plastiques fades dans l’habitacle

Partager sur Facebook

Plus sur le sujet

EssaisFord Explorer ST 2020 : sportif de salon
Avec des versions de base ou haut de gamme, à moteur à quatre ou à six cylindres et même à technologie hybride, l’offre du Ford Explorer 2020 pourrait difficilement être plus complète. Et la cerise sur le sundae? Une version ST à vocation sportive. On vient de la mettre à …

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires