Acura ILX 2019: Je vous l'avais dit

Bien qu’elle soit en fin de vie, l’Acura ILX rappelle les bonnes vieilles Honda d’autrefois par sa mécanique simple, mais efficace.

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2019

Lorsqu’Acura a introduit l’EL à la fin des années 90, le constructeur avait vu un potentiel : celui de vendre une petite berline de luxe abordable à une clientèle plus jeune, dans l’espoir de les souder à la marque pour les années à venir. Les Canadiens, surtout les Québécois, étant plus attirés vers les voitures de dimensions inférieures que nos voisins du sud, constituaient le marché idéal pour tester une telle stratégie.

L’idée a porté fruit, car non seulement l’EL s’est vue traverser trois générations (la CSX étant la troisième), Acura l’a finalement intégrée au marché américain sous l’appellation ILX en 2013. Aujourd’hui, elle fait face à trois belles concurrentes allemandes qui, elles aussi, veulent un morceau de ce gâteau lucratif.

Un clin d’œil au passé

Oui, une ILX, c’est une « Civic de luxe », mais les gourous d’Acura ont travaillé ardemment afin de la dissocier de sa cousine, notamment par une nouvelle boîte robotisée à huit rapports entièrement développée par le constructeur, introduite de série lors de la mise à jour, en 2016. On en a également profité pour modifier la suspension et la direction, ainsi que pour améliorer l’insonorisation de l’habitacle. Pour 2019, elle subit une légère refonte esthétique, comprenant notamment une nouvelle calandre ainsi que des phares et des feux arrière redessinés.

Côté design, les artistes d’Acura ont bien réussi à cacher les racines de la Civic. Mise à part la silhouette de profil, la ILX se montre plus sophistiquée et huppée par sa nouvelle calandre, ses phares à DEL Jewel Eye et sa planche de bord modernisée. Et la déclinaison A-Spec ajoute des bas de caisses plus agressifs et de belles jantes, ce qui lui confère une allure plutôt intéressante.

Au moment d’écrire ce texte, l’ILX repose toujours sur la plate-forme de la Civic de dernière génération. D’ailleurs, le seul moteur offert pour l’ensemble de la gamme est un quatre cylindres atmosphérique de 2,4 litres, celui qui propulsait l’ancienne Civic Si. Pour l’ILX, il développe 201 chevaux et un couple de 180 lb-pi grâce à un système de calage variable des soupapes VTEC. Seul le rouage à traction est offert. Malheureusement, l’excellente boîte manuelle n’est plus disponible depuis l’arrivée de la boîte robotisée.

À quand une nouvelle ILX?

Certes, la petite Acura semble toujours bien se vendre avec plus de 20 000 exemplaires livrés en Amérique du Nord l’an dernier, mais la génération actuelle se trouve en fin de vie. Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’Acura lui intègre la plate-forme et les nouveaux moteurs turbo plus sophistiqués de la Honda Civic.

En fait, voilà le problème avec l’ILX : la Civic est une meilleure voiture sur tous les points, que ce soit en ce qui a trait à sa tenue de route, au raffinement de sa conception, à l’espace de son habitacle, ainsi qu'à ses performances et sa consommation d’essence obtenues par ses moteurs turbo. Sans oublier la déclinaison Type R qui se vend presque le même prix qu’une ILX A-Spec tout équipée.

Néanmoins, tout n’est pas perdu, car l’ILX actuelle a tout de même quelques trucs sous son chapeau. Son prix de départ d’environ 30 000 $ fait d’elle une compacte luxueuse abordable face à une Mercedes-Benz CLA, une Audi A3 ou une BMW Série 2, et la fiabilité de son moteur a fait ses preuves à maintes reprises.

Parlant de moteur, celui-ci s’avère un réel bijou par sa sonorité agréable et sa volonté à vouloir révolutionner, rappelant les bonnes vieilles Honda d’autrefois. La boîte robotisée, l’une des rares munie d’un convertisseur de couple, est rapide, rétrograde sans trop d’hésitation et enfile les rapports en pleine douceur. De plus, l’ILX est agile dans les virages et hyper-solide sur les surfaces abîmées, la rendant somme toute agréable à conduire.

Son habitacle est bien assemblé et confortable, toutefois, son système multimédia à deux écrans complexe, dépassé et peu intuitif, n’intègre pas Android Auto et Apple CarPlay. L’espace de sa banquette arrière est serré, pas plus que celui de sa concurrence par contre, et son coffre dispose d’un volume de chargement adéquat de 350 litres, similaire à celui d’une Audi A3, mais inférieur à celui d’une Mercedes-Benz CLA.

Alors, pour le moment, si l’Acura ILX vous intéresse, vous avez deux possibilités : attendre la sortie de la prochaine génération basée sur une architecture plus sophistiquée, sans oublier le retour des déclinaisons Type S chez Acura qui risquent fort bien de réanimer la gamme.

L’autre option, c’est de tirer avantage du fait qu’elle soit en fin de vie, cette ILX; il sera possible de vous en procurer une en liquidation à prix réduit chez un concessionnaire. Et ce sera un bon achat, car l’Acura ILX demeure plaisante à conduire, qui vous causera beaucoup moins d’ennuis mécaniques qu’une allemande de surcroît.

Feu vert

  • Un bijou de moteur increvable
  • Boîte robotisée efficace
  • Conduite intéressante
  • Prix de départ abordable

Feu rouge

  • Dépassée par la Civic
  • Système multimédia à revoir
  • Déclinaison A-Spec dispendieuse
  • Absence d’une déclinaison haute performance

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