Ferrari F430, l'histoire d'amour se poursuit

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Les deux derniers étés, en tant que directeur du programme Trioomph, j’ai eu le privilège et le plaisir de vivre des journées exceptionnelles au volant de la F430 sur le fabuleux circuit du Mont-Tremblant. Ce programme permet aux amateurs de conduire non seulement la F430 mais également plusieurs autres voitures exotiques dont les Lamborghini Gallardo, Aston Martin DB9, Porsche 911 Turbo et Dodge Viper, entre autres. Cette expérience unique m’a permis un contact étroit avec la F430 qui représente l’évolution de la 360 Modena et qui l’a rapidement remplacée dans mon cœur en devenant ma voiture préférée pour la conduite sur circuit.

Au premier contact, j’ai pu apprécier le phénoménal potentiel de performance de la F430 sur circuit, mais je dois avouer que je me posais de sérieuses questions sur la fiabilité d’une telle voiture en utilisation répétée sur la piste, jour après jour, les Ferrari des générations précédentes étant parfois capricieuses à cet égard. Mon appréhension s’est cependant avérée non fondée, car la F430 a fait montre d’un dossier de fiabilité sans tache, alors que sa principale rivale, la Lamborghini Gallardo nous a posé plusieurs problèmes. La F430 est donc la Ferrari qui se rapproche le plus d’une Porsche pour la conduite sur circuit, puisqu’il suffit d’y mettre de l’essence, de vérifier l’huile, les freins et les pneus périodiquement et d’aller rouler à fond…

Étudiée en soufflerie

Visuellement, la F430 ressemble à une 360 Modena qui serait allée au gym, selon les mots employés par son designer Frank Stephenson (aujourd’hui à la haute direction de Fiat), mais il n’y a pas que le look qui ait changé, puisque la F430 est tellement plus vive et plus rapide que la 360 Modena que l’on à peine à croire que ces deux voitures sont étroitement liées. À l’avant, les prises d’air surdimensionnées rappellent celles qui figuraient sur la monoplace de la Scuderia en 1961, année où Phil Hill remporta le Championnat du monde pour la marque de Maranello, et servent à alimenter en air frais les deux radiateurs nécessaires pour le refroidissement du moteur. À l’image de l’actuelle monoplace de F1, la F430 a également été développée en soufflerie et c’est pourquoi elle est dotée d’extracteurs à l’arrière ainsi que d’un petit aileron, deux éléments qui permettent à la voiture de générer un appui aérodynamique important à 200 kilomètres/heure. Par ailleurs, les feux arrière sont inspirés de ceux qui équipent la Ferrari Enzo, assurant ainsi une certaine filiation avec l’une des voitures les plus rapides au monde.

Par la lunette arrière, il est possible d’admirer l’œuvre d’art qu’est le V8 de 4,3 litres entièrement réalisé en aluminium fournissant 490 chevaux, soit 90 de plus que le moteur de la 360 Modena, mais plus que toute autre chose, c’est le son qui accroche… À elle seule, la sonorité du moteur de la F430 vaut le prix d’entrée stratosphérique et les longs mois d’attente suite à la passation de la commande. Réussir la signature vocale de la F430 était d’ailleurs l’une des priorités des ingénieurs responsables du développement du nouveau V8. Le résultat est absolument ahurissant et la seule autre voiture au monde qui peut se targuer d’avoir une sonorité aussi évocatrice est la Ferrari Enzo.

Degré très élevé de sophistication technique

Opposée au bouton de démarrage localisé sur le volant se trouve la manetinno permettant au conducteur de contrôler plusieurs réglages de la voiture. Ainsi, la sélection des modes Ice ou Low Grip a pour effet d’assouplir les amortisseurs et de ralentir le passage des vitesses tout en rendant l’action de la traction asservie et celle du système de contrôle de la stabilité plus immédiate. En modes Sport ou Race, les amortisseurs deviennent plus fermes, le passage des vitesses se fait en 20 ou 15 millièmes de seconde et les aides électroniques sont plus tolérantes, permettant même de faire dériver la voiture en virage. Le mode CST annule l’intervention de tous ces systèmes sauf l’ABS et le différentiel qui est activé électroniquement, et qui fournit une meilleure motricité en sortie de courbe. Toute cette technologie avancée est directement dérivée de la F1 et permet au conducteur inexpérimenté d’apprivoiser la voiture pour ensuite graduellement exploiter son potentiel de performance. Quant au conducteur expérimenté, il trouvera son compte avec les réglages Race ou CST.

Sur le circuit, il est possible d’apprécier au plus haut point la précision extrême de la direction permettant de placer la voiture sur la trajectoire idéale au millimètre près ainsi que l’adhérence phénoménale supérieure à 1 G en virages. Aussi, la puissance du freinage est semblable à celle d’une véritable voiture de compétition. J’ai également pu effectuer des comparaisons directes avec une autre voiture exotique italienne, soit la Lamborghini Gallardo, et constater que la F430 l’emporte sur toute la ligne en étant plus performante en accélération, au freinage et en tenue de route. Quant à la version Spider, disponible avec la boîte manuelle à six vitesses ou la boîte F1, précisons que son poids est supérieur de 70 kilos, principalement en raison du mécanisme d’ouverture du toit souple qui est contrôlé par sept moteurs électrohydrauliques. L’absence d’un toit rigide a aussi un effet sur l’aérodynamique de la voiture, et c’est pourquoi l’aileron est plus élevé sur la Spider afin de compenser cette perte d’appui, et de restaurer la charge aérodynamique de 110 kilos à 200 kilomètres/heure. Pour le prix, prière d’ajouter la bagatelle de quarante mille dollars à celui de la F430…

À plus d’un quart de million de dollars par exemplaire, la F430 demeure la moins chère (!) des voitures de la marque.

feu vert

Plus rapide qu’une F40 ou F50
Degré de sophistication technique
Direction ultraprécise
Sonorité du moteur à haut régime

feu rouge

Prix élevé
Diffusion limitée
Usage estival seulement

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