Rencontre avec le futur de Lincoln

Il y a peu de temps, quelques journalistes triés sur le volet ont été invités dans les locaux de Ford du Canada à Saint-Laurent pour rencontrer Jim Farley, le vice-président au marketing, ventes et service pour Lincoln et Ford. Le sympathique VP était en ville en tant que panelliste à la conférence C2-Montréal.

Farley roule sa bosse dans l’industrie automobile depuis son enfance alors que son père possédait une concession Lincoln. En 1990, il amorçait sa carrière chez Toyota et Lexus. Il est un des responsables de la mise en marché de Scion en Amérique. En novembre 2007, il rejoignait Ford et gravissait les échelons jusqu’à rencontrer des journalistes de Montréal en mai 2013.

Bien entendu, le futur de Lincoln a été au cœur de notre discussion très amicale. Après avoir vendu Jaguar et Land Rover à l’Indien Tata, Ford décidait de se concentrer sur sa marque de luxe, Lincoln. Il était déjà évident qu’il fallait plus que des produits Ford plus luxueux pour redonner à Lincoln le prestige d’autrefois. Dans les années 20 et 30 ainsi que dans les années 60, Lincoln était reconnue pour sa sobre élégance, contrairement à Cadillac, par exemple, qui en mettait toujours plein la vue. Aujourd’hui, l’histoire se répète…

Sauf qu’en 2008 une crise économique est venue bouleverser les plans de Lincoln. En Amérique, le marché de la voiture de luxe a fondu de 15 à 5 %. D’un autre côté, les VUS compacts de luxe ont connu une hausse de 32 % au Canada en 2012. Si sur notre partie de la boule les choses s’améliorent, l’Europe demeure un marché où les défis sont grands. « Challenging » fut le mot employé par Farley. Des usines ont dû être fermées. Les choses ne vont guère mieux en Amérique du Sud où certains pays comme le Venezuela ont dévalué leur monnaie. Heureusement, la Chine va très bien, merci, pour Ford. Lincoln s’y implantera dès l’an prochain avec cinq concessionnaires.

Pour les prochaines années, Lincoln prévoit proposer un modèle dans tous les créneaux de luxe « de masse ». La première voiture à porter la nouvelle identité Lincoln est le MKZ, fraichement débarqué chez les concessionnaires. Le prochain sera le MKC, un VUS compact basé sur le Ford Edge. Mais on nous assure qu’il sera suffisamment différent pour éviter la confusion.

L’avenir de Lincoln passe aussi par les concessionnaires. Sur les marchés les plus importants, certaines concessions seront dédiées uniquement à Lincoln. Au Canada, où le marché est trop petit, Ford conservera la formule actuelle. Sauf, peut-être, si un jour les astres sont parfaitement alignés… Il y a également le Host and 24/7 Concierge Service (traduction libre : Service d’aide 7 jours sur 7, 24 heures par jour) qui se profile à l’horizon. Ce service permettra à une personne intéressée par un produit Lincoln de parler avec un représentant (et de le voir!) si elle a des questions ou pour l’aider à passer à travers toutes les étapes de l’achat. Il y a aussi le Date Night (soirée « d’approche ») qui se traduira par le prêt d’une Lincoln pour une fin de semaine. Avec l’achat viendra un superbe cadeau. Farley n’a pas voulu nous dire de quoi il s’agissait.

Le marché de la voiture de luxe est très compétitif et il faut être patient pour percer. Il reste encore beaucoup de boulot à faire pour que Lincoln regagne la place qu’elle occupait jadis. Et Farley le sait très bien. Mais, pour une fois, il semble que Ford ait décidé de donner les moyens à Lincoln de réussir. Souhaitons que les investisseurs soient aussi patients que les dirigeants…

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