Honda Pilot 2012: De l'évolution de l'espèce automobile

Points forts
  • Excellente habitabilité
  • Consommation retenue (pour la catégorie)
  • Comportement routier étonnant
  • Confort relevé
  • Quantité d'espaces de rangement
Points faibles
  • Transmission automatique à cinq rapports seulement
  • Suspensions quelquefois sèches
  • Freins peu convaincants
  • Sièges retiennent peu en virages
  • Tableau de bord "boutonneux"
Évaluation complète

Dans un monde où la miniaturisation atteint des limites microscopiques (vous devriez voir l’incroyablement petite caméra vidéo que j’ai reçue à Noël et dont je n’exploiterai jamais plus de 20 % du potentiel), où les moteurs perdent des cylindres mais gagnent des chevaux – merci à la turbocompression –, des véhicules comme le Honda Pilot font figure de dynosaure. Et ce, malgré leur modernisme et leur raffinement évidents.

Ces véhicules, ce sont les Chevrolet Traverse, Ford Flex et Subaru Tribeca. Et le Honda Pilot. Tous ces VUS intermédiaires offrent sept ou huit places et font preuve d’un comportement routier au moins égal à celui d’une sportive… d’il y a trente ans.

Les lois de la physique

Prenez le Honda Pilot que j’ai eu à l’essai pendant trois semaines l’automne dernier. Cet imposant VUS pèse plus de 2 000 kilos. Il est mû par un V6 de 3,5 litres de 250 chevaux et 253 livres-pied de couple. On devine facilement qu’au bout d’une piste d’un quart de mille, il se ferait distancer par une Civic Si de 201 chevaux. Loi de la physique, tout simplement. Je doute que le Pilot ait été conçu pour ce type d’activités et le fait qu’il puisse accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 9,0 secondes (8,8 pour être précis) est plus que satisfaisant.

Ses suspensions, indépendantes aux quatre coins ne sont pas inconfortables mais elles peuvent taper assez durement sur certaines bosses. En courbe, la caisse penche mais pas démesurément pour un VUS. En revanche, si une Porsche Boxster penchait autant, je crierais au scandale! La direction est étonnamment précise pour un tel mastodonte même si en manœuvres de slalom, elle devient dure au centre. En fait, la limite de la tenue de route est bien davantage fixée par les sièges qui retiennent peu en virage que par les éléments mécaniques! Les distances de freinage à partir de 100 km/h, par contre, sont plutôt longues, accusant 47,1 mètres contre 45,9 pour un Chevrolet Traverse, 40,9 pour un Flex et 40,5 pour un Tribeca (données de l’AJAC).

La modération a tellement meilleur goût

Pour se faire pardonner ses freins tout juste corrects, le Pilot sait se retenir à la pompe. Notre première semaine d’essai s’est déroulée au tiers en ville, au tiers sur des routes secondaires et le dernier tiers sur l’autoroute. La moyenne enregistrée par l’ordinateur de bord a été de 12,8 l/100 km, ce qui est excellent compte tenu du poids à déplacer. La semaine suivante, lors d’un voyage à Niagara-on-the-Lake en Ontario via la toujours très excitante route 401, notre moyenne s’est établie à 10,9 l/100. Si nous n’avions pas eu le pied droit aussi délinquant sur le chemin du retour, ma collègue Marie-Ève et moi aurions peut-être pu baisser cette moyenne à 10,0 l/100. Ces moyennes sont celles de l’ordinateur de bord.

Toutefois, si la transmission automatique à cinq rapports (rapports qui ne se changent pas très rapidement, en passant) en possédait un ou deux de plus, comme le veut la très sévère compétition, sans doute que la consommation baisserait davantage. À 100 km/h, le moteur tourne à 2 000 tr/min (à 120, il est à 2 500). C’est un peu trop élevé pour ce type de véhicule. Ce détail sera sûrement corrigé lorsque sera dévoilée la prochaine version, probablement cette année en tant que modèle 2014.

D’la place en masse!

La vie à bord d’un Pilot est fort agréable. Il est silencieux – merci aux Michelin Primacy (235/60R18) –, et il s’avère confortable, même après plusieurs heures, que ce soit à l’avant, au centre et même à l’arrière. Certes, je n’aurais pas fait Montréal / Niagara-on-the-Lake d’une traite sur cette troisième rangée, surtout pas à la place médiane, mais pour dépanner, on a déjà vu bien pire! C’est surtout l’espace intérieur qui impressionne. À un certain moment lors de notre voyage d’une semaine dans l’ontarienne province, nous étions quatre personnes et le coffre a su contenir les nombreux bagages de tout le monde. Si cela n’avait pas suffi, il y a aussi des espaces de rangement sous le tapis du coffre.

À l’avant, les espaces de rangement ne manquent pas non plus. Le conducteur fait face à une très belle instrumentation, facile à lire. La console centrale regorge de boutons et une fois qu’on s’y est habitué, c’est assez intuitif. La généreuse fenestration ajoute à la luminosité de l’habitacle mais, surtout, permet une bonne visibilité tout le tour.

À plus de 48 000 $, notre Honda Pilot Touring n’était pas donné. Cependant, il ne s’agissait pas d’une arnaque non plus! Il n’est peut-être pas le plus équipé de sa catégorie, ni le moins dispendieux, mais son raffinement général, sa fiabilité et sa consommation très correcte en font un véhicule de choix. En plus, il dispose d’un rouage intégral performant (il existe une version à roues avant motrices, elle n’est que de peu d’intérêt toutefois) et d’une capacité de remorquage de 2 045 kilos (4 500 livres) assez élevée. Seul le Chevrolet Traverse lui dame le pion avec 2 359 kilos (5 200 livres).

Le prochain Pilot

Le Pilot serait sur le point d’être remplacé par une nouvelle version, plus moderne. J’ose imaginer que la transmission gagnera au minimum un rapport, que le tableau de bord se départira de plusieurs boutons et que la silhouette se mettra enfin au goût du jour. On vous tient au courant, ne vous inquiétez pas! En attendant, si vous mettez la main sur un Pilot de la génération actuelle, dévoilée en 2009, vous ne serez pas déçu. C'est un véhicule mature, prêt à passer à autre chose.

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