Mazda Miata, un dernier tour de piste

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Seule véritable héritière de la lignée des roadsters britanniques des années 50 et 60, la Miata demeure une voiture qui n'a pas de véritable concurrence directe. Vous pouvez relever que la New Beetle décapotable et la nouvelle Mini Cooper cabriolet sont des rivales de la Miata en citant leurs origines qui remontent aux célèbres Coccinelle et Mini Austin, mais la Volks comme la Mini sont loin d'être aussi sportives que la Miata et ne peuvent donc prétendre à la vocation de roadster.

En attendant le lancement de la prochaine génération en 2005 en tant que modèle 2006, la Miata continue de séduire par son côté enjoué et son look intemporel. Au volant de cette voiture, deux mots viennent spontanément à l'esprit, soit équilibre et précision. Équilibre en raison de la répartition optimale du poids et du fait qu'il est possible de contrôler cette voiture « à l'accélérateur » en virages. Ainsi, le simple fait d'accélérer ou de relâcher l'accélérateur dans une courbe produit une réaction à la fois instantanée et prévisible du châssis. Il est donc possible de placer la voiture sur la trajectoire idéale au millimètre près en virages. Quant au mot précision, il prend tout son sens lorsqu'il est question de la direction ou de la course du levier de vitesses.

Lancée en 2004, la nouvelle version Mazda Speed Miata propose des performances relevées par rapport à la simple Miata. En fait, plusieurs préparateurs ou « tuners » avaient développé des turbocompresseurs et autres pièces de performance pour la Miata au cours des récentes années. Mazda a simplement décidé de profiter directement de cette manne en développant la version Mazda Speed, et en utilisant certaines pièces développées au cours des années antérieures qui ont préalablement servi à la création d'éditions spéciales de cette voiture. Un turbocompresseur de marque IHI a été ajouté au moteur de 1,8 litre ce qui a permis d'augmenter la puissance de 36 chevaux (178 au total) et le couple de 41 livres-pied (166 au total). On remarque également sous le capot la présence d'une traverse entre les deux tourelles des suspensions avant, afin de rigidifier la caisse de la voiture. La boîte de vitesses en compte six, et la voiture a également été abaissée de 7 millimètres par le choix de ressorts plus courts, d'amortisseurs à gaz de marque Bilstein et de barres antiroulis d'un diamètre supérieur, alors que les jantes de 17 pouces de marque Hart Racing sont réalisées en aluminium. Les qualités dynamiques de la Mazda Speed Miata sont donc bonifiées par rapport à la voiture traditionnelle, mais il y a un prix à payer pour l'excellence de la tenue de route et les réactions encore plus incisives de la voiture : le confort en souffre sur les routes dégradées du Québec. La livrée spécifique à la Mazda Speed Miata comprend plusieurs éléments aérodynamiques, tels que déflecteurs et becquets modifiés, de même que des sièges deux tons, de cadrans de couleur argenté, un volant et un pommeau gainés de cuir ainsi qu'un pédalier réalisé en alliage, entre autres, histoire de la différencier du modèle traditionnel.

Le choix d'une Miata, peu importe la version, signifie également que l'on est prêt à faire plusieurs sacrifices côté confort et que les considérations pratico-pratiques ne sont pas au sommet de la liste des priorités. Ainsi, on ne monte pas à bord d'une Miata, mais on y descend puisque la voiture est très basse. Par conséquent, la sortie de la voiture demande aussi un certain effort physique. De plus, les bruits de vent et de roulement sont très présents, même avec le toit en place. Ceci signifie qu'un long trajet à vitesse d'autoroute est plus fatigant au volant d'une Miata que d'une voiture classique, d'autant plus que le moteur de la Mazda Speed Miata tourne à un régime élevé de 3 800 tours/minute à 120 kilomètres/heure en sixième vitesse. Le son du moteur, relativement plaisant lors d'accélérations, devient franchement irritant à vitesse constante sur l'autoroute. Lorsque le toit est relevé, la visibilité 3/4 arrière fait pitié et les gens doivent espérer du beau temps pour pouvoir s'affranchir de cet incommodant couvre-chef. Pour ce qui est des considérations pratiques, relevons le faible volume du coffre, le peu de rangements à bord, et le fait que les Miata sont souvent la cible préférée des voleurs de contenu puisqu'un simple coup de couteau dans la capote leur donne un accès rapide à bord, ce qui a évidemment une incidence directe sur les primes d'assurance.

La prochaine génération de la Miata, qui sera lancée dès l'an prochain, sera très certainement élaborée à partir d'une version raccourcie de la plate-forme de l'actuelle RX-8, ce qui en fera une voiture plus grande et spacieuse que le modèle actuel. Le rapport poids/puissance favorable de la Miata étant l'un des éléments les plus importants pour assurer le succès de la voiture, il y a fort à parier que le moteur 4 cylindres de 1,8 litre à la sonorité peu mélodieuse sera alors remplacé par le moteur de 2,3 litres ce qui permettrait à la puissance de passer de 142 à 160 chevaux. L'ajout de la turbocompression à ce moteur bonifierait d'autant la puissance du modèle Mazda Speed de cette prochaine génération, qui pourrait alors atteindre le chiffre magique de 200 chevaux.

Véritable jouet, deuxième ou troisième voiture par excellence, moto à quatre roues, tous ces qualificatifs servent à résumer le caractère enjoué et désinvolte de la Miata, ce qui en fait une compagne idéale pour les journées où rouler rime avec plaisir.

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