Hyundai Azera, en catimini

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

On ne cesse de répéter que Hyundai a le vent dans les voiles et que ses véhicules se rapprochent de plus en plus de ce que font de mieux les Japonais, mais on conçoit mal qu’elle puisse tenir la dragée haute face à des concurrentes comme la Nissan Maxima et la Toyota Avalon.  Et ce .même si l’Azera a déjà remporté le titre de voiture de l’année dans sa catégorie il y a deux ans (décerné par l’Association des journalistes automobiles du Canada et qu’elle surprend agréablement tous ceux qui en ont fait l’essai… Et pourtant!

Hyundai a fait sa marque sur notre marché en offrant des véhicules dotés d’un excellent rapport équipement/prix. Avec l’Azera, nous pourrions quasiment parler de rapport équipement/qualité. En effet, l’équipement de base de l’Azera se montre fort généreux puisqu’il inclut, entre autres, le toit ouvrant électrique, les sièges avant à commande électrique, le climatiseur automatique et le volant télescopique. Le modèle Premium s’avère encore plus généreux. Mais le prix est aussi plus élevé que celui de la concurrence représentée par les Buick Allure et Ford Five-Hundred. Seule la Toyota Avalon est plus dispendieuse. Avec les années, la qualité des produits Hyundai a considérablement progressé. Notre Azera d’essai, par exemple, affichait un haut niveau de finition. Les plastiques, de qualité, étaient fort bien assemblés. Un bruit discordant (un rattle en bon français!) provenant du tableau de bord venait troubler la quiétude de l’habitacle. Ce dernier est vaste et la visibilité ne cause pas de problèmes. Les sièges ne paient pas de mine et, sur ma feuille d’évaluation, j’ai noté leur confort d’un « O.K. », ce qui est mieux que « passable » mais nettement moins bien que « parfait ». Les passagers arrière sont choyés puisque l’espace pour les jambes est amplement suffisant. La place centrale, par contre, ne devrait être réservée qu’à un enfant, en raison de son inconfort. Le dossier des sièges arrière s’abaisse de façon 60/40 pour agrandir un coffre déjà très grand. Cependant, le fond ainsi formé n’est pas plat et l’ouverture entre le coffre et l’habitacle est très petite. Et, croyez-le ou non, on retrouve, sous le tapis du coffre, un vrai pneu de secours, une chose incroyablement rare de nos jours!

Pas sportive mais équilibrée

On n’achète généralement pas une Hyundai Azera pour ses capacités à en découdre avec les Ferrari et Corvette Z06 de ce monde… Malgré tout, l’Azera propose un comportement routier très honnête, à des lieues de celui qui affligeait sa devancière, la pénible XG350. L’unique moteur est un V6 de 3,8 litres de 263 chevaux et 255 livres-pied de couple. Ses prestations s’avèrent brillantes et il ne se fait jamais prier pour travailler. Il est capable d’expédier le 0-100 en 7,2 petites secondes tandis qu’il passe de 80 à 120 km/h en 5, 3 secondes. La puissance passe aux roues avant grâce à une transmission automatique à cinq rapports d’une douceur de grand-mère… mais quelquefois, aussi, d’une lenteur de grand-mère! Et le mode manuel n’y change rien. La consommation d’essence n’est pas exagérée mais on pourrait s’attendre à mieux d’une berline de cette catégorie. Durant notre essai hivernal (et avec un pied droit un tantinet lourd), notre moyenne a été de 13,1 litres aux cent kilomètres. Même s’il s’agit d’une traction relativement puissante, on ne ressent l’effet de couple (le volant qui tire d’un côté plus que de l’autre) que lors d’accélérations sur une surface bosselée.

Au chapitre de la conduite, il faudrait être un peu fêlé dans le porte-cheveux pour s’exciter le poil des jambes au volant d’une Azera. D’ailleurs, le manque de feedback du volant, malgré la précision de la direction, est un incitatif au calme. Une conduite agressive souligne la mollesse des suspensions, calibrées pour le confort. Donc, la caisse penche dès qu’on aborde une courbe avec trop d’enthousiasme et le véhicule affiche une propension au sous-virage (l’avant veut continuer tout droit). Au moins, l’Azera compte sur un contrôle de la stabilité très efficace. Disons plutôt qu’il se montre plus intrusif qu’efficace… En manœuvre d’évitement, le volant se durcit beaucoup au centre. Lors d’un arrêt d’urgence, il ne faut pas être surpris si la pédale tout d’abord très dure devient molle avant que le véhicule ne soit immobilisé. Par contre, l’ABS est bien dosé et fort discret et les distances d’arrêt s’avèrent assez courtes. Malgré ces derniers points négatifs, il ne faut pas se sauver de l’Azera en hurlant, les bras dans les airs et en gesticulant des mains. Conduite dans le respect des limites de vitesse, elle affiche un comportement très sain. Le châssis fait preuve de rigidité et les pneus 17" ajoutent au confort et à la tenue de route. 

La grosse classe

Le fait est connu de tous les manufacturiers automobiles : c’est d’abord dans une salle de démonstration qu’on vend les voitures. Les designers de Hyundai l’ont compris et les lignes de l’Azera sont encore plus harmonieuses lorsqu’on la voit « en personne » plutôt qu’en photo. Elles s’avèrent simples et ne se démoderont pas demain matin. Mais (il y a toujours un mais…) il faut déplorer le fait que l’essuie-glace de droite ne puisse être relevé complètement. En effet, sa course est bloquée par le capot, rendant ainsi pénible le déneigement ou le déglaçage du pare-brise en hiver.

À bien y penser, oui, la Hyundai Azera mérite tout le respect qui lui est accordé. La qualité de sa construction est indéniable, les matériaux ont été choisis avec soin tandis que la mécanique n’a rien à envier à la concurrence. Il faut aussi prendre en considération le niveau d’équipement et un comportement routier sain. 

Feu vert

Lignes sobres, moteur performant,
habitacle luxueux, confort assuré,
niveau de sécurité avancé

Feu rouge

Comportement peu sportif, direction peu loquace,
transmission quelquefois lente, consommation un peu exagérée,
rapport équipement/prix moins avantageux

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