Land Rover LR4, carré mais raffiné

Points forts
  • Châssis robuste
  • Habitacle silencieux et confortable
  • Puissance très correcte
  • Capacités de remorquage élevées
  • Court rayon de braquage
Points faibles
  • Gabarit intimidant
  • Consommation éhontée
  • Banquette de troisième rangée indécente
  • Fiabilité très aléatoire
  • Valeur de revente questionnable
Évaluation complète

Depuis plusieurs décennies, Land Rover est reconnue pour construire des véhicules à la fois luxueux, confortables, indestructibles et à la fiabilité… des plus aléatoires! Nous reviendrons sur ce dernier point plus loin dans notre analyse. Pour l’instant, amusons-nous!

Les gens qui aiment les lignes tout en courbes des Infiniti FX ou du Porsche Cayenne ont bien peu de chances d’apprécier celles d’un Land Rover LR4. Fidèle à la tradition de la marque, ce 4x4 affiche des angles vifs qui ne cadrent pas avec les dictats du modernisme mais qui ajoutent indéniablement à l’impression de solidité.  Pourtant, avec les années, le LR4 (avant 2010, il s’appelait LR3) a gagné en raffinement et il demeure, malgré une certaine désuétude, d’un charme fou.

En même temps qu’il changeait de nom, ce Land Rover voyait son habitacle revampé, ce qui lui a fait le plus grand bien. Désormais, les boutons sont gros et facilement manipulables et, surtout, on a revu leur nombre à la baisse sans altérer leur facilité de compréhension. Le design reprend les angles droits de la carrosserie et le résultat et franchement plaisant… à mon œil du moins! Une chose est sûre, la qualité de l’assemblage et des matériaux ne peut être prise en défaut. On se sent vraiment en présence d’un véhicule de luxe. Soulignons toutefois que nous n’avons pas trouvé la prise auxiliaire (1/8 de pouce). Il devait bien y en avoir une. Après tout, le véhicule essayé coûtait au-delà de 74 000$...

Quand la qualité est bien visible

L’habitacle, très vaste, est assez difficile à atteindre puisque le LR4 est haut sur pattes. Mais une fois rendu, c’est le bonheur total comme nous l’a prouvé un petit aller-retour Montréal-Québec. Les sièges avant sont supra confortables et la position de conduite est élevée, ce qui améliore la visibilité tout le tour (qui est excellente, sauf quand les appuie-têtes des places de la troisième rangée sont relevés) et qui augmente le sentiment d’invulnérabilité. Le fait de manipuler quelques commandes provenant directement de Ford, l’ancien propriétaire de Land Rover (levier des clignotants et des essuie-glaces et les boutons des vitres électriques) n’est pas suffisamment déplaisant pour nous faire bouder notre bonheur.

Les gens prenant place dans la deuxième rangée ne sont pas à plaindre non plus. Ils ont droit à des sièges confortables mais le fait qu’on ne peut incliner leur dossier peut porter préjudice au bonheur de certaines personnes. Bien entendu, l’espace pour les jambes et la tête est phénoménal. Les mêmes remarques s’appliquent aux sièges de la troisième rangée, beaucoup plus difficile à atteindre. L’affaire se corse lorsqu’il faut manipuler ces deux sièges. Comme mécanisme mal foutu, c’est difficile à battre. Déjà qu’il serait inadmissible de forcer, tirer, pousser et sacrer autant dans une voiture bas de gamme, c’est carrément indécent dans un véhicule qui se prétend luxueux. En plus, une fois ces sièges en place, il ne reste pratiquement plus d’espace dans le coffre (280 litres, ce qui est moins que dans une smart...) La meilleure façon de ne pas se retrouver enfermé dans un établissement pour gens dépressifs est de les utiliser le moins possible.

Une des nombreuses particularités du LR4 consiste en un hayon à deux ouvertures asymétriques. Je ne sais pas s’il s’agit uniquement d’une astuce esthétique mais c’est réussi! Une fois le rabat inférieur baissé et le hayon relevé, on se retrouve devant une ouverture béante qui donne sur un espace franchement impressionnant, pour autant qu’on ait eu la bonne idée de foutre les sièges de la troisième rangée dans le plancher. Lorsque tous les dossiers sont baissés, on se retrouve avec un intéressant vide de 2560 litres.

Iglou, iglou, iglou…

Côté mécanique, on ne s’est pas compliqué la vie chez Land Rover! Un seul moteur est offert mais pas n’importe lequel. Il s’agit d’un V8 de 5,0 litres de 375 chevaux et autant de livres-pied de couple. Ce moteur est suffisamment puissant pour offrir des performances solides (0-100 en moins de 9 secondes pour un véhicule de près de 2 600 kilos) et une consommation d’essence fort bien contenue de 11,6 litres/100 km. Fort bien contenue sur une route rectiligne, plane, avec un vent de dos et à 90 km/h… Lors de notre périple à Québec, à une vitesse constante de 110 km/h, nous avons obtenu une moyenne de 13,8. En utilisation urbaine uniquement, on parle aisément de 17 ou 18. Alors imaginez lorsque le véhicule tire une remorque de 7716 livres (3500 kilos) ou en conduite sportive…

La transmission automatique à six rapports fonctionne avec une grande douceur mais c’est surtout le rouage intégral qui intéresse l’amateur de Land Rover. Avec son angle d’approche de 37,2 degrés, de départ de 29,6 degrés et ventral de 27,9 degrés, sa garde au sol de 9,4 pouces (240 mm) et sa capacité de rouler dans 27,6 pouces (700 mm) d’eau, le LR4 ne fait pas dans l’à peu près. Essayé sur une piste passablement difficile lors d’un événement Land Rover l’automne dernier, le LR4 nous a impressionné par ses capacités en hors route. Le conducteur peut compter sur le système Terrain Response, qui a été copié par plusieurs autres manufacturiers. Ce système est géré par un gros bouton au tableau de bord et qui permet de choisir entre plusieurs types de terrain. En barrant un ou deux différentiels et en choisissant la gamme basse, il est possible de passer à peu près partout ou la main de l’Homme n’a pas encore mis le pied, comme dirait le capitaine Patenaude! Il suffit d’ailleurs de regarder sous un LR4 (merci à mon ami Ghyslain Lavallée et ses employés du garage Roch Lavallée et Fils de Granby) pour constater que toutes les pièces sont faites pour le gros travail et pour rouler en hors route (plaques de métal, suspensions actives permettant d’ajuster la hauteur du véhicule, système d’échappement et tuyaux de climatisation /chauffage bien protégés, suspensions très, très solides, etc). Cependant, nous y avons vu une couette de fils bien peu protégée, derrière le pneu arrière gauche. Bizarre.

Question de $$$$

Sur la route, on n’a de toute évidence pas affaire à un véhicule sportif même si le LR4 s’accroche au bitume avec ténacité, merci aux immenses Pirelli Scorpion Zero P225/50R20 ($$$$) de notre véhicule d’essai. Cependant, à cause de son centre de gravité élevé, on note un roulis considérable en courbes. Au moins, la direction est très précise pour un VUS. Inutile de mentionner qu’avec ses formes très carrées et sa hauteur, le LR4 est plutôt sensible aux vents latéraux mais on a déjà vu pire.

Le Land Rover LR4 ne s’adresse de toute évidence pas à la majorité des gens. Son prix, déjà élitiste (il débute à plus de 60 000$), grimpe très vite à cause des options. Et puis il y a son entretien, aux coûts assurément faramineux. Et comme si ce n’était pas suffisant, il faut être prêt à vivre avec un véhicule qui a toutes les chances de vous abandonner dans les moments les moins bien choisis. En effet, Land Rover croupit dans les bas-fonds du classement J.D. Power, une firme spécialisée dans les recherches sur la fiabilité. Ce qui explique pourquoi les gens les plus avisés n’achètent pas un Land Rover, LR4 ou autre. Ils le louent. C’est le seul moyen de s’en débarrasser après quelques années sans avoir à subir une trop importante perte financière. C’est dommage. Tellement dommage.

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