Match comparatif VUS compacts, 11 à la douzaine

Les VUS compacts sont les véhicules les plus hot de l’heure. Pardons, je reformule ma phrase avant de recevoir les reproches d’Hélène, notre correctrice d’épreuves attitrée. Je disais donc, ces véhicules sont ceux qui suscitent le plus d’intérêt auprès des acheteurs. Cette catégorie était déjà en effervescence il y a deux ans alors que nous avions réuni une bonne brochette de ces modèles. Mais les choses ont bien changé depuis. En effet, dans le cadre du match de l’édition 2008, pas moins de sept des onze modèles participants sont apparus sur le marché il y a moins d’un an, et cinq d’entre eux ont été commercialisés au printemps 2007. Ce sont les Ford Escape, Mazda Tribute, Mitsubishi Outlander, Jeep Patriot, Saturn Vue Bref, cette relève a affronté avec brio les quelques vétérans en lice, notamment le Subaru Forester qui avait dominé les deux derniers affrontements du genre. C’était le doyen du groupe suivi dans l’ordre des Hyundai Tucson, Suzuki Grand Vitara, Pontiac Torrent et le Toyota Rav4. Une sélection fort intéressante en somme, et compte tenu du nombre de nouveaux arrivants, la table était mise pour un nouvel affrontement.

Cette fois, les essayeurs participants en ont eu pour leur argent, car nous avons consacré une journée entière à la conduite sur route et une autre visant à évaluer le caractère pratique et les qualités en conduite tout-terrain de ces VUS essentiellement conçus pour une utilisation sur la route, mais capables quand même de sortir des sentiers battus. Mais puisque les gens les achètent presque exclusivement en raison de leur polyvalence, ce sont ces qualités qui ont été évaluées en tout premier lieu. Dans un classement à part attaché en annexe, nous avons également dressé un palmarès des modèles un peu plus spécialisés en utilisation tout-terrain. Par exemple, le Jeep Patriot est plus à l’aise dans les graviers et la boue qu’un Honda CR-V, délibérément conçu comme un multisegment et non comme un VUS. Ceci afin de vous fournir une évaluation encore plus complète. À propos, le sentier de conduite hors route utilisé était assez difficile pour des véhicules à vocation urbaine et tous ont franchi les obstacles les plus redoutables. Aucun n’est demeuré enlisé ou a dû contourner un obstacle.

Et avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont participé à ce match et qui ont découvert avec moi certaines des plus belles routes de la province situées en Montérégie, plus particulièrement dans la région de Beauharnois et d’Hemmingford.
Assez bavardé, place au test !

1ER - Mitsubishi Outlander, la confirmation

Plusieurs de mes confrères, et moi le premier, avaient haussé les sourcils lorsque l’Outlander s’était classé au second rang suite à notre match de la catégorie dans l’édition 2006 de cet ouvrage. La compagnie était quasiment en perdition à l’époque et l’Outlander en avait surpris plusieurs. Sa silhouette, son moteur bruyant, mais nerveux, et ses qualités sous toutes les conditions lui avaient permis de devancer de grosses pointures. Cette fois, c’est la toute récente version revue et corrigée qui a pris le dessus. Non seulement la plate-forme est-elle toute nouvelle, mais l’arrivée d’un moteur V6 sous le capot, d’une boîte automatique à six rapports et d’un rouage intégral avec démultipliée lui ont permis de se démarquer. Il faut également ajouter que la silhouette rajeunie, la présentation de l’habitacle ainsi que l’ingénieux hayon arrière modulaire lui ont permis de grappiller des points presque partout. Notre modèle d’essai était équipé d’un système audio fort puissant qui a séduit les quelques mélomanes du groupe. En contrepartie, son ridicule siège de troisième rangée n’a pas été tellement apprécié. Les multiples pièces de plastique de la planche de bord ont aussi reçu des commentaires négatifs. Parmi les autres bémols, soulignons un freinage qui aurait pu être plus progressif et une direction lourde. Par contre, nous avons roulé sur des routes sinueuses à souhait et les gens ont bien aimé le comportement général de cette Mitsubishi qui a toujours été à la hauteur.

L’Outlander prouve hors de tout doute qu’il est l’un des leaders de la catégorie en tant que véhicule de route, mais il a également bien fait en conduite hors route en raison de son rouage efficace et d’une garde au sol plus élevée. Ce n’est pas sans raison si ce constructeur en a fait le fer de lance de sa nouvelle poussée commerciale en compagnie de la Lancer. Comme le soulignait Yvan Fournier dans ses commentaires : « Son équilibre général, sa robustesse et ses performances me l’ont fait placer en tête de liste. L’ancien modèle était bien, mais celui-ci est nettement supérieur. »

2e - Honda CR-V, nouvelle vocation

Alors qu’il s’était classé au quatrième rang de notre dernière confrontation, le CR-V nouveau et amélioré grimpe sur la seconde marche du podium. Et cette place n’est nullement usurpée. D’ailleurs, toutes les personnes qui l’ont conduit ont été impressionnées par le comportement vraiment plus sportif et plus « voiture » que les autres véhicules de ce match. Le centre de gravité plus bas, la direction plus précise et une suspension essentiellement calibrée pour la route en ont fait le champion de la conduite. Le roulis de caisse était presque négligeable tandis que le moteur quatre cylindres était adéquat. Cependant, plusieurs ont déploré le fait de ne pas avoir de moteur V6 sous le capot. Il faut dire que cette remarque est facile à faire lorsqu’on se contente de rouler pendant une journée et que l’on n’a pas à s’arrêter fréquemment pour faire le plein. Les performances du moteur quatre cylindres sont de peu inférieures à celles affichées par un moteur V6, mais c’est largement compensé par une meilleure économie de carburant. Toujours au chapitre de la motorisation, la boîte automatique à cinq rapports accomplit du bon travail. Par contre, le moteur n’a que 166 chevaux et il doit tourner plus vite pour soutenir le tempo. Et si ce nombre d’équidés convient à une promenade avec une seule personne à bord, il n’est pas certain qu’il sera sans reproches avec quatre occupants et leurs bagages. Soulignons au passage que Honda n’offre plus de boîte manuelle sur le CR-V.

Parmi les points forts du CR-V, plusieurs ont souligné la qualité de la finition, l’excellente position de conduite et l’ergonomie générale. D’autres se sont plaints de la sécheresse de la suspension et ont moins aimé le volant par rapport à celui du Outlander par exemple. Enfin, les places arrière ont été jugées correctes en fait de confort mais un peu justes en fait d’espace. Le mot de la fin revient à Jean Gorges Laliberté : « En un mot, net progrès par rapport à la précédente version déjà très compétente avec un style très chic et moins utilitaire qui ravira les jeunes métrosexuels. »

3e - Saturn Vue, la plus élégante

Un produit General Motors qui termine au troisième rang d’un match comportant plus de 10 véhicules, il y a belle lurette que cela ne s’était pas vu ! Règle générale, les véhicules de GM se tenaient dans les bas-fonds du classement. Cette toute nouvelle incarnation du VUE a été jugée par la majorité comme étant la plus élégante du lot. Et force est d’admettre que toutes ces personnes n’ont pas tort. Même si le reste était minable, elle se vendrait presque uniquement en raison de sa silhouette. Mais ce n’est heureusement pas le cas et elle était l’une des concurrentes les mieux équilibrées de ce match. Il semble qu’on a enfin compris chez GM que la qualité paie et que les acheteurs en ont marre des plastiques durs et des finitions à la diable. Ce Saturn est non seulement très élégant, mais il est bien construit et la qualité de ses matériaux dans l’habitacle en a surpris plusieurs, dont certains se demandaient si ce véhicule provenait bien de chez GM. En revanche, le faux bois des appliques était plus faux que faux, mais c’est quand même fort réussi dans l’ensemble. Les sièges sont confortables et seront appréciés lors de longues randonnées, mais ils sont relativement bas et leur support latéral est moyen.
Le moteur V6 de la version précédente provenait de chez Honda et n’avait rien à se reprocher, mais celui de l’édition 2008 sort des ateliers de GM et il soutient fort bien la comparaison. Ce moteur V6 de 3,6 litres produit 250 chevaux et il ne s’incline que devant le Rav4 à ce chapitre. Il est couplé à une excellente boîte à six rapports. Nous sommes loin des moteurs poussifs à soupapes en tête auxquels ce manufacturier tenait mordicus, et des boîtes automatiques à quatre rapports, fort solides, mais un peu dépassées en 2008.
Bref, ce Saturn est le fruit de la compagnie General Motors et c’est rassurant pour l’avenir. Cette division est sur une lancée météorique et ses produits sont là pour le prouver. Il faudra que certains abandonnent leurs préjugés face aux produits de ce constructeur qui a fait des progrès spectaculaires au cours des trois dernières années, du moins dans sa division Saturn.

Gilles Olivier a traité le Vue de « véhicule le plus européen du groupe » et il a bien apprécié son équipement, sa tenue de route et sa finition. Bref, cette nouvelle venue devrait faire sa place au soleil et charmer un grand nombre d’acheteurs. Il faut ajouter qu’elle peut être livrée avec un autre moteur V6, un 3,5 litres moins intéressant, et un quatre cylindres également.

4e - Toyota Rav4, le bon élève

Il est rare que les véhicules fabriqués par Toyota se retrouvent dans le premier tiers d’un classement. La qualité est là, la fiabilité assurée et la valeur de rachat prévue rassurante, mais ce sont généralement des véhicules trop politiquement corrects et un peu ennuyants qui se font dépasser par des modèles plus pointus, offrant un meilleur agrément de conduite et une présentation plus dynamique. Cette quatrième position s’explique tout simplement par les qualités générales du Rav4 qui est équipé pour faire tout bien et avec facilité. Non seulement son moteur V6 3,5 litres de 269 chevaux, le plus puissant de tout le groupe, permet de bonnes accélérations mais il convient bien au rouage intégral. Celui-ci est fort bien adapté à la conduite hors route avec ses aides électroniques au pilotage comme le réducteur de vitesse de pente. Nous sommes loin du Rav4 de la première génération qui avait de la difficulté à suivre les autres et dont le comportement hors route était à peine adéquat !

Bref, chez Toyota on a pris les moyens pour se hisser au niveau des meilleurs. Par contre, comme la plupart des autres produits de ce constructeur, l’habitacle est quelque peu anonyme et toute chose est à sa place, mais le design de l’ensemble est assez ennuyeux, merci. Bien entendu, la finition est impeccable bien que certains plastiques durs pourraient être remplacés par un matériau plus convivial. Enfin, la majorité a souligné que le volant ressemblait à celui d’une Corolla des années soixante-dix, ce qui n’est pas flatteur. De plus, les avis sont partagés quant à ce hayon arrière ancré du côté droit de la caisse et qui peut devenir un inconvénient en certaines circonstances. En outre, la roue de secours est boulonnée sur cette portière arrière, ce qui l’alourdit et la rend plus difficile à ouvrir et fermer. D’ailleurs, il faut de bons bras pour abaisser cette roue en cas de crevaison.
Sur la route, son comportement général s’est révélé correct bien que le dosage de l’accélérateur soit un peu trop sensible, ce qui risque de causer des surprises en certaines circonstances. Comme le souligne si justement Robert Gariépy : « Une valeur sûre. Un produit superbe, homogène et puissant (quel couple moteur !) qui possède une excellente valeur de revente. »

5e - Subaru Forester, la glissade

Le champion de notre dernière confrontation dégringole au cinquième rang et personne ne devrait être surpris car, tout excellente soit-elle, cette Subaru n’a pas connu de changements depuis des lunes, et ça commence à se faire sentir à tous les points de vue qu’il s’agisse du design, de l’habitacle et même du comportement hors route. Il faut de plus préciser avant de l’oublier que le Forester était le seul véhicule doté d’une boîte manuelle. Et contrairement à ce qu’on serait porté à croire, ça ne l’a pas aidé. Le rouage intégral de Subaru fait meilleure figure avec l’automatique et le point de friction de l’embrayage du modèle essayé ne convenait pas toujours à certains de nos essayeurs. Il suffit de regarder ce VUS pour comprendre les notes qui lui ont été décernées en fait de design. Comme ironisait l’un de nos essayeurs, c’est le véhicule à ne pas amener à une réunion de m’as-tu-vu !
Par contre, comme tous les produits de cette marque, la qualité de la finition et des matériaux est impeccable. Et il faut mettre en lumière la durabilité et la solidité de la mécanique. Règle générale, les acheteurs conservent longtemps leur Forester.

Face à une multitude de nouveaux modèles, les origines un peu plus lointaines du véhicule se sont fait sentir. D’un autre côté, il maintient son agilité en conduite hors route tout en étant fort à l’aise sur les chemins sinueux de l’arrière-pays. Le Forester était avec le Honda CR-V le plus à l’aise dans ce genre de conditions. Ses qualités s’apprécient au fil des kilomètres et elles ont parfois de la difficulté à se mettre en valeur au cours d’un essai de quelques heures. Jean-Claude Jodoin souligne que « le moteur 4 cylindres boxer de 2,5 litres est performant mais bruyant. La transmission intégrale est l’une des meilleures du lot. Enfin, cette Subaru est assez confortable mais le coffre arrière est de capacité moyenne ».

6e - Suzuki Grand Vitara, correct mais pas meilleur

Ce titre est une traduction on ne peut plus libérale de l’expression anglaise close but no cigar. Qui signifie qu’on est presque là, mais pas tout à fait et c’est justement le cas de cette Suzuki. En effet, sa silhouette est moderne, élégante même, mais on ne peut s’empêcher d’observer des ressemblances avec tel ou tel modèle vendu par les autres constructeurs. C’est bien, mais c’est générique et ça manque d’originalité. Et on aurait pu se passer de greffer le pneu de rechange sur la porte arrière à battant. Déjà qu’on lui trouvait des similitudes avec le Rav4 de Toyota, on en a mis une couche en copiant le pneu de secours ! Ce n’est pas laid et plusieurs doivent juger cette disposition fort élégante, mais disons que notre groupe d’essayeurs n’a pas été séduit. Le tableau de bord est bien disposé, moderne et la finition est bonne. Par contre, les appliques en similibois tentent de donner une touche de luxe à l’ensemble, mais c’est raté. Ça peut marcher dans certains États du sud des États-Unis ou quelque part ailleurs au Canada, mais je doute que les Québécois craquent pour ce luxe factice.

Le Grand Vitara est propulsé par un moteur V6 de 2,7 litres d’une puissance de 185 chevaux. Il est couplé à une boîte automatique à cinq rapports. Ce moteur n'est pas particulièrement performant et on se demande toujours où est passée la dizaine de chevaux qui semblent avoir été portés disparus dès la naissance de ce modèle. Mais si les performances sont moyennes tout au plus, la tenue de route est correcte bien que certains essayeurs se soient plaints d’une suspension qui fait sentir sa présence au passage de trous et de bosses... Par contre, ils ont presque unanimement louangé les sièges avant et la position de conduite. Mais ils ont moins apprécié les sièges de la troisième rangée qui sont plus symboliques qu’autre chose. Jean Christophe Gaudrault résume le sentiment général du groupe quant à cette Suzuki : « Le style de la Suzuki ne passera pas à l’histoire, mais son dessin est harmonieux et aisément reconnaissable. Une fois assis, on constate que les bancs sont confortables et procurent un excellent support latéral. La planche de bord est assez ordinaire mais efficace, et les matériaux de l’habitacle sont solides et agréables au toucher. »

7e - Ford Escape, simple maquillage

À ce jour, ce sont les modèles entièrement remodelés cette année qui se sont disputé les premières places. L’Escape ne suit pas cette tendance bien qu’il ait été « complètement transformé pour 2007 », s’il faut croire les communiqués de la compagnie. Mais, en fait, les changements sont purement esthétiques. La carrosserie a été modifiée de même que le tableau de bord. En outre, la palette des couleurs a été révisée. Il est vrai que la nouvelle mouture de l’Escape marque un pas en avant, mais il s’agit d’un tout petit pas. Ce qui n’en fait pas un mauvais véhicule pour autant. Mais comme la mécanique et la plate-forme étaient tout juste dans la bonne moyenne, l’agrément de conduite est demeuré mitigé. En fait, les changements les plus notables sont ceux apportés au du tableau de bord. C’est presque aussi relevé que dans une berline et on n’a pas l’impression d’être devant un VUS lorsqu’on monte à bord. Plusieurs ont même souligné que Ford avait accompli d’énormes progrès en fait de couleur de caisse et d’agencement de coloris dans l’habitacle.

Mais si les gens ont apprécié la nouvelle silhouette et l’habitacle, les commentaires ont été moins enthousiastes concernant l’agrément de conduite, la tenue de route et les performances qui sont à peine dans la bonne moyenne. Le véhicule ne fait rien de mauvais, mais rien d’extraordinaire non plus. C’est le genre de VUS qu’on achète pour le prix, pour sa polyvalence et sans doute parce qu’on possédait déjà un produit Ford et qu’il est avantageux de le remplacer par un autre véhicule de la même marque. De plus, certains essayeurs ont manifesté quelques inquiétudes quant à l’éventuelle fiabilité de la mécanique de ce Ford. Enfin, personne ne s’est enthousiasmé pour ce véhicule aux notes plus ou moins passables, ce qui explique sa position. Par contre, ses prestations en conduite hors route sont de nature à rassurer celles et ceux qui veulent faire une balade en forêt. Kim Malczewski pour sa part s’attendait à mieux : « Je trouve l’Escape très beau et les matériaux intérieurs sont corrects, mais sans plus. Je suis particulièrement déçue par le moteur : il est bruyant et peu performant. »

8e - Mazda Tribute, un point de différence

La Mazda doit concéder un maigre point au Ford Escape et il faut parler de match égal. Ce classement si serré n’est pas le fruit du hasard ou d’un caprice de notre équipe qui aurait décerné ses points aléatoirement. C’est tout simplement que le Tribute est en tout point semblable à la Ford, car les deux se partagent la même plate-forme, les mêmes moteurs et transmission en plus de provenir de la même usine ! Cette fois, la logique est respectée alors qu’un rien les sépare au classement. Lors de leur dernière confrontation, la Ford avait dépassé sa sœur jumelle de plusieurs points, une situation pour le moins curieuse. Cette année, personne n’a été dupe. Il faut dire en outre que le Tribute évalué en 2006 n’a jamais semblé être dans le coup...

Par contre,  la silhouette et la présentation intérieure du Tribute m’ont paru moins originales que par le passé et quasiment identiques à celle du Ford. Quoi qu’il en soit, il faut concéder que le tableau de bord est élégant et pratique. Soulignons au passage que la palette de couleurs Mazda pour ce véhicule est presque tout aussi « artistique » que celle de l’Escape. Le moteur V6 3,0 litres se contente de 200 chevaux, ce qui est tout de même assez modeste par rapport à celui du Outlander qui en compte 20 de plus, ou encore au V6 3,5 litres du Rav4 avec 269 chevaux, sans oublier la Saturn Vue avec 250 chevaux. Et encore, ce moteur 3,0 litres propose des accélérations et des reprises dans la bonne moyenne, mais rien pour écrire à sa mère. D’autant plus que la boîte automatique ne fait rien pour arranger les autres. Tout dans cette dernière est dans la moyenne, rien de bon, rien de mal.

En fait, il est curieux de constater la perception des gens en faveur d’une marque japonaise par rapport à une américaine. En général, c’est la nippone qui l’emporte. Cette fois, dans le cadre de deux matchs consécutifs de cette catégorie dans le Guide, c’est la Mazda qui écope. Et de peu. À Hiroshima, on doit bien se jurer que la prochaine fois on ne confiera pas le développement de sa remplaçante à Ford. Bien qu’il ne souffre d’aucun défaut majeur sauf d’un manque de panache et de personnalité, ce Tribute est sans contredit le véhicule Mazda qui est le moins compétent dans sa catégorie, les autres produits de cette marque étant tous en tête de peloton. Chaque famille a son mouton noir...

Pour Martin Phaneuf, cette Mazda est : « Une copie conforme du Ford Escape. La différence majeure entre les véhicules essayés fut l’absence de GPS, par rapport au Fordl. Le tout est remplacé par une radio à boutons minuscules qui ne sont pas faciles d’utilisation. »

9e - Jeep Patriot, le CaliberCompassPatriot ?

Il semble que la direction de DaimlerChrysler  ait été affectée d’une fièvre la poussant à multiplier les modèles. Il est vrai qu’il est bon de partager les plates-formes et la mécanique entre plusieurs modèles, mais cela peut prêter à confusion. C’est ainsi qu’à partir de la Dodge Caliber, qui est également offerte en version intégrale, les dirigeants ont opté pour deux modèles Jeep, le Compass et le Patriot. La silhouette du Compass est plus ou moins similaire à celle de la Caliber, et ce véhicule cible les clients qui veulent rouler en ville au volant d’une Jeep. Pour ce qui est du Patriot, il s’agit d’une version Trail Rated du Compass. Ce qui signifie que la garde au sol est plus élevée et que le rouage d’entraînement Freedom Drive est mieux adapté à la conduite hors route. En outre, il est même possible de commander un groupe d’accessoires hors route.

Malheureusement pour Jeep, ni la silhouette, ni l’habitacle et encore moins le comportement routier n’ont impressionné personne. Le Patriot est le nouveau modèle qui hérite du plus mauvais classement. La silhouette fait songer à un produit ayant été lancé il y a plus d’une décennie, tandis que l’habitacle a perdu des points en raison de la piètre qualité des plastiques et de la finition. Plusieurs ont eu la sensation d’être dans un mini-Hummer. Il faut souligner toutefois que l’habitacle est sans doute l’un des plus polyvalents qui soient. Mais la plus grande déception a été le rendement du moteur quatre cylindres de 2,4 litres qui était bruyant et semblait toujours peiner à la tâche. Ceci est dû en grande partie à une transmission CVT peu efficace. Par contre, la bonne nouvelle, c’est que ce Jeep est agile comme une chèvre de montagnes lorsqu’on pointe le nez du véhicule dans un sentier accidenté. Le Patriot inscrit à notre test s’est comporté avec aplomb dans le petit sentier assez mal en point qui a servi de piste d’essai pour notre évaluation hors route. Mais si vous prévoyez surtout circuler en ville, le Compass de la même division pourrait s’avérer un meilleur choix. Jeep aurait dû concentrer ses efforts sur un seul modèle au lieu de diviser ses énergies. Le résultat final aurait été sans doute plus impressionnant...

Éric Lachapelle résume bien l’opinion générale à propos du Patriot : « La grande déception du groupe ! L’intérieur n’a rien d’intéressant, le rétroviseur donne l’impression d’être dans l’indicatif régional voisin, les supports des sièges avant sont très visibles lorsqu’on est assis en arrière. Côté performance, seule une ligne droite illimitée nous permettrait de penser à un dépassement... À moins d’être un mordu du style Jeep, rien ne justifie l’achat de ce véhicule. »

10e - Hyundai Tucson, déjà vieux ?

Il semble qu’il n’y a pas si longtemps de cela, ce Hyundai faisait ses débuts sur le marché. Pourtant, cela fait déjà quatre ans, et dans une catégorie où les nouveaux venus se succèdent à un train d’enfer, ça ne pardonne pas. Le problème de ce Hyundai est d’être légèrement en dessous de la moyenne à presque tous les niveaux. La silhouette jugée correcte il y a deux ans est maintenant évaluée comme étant un peu trop discrète. Et l’habitacle avec ses plastiques grisâtres n’a pas mérité les meilleurs commentaires... Il faut aussi savoir que si le petit moteur V6 2,7 litres de 173 chevaux semble bien adapté de prime abord à cette catégorie, il est souvent obligé de travailler fort poursuivre le rythme, surtout lors de notre randonnée sur des routes secondaires. La personne qui en héritait devait s’activer, d’autant plus que la boîte automatique à quatre rapports hésite et est fréquemment prise au dépourvu. Ceci se manifeste également par une consommation plus élevée que la moyenne du groupe.

Par contre, tous ont louangé sa douceur de roulement et une tenue de route sans surprise. Bref, un véhicule sans histoire dont le prix de détail suggéré, son équipement et une réputation de fiabilité de plus en plus grandissante seront autant d’arguments en mesure de convaincre bien des acheteurs. Et il ne faut pas oublier de souligner que le Kia Sportage est similaire à quelques détails près. D’ailleurs, lors du match précédent, c’était le Sportage qui avait mérité le troisième rang. Cette fois, c’est une dégringolade de sept places !

Sans vouloir nous porter à la défense de ce Hyundai, son classement ne signifie pas qu’il faille l’éliminer de votre liste. La concurrence est devenue tout simplement plus forte qu’auparavant. Mais tous ne l’ont pas maltraité par leurs commentaires. Robert Jetté, l’un des essayeurs, lui a accordé d’assez bonnes notes, son jugement est le suivant : « En fait de rapport qualité-prix, le Tucson est difficile à battre. Son moteur fournit une performance honnête et le confort est étonnant, en plus, il est bien équipé. »

11ec - Pontiac Torrent, rien à faire !

Je ne sais pas si c’est la perception négative des gens envers la majorité des produits GM ou l’incapacité de ce constructeur à développer des produits qui ne soutiennent pas la comparaison avec la concurrence, mais nous voilà avec un autre produit GM en queue de peloton... Et sans que personne de notre groupe — formé d’une dizaine d’essayeurs — se soit consulté, les faibles notes se sont abattues sur ce Pontiac. En fait, dans les commentaires et les classements individuels, le Torrent est passé à la bastonnade, façon polie et bien élevée pour dire qu’on l’a « passé au cash » ! Rien ne semblait être correct sur ce véhicule. L’auteur de ces lignes n’est pas nécessairement d’accord avec cette attitude, mais il ne sert à rien d’inviter un groupe d’essayeurs pour ensuite modifier son jugement. Bien que le tableau de bord ne me paraisse pas si mauvais que cela, on a parlé de présentation insipide, tandis que les sièges ont été qualifiés de « fauteuils de salon » et que le comportement routier a été jugé aseptisé. Inutile de préciser que le moteur V6 de 3,4 litres avec ses 184 chevaux ne s’est pas attiré beaucoup de commentaires favorables. Au moins, la boîte de vitesses automatique à cinq rapports a été épargnée et on l’a estimée correcte.

Nathalie de Passillé a été l’un des rares à ne pas trop écorcher notre pauvre Torrent. Dans ses notes, elle a souligné que le confort était douteux, que certaines commandes étaient bizarres; mais la tenue de route a reçu la note « bonne ». Nathalie n’a pas beaucoup aimé la disposition du tableau de bord. Tant que son véhicule sera accueilli de cette façon, la partie sera loin d’être gagnée pour GM... Il est certain qu’il y a une bonne part de perception dans cette évaluation et que la majorité de nos participants conduisent des européennes ou des japonaises. Mais comme le Saturn Vue a quasiment remporté cette évaluation, on peut dire que ce constructeur semble au moins capable de rejoindre une clientèle intéressée par les voitures importées. À l’usage, le Torrent se révélera un véhicule pratique, solide, de faible consommation et d’entretien économique en plus d’être confortable. Il est vrai que sa mécanique date quelque peu, mais elle est sans problème.

Conclusion

Vous avez le dernier mot !
Nous avons beau tenter d’évaluer les véhicules de façon la plus complète et la plus impartiale qui soit, il est important de rappeler que ce classement est en fonction d’une utilisation idéalisée et favorisant surtout l’agrément de conduite et la polyvalence. Par exemple, si notre jugement avait privilégié la conduite hors route, il est certain que le Jeep Patriot aurait grimpé dans le classement. Par contre, les Mitsubishi Outlander et Toyota Rav4 auraient conservé leur rang.

En fait, le meilleur choix demeure celui qui correspond à votre budget, à vos goûts et à vos besoins.
Quoi qu’il en soit, la tradition voulant que le plus récent modèle ait toujours l’avantage sur ceux qui sont sur le marché depuis quelque temps s’est révélée vraie une fois de plus, puisque les trois premiers au classement — Mitsubishi Outlander, Honda CR-V et Saturn Vue — sont sur le marché depuis quelques mois. Et après un règne qui a duré plus d’une décennie, le Subaru Forester n’a pas été en mesure de résister à cette vague de jeunesse. Son cinquième rang est le témoignage de ses qualités intrinsèques qui lui permettent encore aujourd’hui d’être quand même parmi les meilleurs de la catégorie. Et si le Ford Escape et le Mazda Tribute se partagent les septième et huitième rangs, ils représentent toujours une bonne valeur. Leur carrosserie redessinée cette année les remet au goût du jour. Par contre, une plate-forme quelque peu vieillotte les a pénalisés.

Parmi les véhicules participants, le Toyota Rav4 est sans doute l’un des plus équilibrés et le plus complet. Par contre, sa silhouette austère, son habitacle relativement banal et certains détails d’aménagement l’ont relégué non loin de la dernière marche du podium. La meilleure surprise a été le Saturn Vue qui termine au troisième rang et qui nous prouve par son élégance, son confort et ses performances que GM est toujours capable de produire de bonnes voitures. Il a été devancé par le Honda CR-V qui revient en force cette année. Considérablement modifié afin d’améliorer son comportement routier et d’offrir un agrément de conduite plus relevé que précédemment, il a été de loin le meilleur du lot à ce sujet. Par contre, il s’est incliné devant le Mitsubishi Outlander dont les capacités en conduite hors route ont fait la différence.

En terminant, les déceptions ont pour nom Hyundai Tucson, Jeep Patriot et Pontiac Torrent. Pour diverses raisons, ils ont perdu des points dans des catégories importantes et cela les a expédiés en queue de peloton. Mais comme le soulignait un participant, aucun de ces véhicules n’est mauvais, il y en a qui sont meilleurs que les autres, c’est tout. Donc à vous de décider lequel choisir. C’est votre prérogative !

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