MINI Countryman SE 2025 : l’électrique que les fans de MINI attendaient
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Le premier effort de MINI d’électrifier sa gamme a été une variante hybride rechargeable de la Countryman ne pouvant parcourir plus de 30 km en mode électrique. Puis s’est amenée une Cooper SE entièrement électrique, hélas avec une autonomie très limitée de 183 km. On comprend la vocation plus urbaine des voitures MINI, mais c’était décevant dans les deux cas.
Une nouvelle génération de ces modèles a vu le jour pour 2025, comme vous le savez sans doute. La Cooper SE semblait prometteuse avec sa plus grosse batterie, sauf qu’une autre déception nous attendait : fabriquée en Chine, il est impensable de l’importer au Canada en raison de la surtaxe douanière de 100%. Par contre, la Countryman SE, qui passe de l’hybride au tout électrique et devient franchement plus intéressante, sort d’une usine en Allemagne et a certainement de quoi satisfaire les amateurs de MINI chez nous.
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Digne d’une JCW ou presque
La MINI Countryman 2025 à essence offre le choix entre une version S de 241 chevaux et la John Cooper Works de 312 chevaux. De son côté, la Countryman électrique se décline uniquement en version SE. Or, celle-ci totalise 308 chevaux et 364 lb-pi de couple, ce qui est généreux à souhait comme en fait foi son temps d’accélération de 0 à 100 km/h en seulement 5,6 secondes.
Oui, son surplus de 360 kg la rend deux dixièmes plus lente que la JCW et les sensations tant physiques qu’auditives ne sont pas les mêmes, mais croyez-nous : la Countryman SE se montre très vigoureuse et amusante à pousser dans n’importe quelle situation, que ce soit décoller d’une intersection, dépasser et se faufiler dans le trafic ou simplement se divertir sur une route de campagne. Elle aussi bénéficie du rouage intégral ALL4, en passant.
L’excédent de poids, bien sûr largement attribuable à la batterie haute tension de 66,45 kWh, est quand même habilement masqué dans les courbes par une suspension finement calibrée qui garde cet utilitaire sous-compact à plat et en contrôle. Son châssis ultra rigide et sa direction ferme ajoutent à l’agrément de conduite. Notre exemplaire n’était pas muni de pneus spécialement conçus pour un véhicule électrique, plutôt des Continental ProContact GX quatre saisons qui contribuaient tout de même à un roulement assez silencieux – hormis quelques crissements sous la masse importante de la Countryman SE lors de manœuvres de virage servant à tester les limites. Quant au freinage régénérateur, il faut ironiquement s’adapter au mode adaptatif proposé par MINI, sinon choisir l’un des trois niveaux, le plus élevé autorisant la conduite à une pédale.
Jusqu’à 341 km d’autonomie… ou plus
Le comportement du véhicule change en fonction des modes d’expérience MINI, une nouveauté pour 2025. Core est le mode Normal, Green priorise la douceur et le rendement énergétique (avec le dessin d’un colibri ou d’un félin à l’écran pour nous renseigner sur l’efficacité de notre conduite) et Go-Kart se veut notre préféré. Ce dernier rend la direction plus communicative et l’accélérateur plus sensible tout en affichant des données de performance, mais naturellement, il draine davantage la batterie.
À ce sujet, Ressources naturelles Canada nous apprend que la MINI Countryman SE 2025 offre une autonomie de 341 km avec les jantes de 18 pouces ou de 328 km avec celles de 19 pouces. C’est très correct pour une MINI, bien que la majorité des véhicules électriques modernes savent franchir de plus longues distances. Or, dans des conditions estivales fort clémentes, notre modèle d’essai chaussé des plus grandes roues a réalisé une moyenne remarquable de 17 kWh/100 km, nécessitant 84% de batterie pour atteindre 300 km. Nous aurions pu compléter notre trajet en roulant un bon 60-70 km de plus. D’ailleurs, c’est ce que laissait présager l’indicateur d’autonomie à deux reprises au terme d’une recharge complète.
Parlant de recharge, aucune application intégrée ne permet de trouver facilement les bornes à proximité, obligeant donc à utiliser Google Maps, par exemple. La Countryman SE peut techniquement extraire jusqu’à 130 kW d’une borne rapide à courant continu, de quoi réapprovisionner sa batterie de 10 à 80% en 30 minutes et pile dans les normes. Notre séance à une borne de 100 kW du Circuit électrique a toutefois duré 44 minutes pour passer de 16 à 80%, et ce, malgré la température favorable.
Dernier point : le groupe BMW (dont fait partie MINI) a signé une entente avec Tesla pour avoir accès à ses Superchargeurs en Amérique du Nord quelque part en 2025, sauf qu’il n’y a rien de concret pour l’instant. Un adaptateur CCS-NACS approuvé par le constructeur se fait toujours attendre, tout comme des MINI déjà conçues avec un port NACS.
Un design ludique, mais parfois frustrant
Chapeau aux designers de MINI pour leur travail avec la nouvelle génération de la Countryman. Ils ont fait évoluer l’originale de superbe façon, sans chercher à en faire trop. Les formes sont légèrement plus carrées, incluant les phares, ce qui s’éloigne de la tradition MINI mais cadre bien dans l’air du temps. Il y a toujours des jantes à motif original au menu et de nouvelles touches permettent facilement de reconnaître le plus récent opus, telles que la garniture sur le bord de la vitre latérale arrière qui s’agence avec la couleur du toit et porte l’inscription « ALL4 ». Bémol : le minuscule essuie-glace arrière dégage à peine la lunette quand une pluie forte s’abat – imaginez en hiver avec la neige!
À l’intérieur, sous le toit panoramique, la grande transformation des nouvelles MINI se veut non moins réjouissante, encore plus le soir avec l’éclairage ambiant qui varie selon les modes d’expérience et s’étend jusque dans le maillage raffiné de la planche de bord. Ne cherchez pas de cuir véritable, seulement synthétique, mais tous les matériaux sont de bonne qualité et solidement assemblés – même la bande de tissu qui remplace l’un des bras du volant.
Les sièges avant penchent vers la fermeté, sans devenir inconfortables, et procurent amplement de soutien. Pour un utilitaire sous-compact, l’espace convient très bien à quatre adultes et le coffre de 707 litres est également accommodant (sans parler du rangement sous le plancher pour un câble de recharge, balai à neige, outils et autres objets).
Évidemment, le point focal du décor s’avère l’écran circulaire à DELO de 9,4 pouces. Celui-ci donne vie à un tout nouveau système d’infodivertissement dernier cri dont la présentation varie selon le mode (Timeless apporte un côté rétro que nous ne détestons pas). Puisqu’il n’y a plus d’instrumentation derrière le volant, seulement un petit affichage tête haute, des informations comme la vitesse et les clignotants s’y retrouvent désormais. En outre, les très nombreuses fonctions et applications requièrent une bonne période d’apprentissage.
Au terme de notre semaine d’essai, nous étions quand même bien habitués au système, à l’exception d’un gros irritant : les commandes de température et ventilation via l’écran, incluant pour les sièges et le volant, occasionnent trop de distraction. MINI a voulu privilégier le chargeur sans fil et le rangement au niveau de la console en dessous, ce qui est certes louable et apprécié, mais l’élimination de commandes physiques pour la cause n’aide pas. Terminons en soulignant que l’affichage de la caméra de recul (aussi clair soit-il) et de la navigation via Android Auto n’occupe qu’une fraction de l’écran. Dommage.
Notre verdict
En l’absence de la nouvelle Cooper SE, et compte tenu de ses capacités largement supérieures, la MINI Countryman SE 2025 est, disons-le, la voiture électrique que les amateurs québécois de la marque attendaient. Offerte au prix tout inclus de 63 223 $, elle n’est pas donnée, cependant, même avec la subvention provinciale de 4 000 $ jusqu’au 31 décembre 2025. Au fait, la version John Cooper Works un brin plus performante coûte 3 000 $ de moins.
Si votre budget le permet, l’ensemble Premier+ à 7 000 $ ajoute des commodités de luxe intéressantes mais non essentielles, comme une caméra intérieure, un assistant de stationnement et une chaîne audio Harman Kardon. Nous croyons qu’il est plus judicieux de choisir des options ciblées et quelques trucs pour personnaliser le véhicule à votre guise.
La nature électrique, l’attrait de la marque et l’agrément de conduite exceptionnel de la Countryman SE l’élèvent dans une classe à part… ou presque. Dans le même genre de gabarit, le duo Volvo EX30/EX40 s’impose avec une puissance, une autonomie et une capacité de recharge plus avantageuses, le tout à des prix comparables. Un meilleur achat ou, du moins, plus rationnel.
