Genesis G70 2024 : radieuse

Points forts
  • Design sublime
  • Finition et présentation intérieure
  • Conduite athlétique
  • Puissance fantastique (V6)
Points faibles
  • Places arrière à l'étroit
  • Délai à l'accélération
  • Flou au centre de la direction
Évaluation complète

Le marché de la voiture sport de luxe n’est pas en ascension. Cela explique d’ailleurs pourquoi certains constructeurs lancent littéralement la serviette. Pensez à Infiniti, chez qui la Q50 n’a pas été renouvelée depuis dix ans, de même qu’à Jaguar, pour qui la XE n’aura été qu’un lamentable échec. Même Mercedes-Benz voit ses ventes fondre comme neige au soleil, malgré les efforts colossaux découlant de l’entreprise afin que la Classe C puisse continuer de surfer sur la vague.

C’est donc clair, ce type de produit est en déclin. Pourtant, la G70 est un produit d’importance pour Genesis. Surtout du côté de la Corée du Sud, mais aussi aux États-Unis, où elle arrache des ventes à des voitures réputées. Quant au marché canadien, Genesis y vendait l’an dernier tout juste un millier d’unités, devançant néanmoins les ventes de modèles comme l’Acura TLX, l’Infiniti Q50 et la Volvo S60.

Ainsi, bien que l’on mette chez nous davantage l’accent sur les VUS GV70 et GV80, Genesis persiste à vouloir faire connaître la G70, qui fut à une époque pas si lointaine celle permettant à la marque de s’émanciper. Une voiture élégante, dont la qualité est indéniable, et dont l’identité diffère de celle des modèles établis. Un modèle qui ne révolutionne rien, mais qui sait séduire et qui vient régler plusieurs problèmes auxquels ont fait face les propriétaires de berlines allemandes. Pensez à la fiabilité, au service inégal, aux coûts d’entretien faramineux.

Photo: Antoine Joubert

Telle une pierre précieuse

Pour 2024, la G70 a droit à quelques retouches esthétiques. D’abord un devant remanié et encore plus raffiné, sur lequel trône l’emblème au relief guilloché, notamment retrouvé sur certaines montres de luxe. Ensuite une calandre remodelée et adoptant une grille diamantée, qui ceinture désormais des phares à doubles bandes horizontales, signature visuelle de la marque introduite avec les G80 et GV80. Remarquez également les jolies buses, plus discrètes, qui remplacent les imposants volets d’aération latéraux, logés aux ailes avant.

Plus radieuse que jamais, la G70 est assurément l’une des berlines les plus élégantes du segment. Une affirmation soutenue par la beauté de son habillage. Le souci du détail se reflète au chapitre des moulures, pots d’échappement, ceintures de fenestration, et dans le choix et la qualité des peintures. Et que dire du design des jantes, tout simplement splendide! Ainsi, bien que l’esthétique soit subjective, on peut affirmer qu’à ce niveau, les stylistes de Genesis ont eu la main heureuse.

Photo: Antoine Joubert

Subtiles améliorations à bord

Aussi beau que la ligne extérieure, l’habitacle séduit à son tour par un habillage cossu, où le souci du détail impressionne, y compris dans la version Advanced d’entrée de gamme. La beauté des cuirs, le choix des teintes, les garnitures métalliques de même que le dessin général des sièges comme du poste de conduite font de cet environnement un endroit dont on ne souhaite plus ressortir. Du moins, lorsque vous vous asseyez devant, puisque les places arrière sont étriquées, au point de s’y sentir plus ou moins à l’aise.

Photo: Antoine Joubert

Adoptant toujours une instrumentation à aiguilles physiques surplombant des cadrans numériques, la G70 reçoit dorénavant un écran distinct servant aux commandes de chauffage/climatisation. Celui-ci est tactile mais il est ceinturé de commandes physiques. L’ergonomie est irréprochable. Idem pour la gestion de l’écran central, sous lequel se trouve une dizaine de touches physiques fort simples à utiliser.

Hélas, la G70 requiert toujours un fil de branchement pour l’utilisation des applications Apple CarPlay/Android Auto, stratégie conservatrice lorsque comparée avec la possibilité de programmer une clé numérique à même son appareil mobile...

Photo: Antoine Joubert

Si le confort des sièges et la position de conduite sont irréprochables, on peut en revanche critiquer le rétroviseur central qui, par sa taille et sa disposition, vient parfois gêner la visibilité aux trois quarts avant. Ironiquement, Genesis tente cette année de régler la situation avec un mince rétroviseur sans cadre. Malheureusement, il s’agit toujours d’un irritant.

Un demi litre en renfort

Sans surprise, cette année, Genesis greffe à la G70 son 4 cylindres de 2,5 litres, outillant également les GV70, G80 et GV80. Un moteur dont le gain de puissance est de 48 chevaux face au précédent 2 litres, il se distingue aussi par un couple initial nettement plus généreux. Ainsi, hormis le petit délai agaçant à l’accélération, lequel perdure, l’impression d’un moteur à bout de souffle ou en effort constant a disparu. La mécanique est au contraire plus nerveuse, moins essoufflée et agréable à l’oreille.

Photo: Antoine Joubert

Cela dit, rien de comparable avec l’exotisme du puissant V6 de 3,3 litres biturbo, qui demeure une mécanique de prédilection pour cette voiture. Certes, plus gourmande, mais ô combien plus engageante! En fait, un attirail fort en souplesse qui flirte de près avec les plus belles motorisations du segment. Pensez au six cylindres en ligne de la BMW M340i xDrive et au V6 de l’Acura TLX Type S.

Chez nous, toutes les G70 sont à présent livrées avec le rouage intégral. Un choix logique, bien que les modèles à propulsion (majoritairement choisis par les acheteurs Américains) soient un tantinet plus amusants à conduire. Et pour cause, une réduction de poids significative résultant en une impression de légèreté et donc, de maniabilité supérieure. Remarquez, la G70 à rouage intégral demeure tout de même incisive. Avec une puissance d’abord acheminée au train arrière, et avec laquelle l’effet de couple est inexistant. Tout le contraire d’une Acura TLX et d’une Volvo S60. Cela dit, on constate un léger flou au centre de la direction, laquelle se montre communicative mais pas aussi précise que celle d’une BMW Série 3.

Vous aurez donc beau sélectionner le mode Sport pour davantage de sensations, seule la fermeté de la direction se verra affectée. En plus bien sûr de la réponse à l’accélérateur et de la gestion de la boîte automatique, parfaitement étagée. Cela étant dit, toutes les G70 sont maintenant dotées de freins Brembo haute performance qui, sur circuit lors de nos essais, ont prouvé leur mordant et leur endurance. Là encore, un bel avantage face à certaines rivales dont les freins sont plutôt décevants.

Photo: Antoine Joubert

Finalement, la G70 est fort amusante à conduire. Plus que n’importe quelle concurrente nippone, à l’exception peut-être de l’Acura TLX Type S, sous-estimée. Et puis, même si elle a déjà quelques années dans le corps, elle s’avère encore un vent de fraîcheur face à des modèles trop cérébraux, voire fléchissants. Une voiture qu’il faut donc inscrire à la liste, malgré vos allégeances, parce qu’elle pourrait soulever chez vous une passion que vous ne pouviez soupçonner.

En outre, elle est moins coûteuse, sans frais cachés, et livrée avec un équipement complet sans possibilité d’ajout d’options! Il ne reste donc qu’à choisir la teinte de votre choix, toujours sans supplément. Et pour finir, Genesis propose une garantie de base de cinq ans incluant l’entretien. Bref, une voiture à découvrir, non sans défauts, mais aussi radieuse que talentueuse, et surtout différente de ce que nous sert le reste de l’industrie.

À voir aussi : combien coûte... la Genesis G70 2024?

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