Kia Magentis, la mal-aimée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Kia a fait de grands pas au cours des dernières années dans le marché automobile canadien, en proposant des véhicules de relativement bonne qualité à des prix très abordables. L’exemple du Sportage, le petit utilitaire lancé cette année à un prix plus qu’accessible, est flagrant. Et comme tout le monde sait maintenant que Kia et Hyundai sont frère et sœur, on peut facilement supposer que Kia profitera de la fiabilité récemment acquise par la plupart des modèles de l’autre coréen.

Dans la gamme Kia, la mal-aimée, c’est la Magentis. Lancée en 2000, partageant la plate-forme et la mécanique de la Sonata, elle n’a jamais pu atteindre la popularité qui lui revient. Et ce, malgré un luxe étonnant, et des performances plus qu’intéressantes. Il ne lui a jamais été possible de se rendre justice.

Et pour rendre les choses encore plus difficiles, c’est contre les Chevrolet Malibu, Nissan Altima, Subaru Legacy et Mazda 6 que la Magentis doit se battre pour gruger des parts de marché. Un créneau hautement compétitif, mais où la représentante coréenne dispose d’un avantage indéniable : le prix.

Car avouons-le, pour une voiture dont le prix varie de 22 850 $ à 28 895 $, la Magentis offre une gamme complète d’accessoires et une qualité de finition étonnante.

L’anonyme berline

C’est vrai, elle ne dispose pas d’une silhouette très « glamour ». En fait, elle est un peu anonyme, à l’image par exemple de ce que la Hyundai Sonata était. Mignonne certes, mais sans plus. Le capot avant allongé et la calandre avec une grille dentelée propre à Kia sont les principaux traits caractéristiques de cette berline compacte. Mais il y a fort à parier que la Magentis profitera aussi du renouvellement complet de la Sonata et présentera un nouveau visage d’ici quelques mois.

En fait, si tout se déroule normalement, elle devrait elle aussi utiliser la nouvelle personnalité Sonata et profiter d’une architecture et d’une mécanique beaucoup plus modernes d’ici peu.

À l’intérieur, elle offre un excellent confort. Les sièges bénéficient d’un bon rembourrage, autant à l’avant qu’à l’arrière, assurant du même coup un support adéquat pour tous les passagers. Le conducteur quant à lui dispose de suffisamment de réglage pour trouver facilement et rapidement la position de conduite idéale.

Le tableau de bord qui marie garnitures de similibois et de plastique est agréable au regard. Malheureusement, et c’est là un des défauts de cet intérieur somme toute réussi, certains des matériaux utilisés ne donnent pas l’impression d’être d’aussi grande qualité que souhaité. La finition est cependant impeccable – jadis l’un des principaux problèmes des anciennes Kia - et devrait permettre à l’ensemble de conserver son style pour de longues années.

Pas sportive pour deux sous

Sur la route, la Magentis remplit bien la commande. La puissance du moteur et la précision de la transmission automatique à quatre vitesses du véhicule fournissent des performances honnêtes, même si elles sont un peu en deçà de ce que la concurrence offre. Mais ajoutons que cela permet par ailleurs d’épargner quelques milliers de dollars supplémentaires à l’acheteur intéressé. La Magentis est aussi munie de série du système Steptronic, qui permet de jouer à la transmission manuelle même en disposant du système automatique. Et il est, ma foi assez réussi, même si les commandes sont parfois longues à être transmises à l’embrayage.

La grande faiblesse de la Magentis, c’est son freinage. Alors que sur la LX on ne retrouve que deux freins à disque, les deux autres versions proposent des freins à disque aux quatre roues avec ABS de série. La pédale est cependant un peu sensible, et entraîne rapidement, en situation plus corsée, l’intervention du système antiblocage. Les distances de freinage sont donc légèrement allongées.

Le comportement routier de l’ensemble demeure malgré tout largement acceptable. Bien sûr, la suspension un peu molle entraîne un peu de roulis quand on aborde les courbes avec un peu trop d’enthousiasme, mais rappelons-le, la Magentis n’a aucune prétention sportive, et n’en possède aucune des caractéristiques. En revanche, elle a les nombreuses qualités des compactes capables de répondre aux besoins des petites familles. Elle permet, par exemple, un accès assez facile aux trois places arrière, et propose aux passagers qui s’y installent un trajet tout à fait confortable même pour de longues distances. Ce qui, admettons-le, n’est pas toujours le cas des voitures de cette catégorie.

Même le niveau sonore de la Magentis est relativement bas, ce qui augmente encore le confort de ses occupants. Le moteur offre bien quelques bruyants soubresauts lorsque sollicité avec trop de vigueur, mais rien pour écrire à sa mère. Ils sont cependant bien pires si vous avez opté pour le moteur quatre cylindres.

C’est clair, la Magentis ne sera jamais la plus populaire sur le marché. Même chez Kia on semble très discret sur ce modèle que l’on gagne pourtant à connaître.

Feu vert

Coût d’achat abordable
Équipement complet
Moteur honnête
Habitacle spacieux

Feu rouge

Freinage difficile
Moteur peu souple
Roulis exagéré
Silhouette anonyme

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