MazdaSpeed3 2010, presque trop...

Points forts
  • Puissance indiscutable
  • Boîte manuelle bien ficelée
  • Consommation intéressante
  • Excellente tenue de route
  • Confort étonnant (pour une sportive)
Points faibles
  • Rouage intégral non proposé
  • Effet de couple dans le volant
  • Essence super seulement
  • Trop d'équipement standard
  • Coût des assurances élevé
Évaluation complète

La Mazda3, une voiture compacte, connaît des heures de gloire bien méritées. On apprécie ses lignes (malgré un pare-chocs tout sourire qui ne fait pas l’unanimité) mais c’est surtout son comportement routier qui satisfait le plus. Enjouée, agile et pleine de pep, surtout dans sa livrée GT, l’éclat de la Mazda3 rejaillit sur Mazda. Oh, il y a bien quelques petits pépins ici et là mais, en général, la 3 survole la catégorie.

Comme si ce n’était pas suffisant, Mazda importe désormais la version énervée de la 3, la Speed3. Cette petite bombe, offerte en version hatchback uniquement,  est dotée d’un quatre cylindres turbocompressé de 2,3 litres développant la bagatelle de 263 chevaux et 280 livres-pied de couple. Les amateurs de puissance  peuvent trouver ces chiffres un peu fluets mais quand ils se retrouvent dans une compacte de 1500 kilos, je peux vous confirmer en trois copies que ça marche en ti-péché. Malheureusement, comme tous les moteurs turbocompressés, ce moteur ne s’abreuve que de super. Lors de notre semaine hivernale d’essai, nous avons obtenu une moyenne de 8,7 litres aux cent kilomètres, ce qui est excellent si on considère le niveau de performance. Un petit bémol, tout à fait personnel : la jauge de pression du turbo est digitale. Je préfère toujours voir danser une aiguille plutôt que voir s’allonger des diodes.

Une seule transmission... mais toute une!

La seule transmission disponible, une manuelle à six rapports, se mériterait le qualificatif « parfaite » si ce n’était de la première et la troisième qui sont si près qu’il arrive souvent, surtout au début, de placer le levier en troisième lorsque la voiture est immobilisée à un feu rouge, par exemple. Aussi, lors des premiers départs, j’ai trouvé peu évident de faire avancer la voiture de façon coulée puisque j’avais de la difficulté à trouver le point de friction. Autrement, la course du levier est courte et précise, l’embrayage est juste assez ferme et il est facile d’appliquer la technique du pointe-talon… même avec des bottes d’hiver!

Cette boîte relaie la cavalerie aux roues avant… et c’est là le principal reproche que j’adresse à la Speed3. Même si l’effet de couple dans le volant est relativement bien maîtrisé compte tenu de la puissance, on sent que la liaison avec le sol n’est pas toujours optimale. Un rouage intégral permettrait sans doute des passages en courbes plus rapides encore et, surtout, de façon plus sécuritaire. Je n’irais pas jusqu’à dire que la Speed3 est trop puissante. Il faut juste connaître ses limites (celles de la voiture et, surtout, celles du pilote…) pour l’apprécier à sa juste valeur.

Le grisonnant s’excite…

Quoiqu’il en soit, la MazdaSpeed3 est un plaisir à conduire et les p’tits vieux de mon acabit se mettent même à infractionner (un verbe que l’office de la langue des journalistes automobiles vient d’accepter) comme des p’tits jeunes. Les suspensions sont définitivement axées pour assurer une tenue route optimale mais, ô surprise, le confort n’est pas trop compromis. Les personnes assises à l’arrière lors d’un trajet sur une route mauvaise émettront probablement un avis contraire mais pour les gens prenant place à l’avant, on a déjà vu bien pire!

C’est lorsque la voiture se fait brasser qu’elle devient vraiment agréable. Sa direction est vive et précise mais il faut déplorer le fait qu’elle devienne si dure au centre lors d’une manœuvre d’évitement. Peu importe l’angle des roues avant, le roulis est très bien maîtrisé. Les sièges retiennent bien en virages mais ils ne m’ont pas impressionné outre mesure. À des vitesses de perte de permis de conduire, on sent que l’avant devient très léger et la prudence recommande de lever le pied droit.  Quant aux freins, ils s’avèrent puissants à souhait.

Suréquipée

S’il est assez facile de différencier la carrosserie d’une MazdaSpeed3 de celle d’une Mazda3 Sport régulière (en passant, l’entrée d’air sur le capot est fonctionnelle), l’exercice s’avère un peu plus difficile dans l’habitacle. Outre le pédalier en alu, les tapis griffés MazdaSpeed3, le tissu différent des sièges et le sigle MazdaSpeed3 dans le compte-tours, il y a bien peu de différences entre les deux modèles. Remarquez que ce n’est pas un défaut puisque la Mazda3 est très bien née à ce chapitre. La Speed, pour justifier son prix plus élevé, présente une foule d’accessoires, certains utiles, d’autres moins. Tout d’abord, précisons qu’on ne retrouve aucune option au catalogue. On ne fera pas de cas des sièges chauffants, du climatiseur, des vitres, des serrures et des rétroviseurs extérieurs à commande électrique et du volant télescopique. Par contre, à 33 000$, la MazdaSpeed3 n’est pas donnée. Une version plus dépouillée pourrait même être plus plaisante à conduire puisqu’elle serait encore plus légère. Qui a vraiment besoin de sièges garnis de cuirs et électriques, d’essuie-glaces à capteurs de pluie, d’une chaîne audio Bose (au demeurant très agréable à écouter) et, surtout, du système de navigation lové dans un écran trop petit pour être vraiment utile? Mazda pourrait alors diminuer son prix de vente ou penser à offrir un rouage intégral… Oh, et juste penser à mettre une jauge de température du moteur dans le tableau de bord, svp!

À 32 995$, la MazdaSpeed3 n’est pas donnée mais elle est loin d’être un vol puisque ce prix s’aligne directement sur ceux de ses principales rivales que sont les Mitsubishi Lancer Ralliart et Subaru Impreza WRX. Ces deux dernières sont moins bien équipées mais, en revanche, elles offrent le rouage intégral, ce qui les rend plus à l’aise durant l’hiver. Malgré tout, la MazdaSpeed3 demeure une voiture d’une extraordinaire agilité qui se laisse aimer dès les premiers tours de roue.

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