Mercedes-Benz Classe M, le précurseur innove encore

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2008

Dix ans se sont écoulés depuis l’arrivée du tout premier Mercedes ML, précurseur à ce moment d’une nouvelle catégorie de véhicules qui allait connaître par la suite un succès phénoménal. Plusieurs rivaux auront eu au cours des années la chance de la surpasser en ne répétant pas les mêmes erreurs, mais il faut tout de même concéder à Mercedes qu’ils ont été les premiers à oser. Aujourd’hui, Mercedes-Benz qui s’est fait violemment critiquer pour la qualité de ses produits, remet les pendules à l’heure. Un nouveau ML (déjà âgé de deux ans) nous est offert, apportant de belles innovations.

D’abord, un mot à ceux qui ont déjà roulé en ML. Il serait compréhensible que vous, anciens propriétaires de ML, ne vouliez plus prendre le risque de vous retrouver avec une montagne de problèmes, comme ce fut le cas avec votre précédent véhicule. Toutefois, j’oserais dire que Mercedes a réussi à améliorer ce nouveau ML à tous les niveaux. La qualité semble être au rendez-vous et les plaintes des propriétaires sont en baisse. Voilà qui vous rassurera peut-être. Maintenant, est-ce suffisant ? Bien sûr que non, car une simple amélioration de la fiabilité ne peut faire le poids face aux MDX, Q7, X5, RX, LR3 et XC90 qui connaissent un grand succès. Dans certains cas, ces VUS sont même la vache à lait, donc le meilleur vendeur de leur constructeur respectif ! Voilà pourquoi Mercedes ne pouvait s’asseoir sur ses lauriers. De ce fait, ils nous proposent pour 2008 un véhicule extrêmement intéressant et à la fine pointe de la technologie. Et pour s’assurer d’un très large auditoire (aussi large qu’il puisse être), le ML se décline en quatre versions, faisant de lui le VUS intermédiaire de luxe à la gamme la plus complète.

L’art du raffinement

Au premier regard, on constate que les stylistes n’ont pas tenté de révolutionner la chose, au risque de déplaire. On s’est contenté de raviver les traits du modèle initial qui grâce à son style, a connu un succès immédiat. Plus profilé, il affiche cependant une allure plus distinguée qui risque d’attirer une autre catégorie d’acheteurs. Bien sûr, la version ML63 AMG annonce un caractère esthétique nettement plus sportif, mais ça n’a rien de déplacé.

Chez le concessionnaire, vous aurez le choix entre le ML et le GL. Le second, plus costaud d’apparence, propose l’avantage d’une troisième rangée de sièges, ce que notre sujet ne fait pas. Il partage malgré tout plusieurs éléments avec le ML, à commencer par sa planche de bord, dont le dessin est très élégant. Cette dernière est également ergonomique, ce qui n’est pas le cas de plusieurs de ses rivaux. Le secret ? L’absence d’un centralisateur informatique dont l’utilisation exige parfois une maîtrise en informatique... Désormais, le ficelage de cet habitacle tient du grand art. La qualité d’assemblage est rigoureuse et les matériaux utilisés laissent voir l’image que Mercedes a toujours souhaité refléter. Et bien sûr, les sièges sont d’un grand confort, qu’importe l’endroit où vous vous assoyez.

Pour ou contre la planète

À vous de choisir : Mercedes vous offre d’abord le choix traditionnel d’un V6 et d’un V8. Le premier procure de bonnes performances alors que le second, qui voit cette année sa puissance passer à 382 chevaux, incite à la délinquance au volant. Dans les deux cas, vous bénéficiez d’une souplesse et d’une douceur considérables, mais il est clair que le V8 déchaîne une rage que le V6 n’a pas.

Si vous êtes de ceux qui, sans regrets, font brûler leurs vieux pneus en guise de feux de camp, Mercedes vous propose le plus pollueur de tous les VUS de notre marché selon Énerguide. Le ML63 AMG, fort de ses 503 chevaux, rejette dans l’atmosphère plus d’émissions de CO² que n’importe quel autre véhicule du genre, incluant le Hummer ! Pour se faire pardonner, le constructeur a lancé l’an dernier la version ML320 CDI, qui me semble de loin la plus intéressante. Avec elle, on obtient essentiellement les mêmes performances qu’avec le V6. Toutefois, ce moteur turbodiesel nous permet de bénéficier d’un très grand couple tout en ne consommant que 70 % du carburant. Voilà donc un VUS de luxe costaud et performant au rendement exceptionnel, qui contribue par le fait même à réduire votre consommation, diminuant ainsi les gaz à effet de serre. Vous êtes sceptique ? Que diriez-vous de parcourir 847 kilomètres avec un seul plein ? C’est ce que j’ai fait !

Confort et maniabilité sont au cœur du comportement de chacun des ML. La direction précise, la traction intégrale efficace, le châssis rigide et la suspension toujours à la hauteur font du ML un utilitaire de premier rang. Ce n’est pas aussi ferme et sportif qu’un X5 mais ici, on peut certainement plaire à davantage d’acheteurs. Je vous conseille la suspension AirMatic optionnelle avec contrôle de l’amortissement : non seulement elle permet plus de polyvalence, mais son efficacité est tout simplement exceptionnelle. Bref, le ML excelle dans l’art de satisfaire tous les désirs des nombreux acheteurs qui ne jurent désormais que par ce type de véhicule. Précurseur d’une mode qui perdure toujours, il innove aujourd’hui avec un moteur turbodiesel qui permet de contredire les écologistes qui voient d’un mauvais œil l’existence des VUS.

Feu vert

Un moteur diesel (merci!), comportement routier exemplaire,
Confort exceptionnel, finition intérieure irréprochable,
look plus distingué

Feu rouge

consommation démesurée (ML63 AMG),
facture « à l'allemande », beaucoup d'options,
fiabilité à long terme inconnue

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