Land Rover Freelander, rideau

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

« I did it my way », chantait Frank Sinatra. Ainsi peut chanter le Freelander, à la brunante de sa vie. En effet, le successeur du Land Rover le plus abordable sur le marché devrait être annoncé au courant de l’année et nous arriver en tant que modèle 2007. Pour l’instant, il n’est donc pas surprenant d’apprendre que le Freelander, après seulement quatre années de présence en Amérique, ne reçoit aucun changement cette année. Pourtant, ce modèle est beaucoup plus prêt pour la retraite que ce que nous pouvons croire, car en Europe il officie depuis 1997.

Pour être bien honnête, les quelques modèles écoulés en 2006 seront, en fait, des 2005. Après des ventes décevantes, sans doute parce que trop européen au goût (quelquefois douteux…) des Américains, le futur Freelander sera élaboré en tenant compte du marché très lucratif des États-Unis. Comme nous le mentionnons dans Le Guide de l’auto 2005, il est bien probable que son remplaçant utilise la plate-forme des Volvo V50 et Mazda3. Les prix, selon ma boule de cristal achetée à gros prix chez Dollorama, devraient se situer aux alentours de ceux déjà en vigueur. On peut certes imaginer que les principaux irritants du modèle actuel seront éliminés et que les qualités seront préservées. Les excellents journalistes du magazine Le Monde de l’auto se feront un plaisir de vous tenir au courant de la suite des événements.

Pour l’instant, mentionnons que le Freelander a été le premier VUS compact de luxe. Jamais auparavant, nous n’avions été en présence d’un véhicule de cette catégorie offrant autant de raffinement et de luxe. Mais la compétition faisant preuve de bien peu de pitié, la chute du Land Rover a été plutôt brutale. Désormais, les Honda CR-V, Toyota RAV4 et Kia Sportage, pour ne nommer que ceux-ci, proposent pratiquement autant de luxe pour moins cher. De plus, leur fiabilité se révèle nettement supérieure. Certes, un Land Rover paraît mieux devant son entrée de garage… mais BMW offre son X3 !

PERSONNAGES FICTIFS

S’il y a un domaine où le Freelander s’impose, c’est bien celui des capacités hors route même s’il repose sur une structure monocoque plutôt que sur un châssis autonome comme prescrit pour les gros efforts. Même s’il n’a pas droit comme les autres Land Rover à une boîte de transfert, il possède un rouage intégral à commande électronique et viscocoupleur ainsi qu’un système de retenue en pente. Ce système est redoutablement efficace et si le Freelander a de la difficulté à suivre son grand frère LR3 dans des conditions extrêmes, il peut toutefois passer là où CRV et Cie s’enlise facilement. Pour déplacer cette masse de 1 650 kilos, le Freelander fait appel à un V6 de 2,5 litres de 174 chevaux et 177 livres-pied de couple. Comme le « gars fatigué » du Groupe Sanguin, il en faut peu à ce moteur pour s’essouffler. Et, franchement, on souffre un peu avec lui et on souhaiterait, comme Fred Cailloux, pédaler pour l’aider ! La transmission automatique à cinq rapports possède un mode manuel qui permet de passer les rapports plus rapidement. Les suspensions, indépendantes aux quatre roues, offrent un confort de bon aloi et autorisent une tenue de route correcte à défaut d’être sportive. On dénote toutefois un roulis considérable si on tente de jouer les Alonso dans les courbes. Les distances de freinages sont correctes, sans plus, et l’avant plonge passablement lors d’arrêts d’urgence. La direction, un peu lourde, aurait avantage à imiter Claire Lamarche en se faisant communicatrice.

L’habitacle fait très Land Rover, surtout à cause des cuirs, de la qualité des matériaux et de certains éléments esthétiques. L’accès à bord n’est pas facile pour les grandes personnes qui risquent de se péter la fiole sur le rebord du toit. Une fois assis dans des sièges avant confortables et placés très haut, le conducteur bénéficie d’une visibilité sans faille. Le dégagement pour la tête ou les jambes ne cause aucun problème. Tous les commentaires précédents s’appliquent aussi aux deux personnes (pas trois, de grâce) assises à l’arrière même si la banquette se révèle un peu plus dure. Le dossier de ces sièges s’abaisse de façon 60/40 pour augmenter un espace de chargement déjà surprenant. Le seuil de chargement est placé bas, mais le fait d’ouvrir la porte arrière du mauvais sens (pentures à droite) peut occasionner certains désagréments si vous êtes stationné parallèlement au trottoir. Un des commentaires les plus souvent entendus, et pas toujours dans des termes élogieux, concerne le système de climatisation/chauffage trop peu puissant pour effectuer correctement son boulot. Par contre, on retrouve plusieurs espaces de rangement (et de bonnes dimensions, ce qui est devenu très rare dans un véhicule des années 2000 !)

Le Freelander est vendu en versions cinq et trois portes. Si la livrée SE (cinq portes) fait plus « prestige » que celle à trois portes (SE3), c’est que les lignes de cette dernière sont un peu spéciales avec un pilier C très incliné vers l’avant et très rapproché du pilier B. Remarquez que je n’ai pas écrit « laid ». J’ai juste mentionné que c’était spécial ! Il est possible de retirer et de replacer une partie du toit du SE3, mais au prix de plusieurs allusions au monde religieux. Land Rover a sûrement payé cher ses ingénieurs pour trouver un système aussi complexe et ridicule.

Même si le Freelander a marqué l’arrivée de Land Rover dans le marché des VUS compacts, bien peu vont s’en ennuyer. Vivement la prochaine génération! En espérant que la fiabilité se soit grandement améliorée…

Feu vert

Belle gueule
Capacités hors route étonnantes
Confort très acceptable
Habitacle spacieux
Prestige du nom Land Rover

Feu rouge

Modèle en fin de carrière
Moteur trop juste
Fiabilité ridicule
Prix trop élevés
Toit amovible détestable (SE3)

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