GMC Terrain: un jumeau, même laid, ça reste un jumeau

Points forts
  • Volant inclinable et télescopique de série
  • Habitacle qui monte en grade
  • Moteur V6 nettement mieux adapté au véhicule que le moteur quatre cylindres
  • Assistance au recul (intégrée au rétroviseur) de série
Points faibles
  • Sans grande excitation
  • Large rayon de braquage
  • Laid!
  • Boîte automatique qui défie toute logique
  • Longue silhouette qui handicape les manoeuvres de recul
Évaluation complète

Mis à part son style étrange, le GMC Terrain est en tout point similaire au Chevrolet Equinox. Eh oui, vous remarquerez que GM s’adonne encore à la démultiplication des produits... Mais cette fois, on part avec une bonne base, solide et intéressante. Il ne manque que l’excitation.

Avouez que visuellement, le Chevrolet Equinox est l’un des utilitaires, voire des véhicules les mieux réussis ces dernières années chez GM. Les lignes sont franches et contemporaines, avec ce petit quelque chose au flanc arrière s’inspirant de Cadillac et se démarquant agréablement de la concurrence.

Pourquoi donc est-on allé ajouter des rapiècements larges et carrés au-dessus des roues du GMC Terrain? Et que dire de cette béante calandre, inutilement chromée? On voulait sans doute faire dans le « rough », mais c’est grossier et raté. En trop essayant de différencier les deux jumeaux, le GMC perd décidément au change de l’harmonie.

Mieux avec le V6

C’est le Terrain V6 que nous avons essayé. Premier constat : cette motorisation de 3,0 litres à injection directe (enfin, de la modernité!) de 264 chevaux est décidément mieux adaptée au véhicule. Il faut bien le dire, l’utilitaire fait osciller la balance, selon ses versions, d’une centaine de kilos de plus que la moyenne de la catégorie.

Avec ce V6, les accélérations s’en tirent avec dynamisme et dans une belle sonorité grondante (quoique avec un léger effet de couple), là où le quatre cylindres (2,4 litres, 182 chevaux, lui aussi à injection directe) éprouve au contraire une bruyante difficulté. Mais ce surcroît de puissance a un coût : la consommation en carburant n’a plus la frugalité impressionnante du « petit » moteur qui, rappelons-le, gobe à peine 6,5L/100km de carburant sur l’autoroute. C’est quand même à peine plus qu’une voiture compacte, ça!

Outre la puissance et, logiquement, une meilleure capacité de remorquage, un autre élément avantage le V6 : la direction a le bonheur de rester de type hydraulique, alors qu’elle se fait électrique avec le quatre cylindres (dans les deux cas, le rayon de braquage est étonnement large). Résultat : la conduite avec notre Terrain V6 a plus de caractère et la connexion avec la route en est d’autant rehaussée. C’est une nécessité, dans ce véhicule où la tendance est plus à la détente qu’à la sportivité.

En effet, la suspension mise davantage sur le confort que sur la fermeté. Ça se transmet par une balade équilibrée qui absorbe bien les cahots, mais aussi par une prévisibilité presque ennuyeuse. Non, pas ‘presque’; ennuyeuse tout court.

Une boîte qui défie toute logique

On aurait pu profiter d’un zest de piquant offert par la nouvelle transmission automatique à six rapports de GM (un rapport de plus que la majorité des concurrents), mais malheureusement, cette boîte défie toute logique et on se lasse alors très vite de son maniement.

Certes, en mode « D », tout va comme sur des roulettes et en toute transparence. Mais dès qu’on passe le levier en mode manuel (dans un manœuvre brutale et peu agréable), on bute sur une programmation qui n’en fait qu’à sa tête. Non seulement les passages sont lents, mais l’affichage dit maintenir un rapport, alors qu’on entend pourtant le moteur révolutionner ou rétrograder, au gré de la pression sur l’accélérateur. Mode manuel, mon œil!

Habitacle qui monte en grade

Là où le GMC Terrain (et par le fait même, son jumeau l’Equinox) tire vraiment son épingle du jeu, versus la compétition, c’est en termes d’habitacle. D’abord, la nouvelle génération de ces utilitaires GM arbore un intérieur beaucoup plus raffiné et, avec sa console enveloppante, plus étoffé qu’auparavant. Dans les versions plus élaborées, le tissu de revêtement tout en alvéoles surélevées est d’un beau chic et d’une résistante qualité. Aussi, le style de la planche de bord, avec ses accents chromés, est plus recherché que ce qui se fait généralement dans la catégorie.

Comme rien n’est parfait, reprochons cependant à ces portières de ne pas demeurer en position ouverte et de malencontreusement se refermer sur les épaules et les mollets. Aussi, on retrace bien, ici et là, quelques plastiques rêches désagréables au bout des doigts, mais ils sont dans une proportion moindre qu’auparavant, heureusement.

Sinon, l’assemblage (réalisé à Ingersoll, en Ontario) est soigné, les interstices sont minimes et l’ensemble livre une belle impression. Et s’il faut un temps pour apprivoiser les commandes (surtout celles audio, qui demandent à ce qu’on étire le bras au maximum), on se console en se disant que c’est le prix à payer pour quelque chose qui ne ressemble en rien à la masse déjà produite chez GM.

À mi-chemin entre petit et grand

La longue silhouette du GMC Terrain (4,7 mètres) profite amplement aux jambes des passagers qui prennent place à l’arrière. C’est même à se demander pourquoi GM n’a pas encore cédé à la tentation de la troisième banquette, comme l’ont fait les Rav4 et Mitsubishi Outlander…

Par contre, qui dit longue silhouette, mais aussi (trop) larges piliers de soutien, dit que les manœuvres en stationnement doivent être abordées avec soin. Ceci dit, bravo pour la caméra de recul intégrée au rétroviseur : elle est non seulement pratique, elle a le bonheur de se faire de série.

Si GM lance son Chevrolet Equinox contre les Honda CR-V, Ford Escape, Mitsubishi Outlander et Toyota Rav4 de ce monde, il tient à mesurer son GMC Terrain contre pas mal plus gros : Ford Edge, Mazda CX-7, Nissan Murano. Pour tout dire, les deux utilitaires tombent à pic pour ceux qui cherchent un peu plus gros que les petits, et un peu plus petit que les gros.

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