Audi A7 - Assaisonner au goût

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

À défaut d’avoir été la première berline à silhouette de coupé, la A7 Sportback a le mérite d’avoir haussé les qualités esthétiques du genre vers de nouveaux sommets à son apparition. Sans compter les vertus pratiques d’un hayon qui s’ouvrait sur un grand coffre. Les artisans d’Ingolstadt ont encore soigné l’élégance de cette série, rafraîchi sa mécanique et surtout transformé son habitacle il y a trois ans. Heureusement que la cavalerie a rappliqué depuis, avec des versions de performance S7 et RS 7 toutes nouvelles.

Aucun doute que la A7 Sportback et ses sœurs demeurent parmi les plus belles voitures à filer sur nos routes. Elles y promènent de longues silhouettes soigneusement et discrètement affinées par les stylistes, avec des lignes plus tendues, une calandre hexagonale plus découpée, des phares plus effilés et des blocs optiques arrière plus minces et reliés en largeur.

Pour la moitié gauche du cerveau

Si chic qu’elle soit, la série A7 est aussi une des plus pratiques, avec un long hayon qui s’ouvre sur un coffre de 705 litres, même avec les dossiers arrière repliables en sections 40/20/40 bien en place. Sa finition est irréprochable, comme pour le reste. On est chez Audi, après tout! Les sièges avant de la A7 sont corrects, c’est tout. Les sièges sport des S7 et RS 7 sont plus sculptés. L’accès aux places arrière est facile, malgré la ligne de toit incurvée. Sans surprise, l’assise est creusée pour préserver la garde au toit. Le dossier fournit un bon maintien latéral mais il est trop droit et pas réglable en angle. La place centrale est là pour dépanner, seulement.

L’élément le plus important de ce remodelage était le passage complet à un affichage et des commandes numériques réparties sur trois écrans, dont deux tactiles à réactions sonores et haptiques. Le résultat est certes moderne et attrayant, mais on s’ennuie des grands cadrans analogiques du modèle précédent qui étaient nets comme des pièces d’horlogerie. Le furetage à travers les différents menus et le maniement du sélecteur électronique pour la boîte de vitesses demandent une certaine adaptation. Rien d’inhabituel, de nos jours.

Toutes les merveilles que peut offrir la A7 ont évidemment un prix. Le groupe Dynamique (pour la version Technik) qui inclut les quatre roues directrices coûte 2 500 $, par exemple. Pour le groupe « aide à la conduite » qui comprend l’étrange système de reconnaissance des panneaux de signalisation, le régulateur de vitesse actif, un système de maintien de voie et quelques autres, il faut allonger 2 550 $. La suspension pneumatique réglable ajoutera ensuite 2 400 $, les roues de 21 pouces 1 600 $ et la chaîne audio Bang & Olufsen la bagatelle de 5 100 $ (disponibles dans la version Technik uniquement). On se retrouve avec une jolie berline aux airs de coupé, sûre et raffinée de plus de 100 000 $, qui manque cependant de nerf et de caractère... Avec un V6 turbocompressé de 3 litres et 335 chevaux, nous avons mesuré un sprint 0-100 km/h en 5,65 secondes.

Et pour la moitié droite . . .

Tant qu’à y être, aussi bien reluquer une S7 Sportback, animée par un V6 biturbo 2,9 litres qui livre 444 chevaux, en cochant le groupe Sport de 4 000 $ qui ajoute un différentiel arrière autobloquant, les quatre roues directrices, la servodirection dynamique et des étriers rouges pour des freins dont les disques avant mesurent 400 mm de diamètre plutôt que 340 mm. En y allant mollo sur les accessoires, l’addition ne sera pas beaucoup plus élevée.

Pour la totale, il faut se payer la RS 7, propulsée par un V8 biturbo de 4 litres et 591 chevaux, posée sur des roues de 21 ou 22 pouces chaussées de pneus plus larges, blotties sous les ailes élargies d’une carrosserie que la suspension pneumatique peut abaisser de 20 mm en tout. L'auto est ralentie par des disques carbone-céramique de 440 mm pincés par étriers à dix pistons à l’avant et 370 mm aux roues arrière. Parce que chez Audi, les versions RS sont immanquablement superbes, solides et emballantes, en plus d'être mises au point par une équipe qui compte treize victoires aux 24 Heures du Mans. Entre autres.

En fait, le trio A7, S7 et RS 7 Sportback offre un accès plus abordable aux vertus des berlines déguisées en coupés que leurs cousines, les Porsche Panamera. Ces deux séries partagent leurs moteurs, qui sont évidemment apprêtés et peaufinés à la manière de chacune des marques. Elles sont également construites sur des architectures modulaires comparables, sauf que la Panamera partage la plate-forme MSB avec une paire de Bentley alors que la structure MLB qu’utilise Audi en sous-tend une multitude, de tous les types et toutes les tailles. Le niveau de raffinement et d’exotisme des matériaux explique seulement en partie les différences de prix marquées.

Chez Audi, l’essentiel est toujours inclus et encore relativement accessible. Il est simplement meilleur avec un peu plus d’épices. Ou beaucoup.

Feu vert

  • Conduite stable et sûre
  • Silhouettes élégantes
  • Finition exemplaire
  • Grand coffre

Feu rouge

  • Reconnaissance des panneaux parfois ahurissante
  • Performances et caractère moyens (A7)
  • Visibilité arrière limitée
  • Écrans tactiles vite tachés

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires