Ford Escape - Avantage hybride

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

L’an dernier, au Québec, tout près de 100 000 VUS compacts trouvaient preneur, dépassant ainsi de 15% les ventes de voitures compactes. Vous aurez alors compris pourquoi les constructeurs mettent beaucoup d’efforts lorsque vient le temps de renouveler un modèle, demeurant tout de même prudents afin de ne froisser personne. Maintenant, l’erreur de Ford aura été d’étirer trop longtemps la précédente génération de l’Escape, incitant par le fait même une partie de la clientèle à se diriger ailleurs. Jadis leader du segment, il a dès lors laissé son trône au Honda CR-V et au Toyota RAV4, étant même, l’an dernier, devancé au Québec par le Mazda CX-5 et le Nissan Rogue.

Une voiture…ou un Bronco Sport?

Avec une robe arrondie et plus contemporaine, l’Escape ne semble pas, de prime abord, faire l’unanimité sur le plan esthétique. Qu’à cela ne tienne, Ford commercialisera d’ici peu le Bronco Sport, justement basé sur l’Escape, et qui plaira sans doute à ceux qui recherchent un look plus costaud. Il faut dire que l’Escape a aussi pour but de séduire ceux qui achetaient, dans le passé, des voitures comme la Focus et la Fusion, ce qui rejoint, désormais, une clientèle très large. Voilà donc pourquoi Ford met les bouchées doubles en proposant quatre versions et un nombre égal de choix mécaniques.

Le coût d’entrée de l’Escape débute à 30 000 $ pour une déclinaison SE à moteur Ecoboost à trois cylindres. Une mécanique qui, sur papier, semble novatrice, mais qui déçoit par son rendement et sa consommation. Grognon, souvent à bout de souffle et détestant les hauts régimes, ce moteur n’offre comme avantage qu’un couple initial intéressant. Parce que même si l'on affiche des cotes de consommation comparables à celles des quatre cylindres de Honda et Toyota, la réalité est tout autre. Vaut donc mieux, sans hésitation, passer au moteur 2 litres de 250 chevaux. Aussi offerte sous le capot du Edge, cette motorisation a prouvé sa fiabilité et procure des sensations de conduite nettement plus convaincantes. Le hic? Un prix d’entrée d’environ 37 000 $ et une consommation plus élevée d’environ un litre aux 100 km.

Le grand retour de l’hybride

L’Escape se démarque heureusement par ses deux autres options mécaniques. D’abord, par sa version hybride, disponible en option avec rouage intégral, laquelle propose à la fois une conduite et une puissance intéressante, pour une consommation moyenne combinée d’à peine 6 litres aux 100 km. Franchement, voilà une offre alléchante venant de la part du premier constructeur à avoir offert ce genre de technologie dans un VUS compact. Or, comme tout n’est pas parfait dans ce bas monde, les stratèges de Ford du Canada choisissaient, en 2020, de ne l’offrir que sur la variante Titanium, dont le prix de départ frôle les 40 000 $. Un élément décevant, surtout en sachant qu’il existe une version SE plus abordable chez nos voisins américains. Est-ce que Ford rectifiera le tir?

En attendant, l’hybride enfichable (Escape Plug-In) se montre encore plus alléchante. D’une part, parce qu’elle est offerte en trois versions (SE, SEL, Titanium), mais aussi parce qu’elle est éligible, chez nous, à un crédit gouvernemental totalisant 6 500 $. Offrant une puissance maximale combinée de 200 chevaux issue d’un quatre cylindres de 2,5 litres et d’un moteur électrique alimenté par une batterie de 14,4 kWh, cette déclinaison propose une autonomie 100% électrique annoncée de 61 kilomètres. Or, l’équipe du Guide de l’auto n’a eu aucune misère à parcourir 67 kilomètres en mode tout électrique. Précisons toutefois que ce résultat a été obtenu durant l'été dans des conditions climatiques idéales. Passé ce cap, la consommation avoisine ensuite celle de la version hybride régulière. Sans aucun doute, cette dernière se veut la plus convaincante du lot, et ce, même si l’absence d’un rouage intégral risque d’en freiner plusieurs.

Amusant à conduire, l’Escape le devient davantage dans sa livrée Hybrid ou Plug-In. Le couple initial est évidemment très agréable et le silence de roulement, toujours de mise. Dans tous les cas, une direction précise et une bonne puissance de freinage viennent renforcer le sentiment de sécurité si cher à ce genre de véhicule. Le conducteur bénéficie également d’une position de conduite quasi parfaite; on ne lui reprocherait qu’une assise un peu trop courte pour les gens de grande taille. Autrement, le poste de conduite est bien agencé, profitant de multiples espaces de rangement, des dernières technologies et d’un système multimédia irréprochable. Quant à l’espace habitable, il se situe dans la bonne moyenne, même pour les versions hybrides. Dommage que la qualité de finition soit inégale dans l'habitacle.

Concluons ainsi en mentionnant que l’Escape n’est pas une aubaine et que les variantes d’entrée de gamme munies du moteur à trois cylindres sont à éviter. En revanche, les deux déclinaisons hybrides impressionnent énormément et risquent de connaître un grand succès chez nous, considérant de surcroît que Ford les propose à des taux de financement et de location raisonnables.

Feu vert

  • Versions Hybrid et Plug-In alléchantes
  • Comportement routier
  • Aménagement intérieur

Feu rouge

  • Moteur à trois cylindres à oublier
  • Devient intéressant à plus de 35 000$
  • Pas de rouage intégral dans la version hybride rechargeable
  • Qualité de finition inégale de l'habitacle

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