Volvo C70, la suédoise à ciel ouvert

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Pour la deuxième génération de la C70, les concepteurs de Volvo ont délaissé le toit souple à la faveur d’un toit rigide rétractable, concurrençant ainsi la Mercedes-Benz SLK qui faisait figure de pionnière en ce domaine en 1996. Depuis la SLK, bon nombre de constructeurs ont choisi d’emprunter cette voie permettant d’offrir à la clientèle deux voitures en une seule. De ce fait, la C70 n’est pas la première du genre et elle ne sera pas la dernière, BMW adoptant également le concept d’un toit rigide rétractable pour la prochaine génération du cabriolet de Série 3.

Comme elle est élaborée à partir de la plate-forme servant aux Volvo S40 et V50, la nouvelle C70 est donc plus courte, plus basse et plus rigide que le modèle de génération précédente, tout en étant mieux réussie sur le plan du style. Le secret de l’élégance de la C70 réside dans le fait que cette voiture a d’abord été conçue comme un coupé, les ingénieurs trouvant par la suite une solution aussi fonctionnelle qu’élégante permettant de replier son toit rigide. La signature visuelle de la C70 prend la forme de la calandre typique de la marque, et vous remarquerez la présence des lignes d’épaules de la voiture qui trouvent leurs origines de part et d’autre de cette calandre pour aboutir aux feux arrière. Stylisée par Peter Horbury, qui pilote aujourd’hui le design de Ford en Amérique du Nord, la C70 est assemblée à l’usine d’Uddevalla en Suède en coentreprise avec le carrossier Pininfarina qui a aussi développé le toit rigide rétractable avec l’aide du spécialiste Webasto. Ce toit se distingue par le fait qu’il est composé de trois sections qui se replient dans le coffre en s’empilant l’une sur l’autre dans un véritable ballet mécanique d’une durée de trente secondes, commandé par la seule pression d’un bouton par le conducteur. Le coffre autorise alors un chargement de bagages limité à 170 litres, chargement qui demeure toutefois accessible une fois le toit replié, puisqu’un bouton de commande électrique permet justement de soulever légèrement les panneaux du toit afin d’accéder au contenu du coffre.

Sur le plan technique, le toit de la C70 est une très belle réalisation et seul le toit rigide rétractable de la récente Volkswagen EOS compte plus de pièces. Il faut cependant tenir compte du fait que le volume du coffre est sérieusement limité avec le toit replié, et que le volume complet du coffre avec le toit en place est de 362 litres, donc à peu près égal à celui d’une Toyota Corolla. Prière de faire le choix de voyager léger en mode cabriolet ou de partir avec armes et bagages en mode coupé !

La sécurité à l’avant-plan

Comme il s’agit d’une Volvo, la sécurité fait partie des priorités de l’équipe des concepteurs qui ont conservé les arceaux de sécurité que l’on retrouvait sur le modèle précédent. Ces derniers sont localisés derrière les appuie-têtes des places arrière et leur déploiement est prévu en cas de capotage ou d’impact à l’arrière.  De plus, la C70 fait un usage exhaustif d’acier renforcé pour rehausser la protection accordée en cas d’impact, et le nouveau coupé cabriolet se distingue en adoptant un coussin latéral qui se déploie vers le haut à partir des portières afin de protéger la tête des occupants. Généralement, ce type de coussin se déploie à partir du toit, mais la C70 étant à la fois un coupé et un cabriolet, les ingénieurs ont dû adapter ce dispositif afin que les coussins se déploient à partir des portières, ce qui représente une première dans l’industrie automobile pour un coupé cabriolet.

Turbo, mais pas trop…

La C70 fait appel à un moteur 5 cylindres à 20 soupapes et double arbres à cames en tête d’une cylindrée de 2,5 litres et recevant l’aide d’un turbocompresseur ainsi que d’un échangeur de chaleur afin de porter la puissance à 218 chevaux à 5 000 tours/minute. Quant au couple maximal, il est de 236 livres-pied entre 1 500 et 4 800 tours/ minute. Autant vous prévenir tout de suite, la présence d’un turbo n’est pas gage d’accélérations à l’emporte-pièce ou de reprises fulgurantes, la C70 affichant un excédent de poids de près de 240 kilos par rapport à la berline S40. Bref, on ne va pas aux courses avec la C70, même dans le cas d’un modèle équipé de la boîte manuelle à six vitesses, il faut plutôt la considérer comme une voiture plus adaptée à la conduite décontractée qu’à la conduite sportive. J’ai également noté que le comportement routier de la C70 variait selon que le toit est en place ou qu’il soit replié dans le coffre, le poids de toute cette quincaillerie ayant une incidence directe sur la répartition des masses selon sa localisation. La tenue de route n’est pas mauvaise, mais elle n’est pas impressionnante, même avec l’ajout de la suspension sport avec roues en alliage de 18 pouces, et pour ce qui est du confort précisons que l’ajout de cette option l’affecte inversement lorsqu’il est question de rouler sur les routes dégradées du Québec. Le châssis m’a cependant paru assez rigide pour un cabriolet, sauf à la croisée de nids-de-poule où l’on pouvait percevoir ces vibrations caractéristiques d’une voiture à toit découvert.

Fiabilité incertaine

La fiabilité incertaine des Volvo s’est manifestée une fois de plus sur la C70 mise à notre disposition au Québec, les glaces latérales refusant parfois de descendre un peu à l’ouverture des portières afin de dégager la moulure du toit, ou refusant de remonter à leur position une fois les portières refermées... Par ailleurs, la commande qui permet de descendre ou de remonter l’ensemble des glaces latérales fonctionnait une fois sur deux, et j’ai rapidement développé le réflexe de claquer fortement les portières en les fermant, ce qui semblait faire comprendre à la voiture qui était le véritable maître à bord puisque la commande des glaces fonctionnait alors sans problèmes ! Bref, ce n’est pas glorieux, particulièrement lorsqu’on considère le prix de la C70 et surtout le fait que ce problème n’est dû qu’à une programmation déficiente de l’électronique.

De plus, ayant eu l’occasion de rouler lors de certaines journées pluvieuses, j’ai noté que l’étanchéité du toit laissait à désirer car l’eau de pluie tombait au goutte-à-goutte sur ma cuisse gauche toutes les trente secondes, avec la précision d’un métronome. Avec le toit en place, le bruit de vent demeurait assez présent à vitesse d’autoroute, mais la voiture s’est toutefois avérée confortable dans ces mêmes conditions avec le toit replié et le dispositif permettant de contrôler le refoulement de l’air dans l’habitacle en place. Il faut néanmoins noter que l’installation de ce déflecteur ne permet plus d’occuper les places arrière comme c’est d’ailleurs le cas sur certains modèles concurrents.

Les sièges des véhicules Volvo sont parmi les plus confortables de l’industrie automobile et ceux des places avant ont été à la hauteur des attentes à cet égard, en plus d’être dotés du système de sécurité WHIPS conçu afin de réduire le risque de blessures graves à la nuque en cas d’impact à l’arrière. Quant aux places arrière, précisons que les dossiers enveloppent bien le corps mais que le dégagement pour les jambes demeure limité pour deux adultes.

Côté style, l’habitacle de la C70 ressemble en tous points à ceux des S40 et V50, et l’on y retrouve donc la console centrale ultramince qui est inspirée d’un téléphone cellulaire ou d’une télécommande. Le catalogue des options permet de sélectionner le système audio Dynaudio qui compte douze haut-parleurs, de même qu’un haut-parleur d’ultragraves (subwoofer) et des amplificateurs très puissants. Il faudra également prévoir un déboursé supplémentaire pour l’ajout du système électronique de contrôle de la stabilité appelé DSTC chez Volvo, ainsi que pour le système de navigation assisté par satellite ou les phares au xénon, entre autres. La C70 a donc de la gueule et le côté pratique d’une voiture que l’on peut conduire en toutes saisons, deux éléments qui faisaient défaut sur sa devancière, mais l’agrément de conduite laissera encore et toujours l’amateur de performances sur sa faim. Quant aux problèmes rencontrés lors de l’essai de la C70, espérons pour Volvo qu’il ne s’agissait que d’anomalies affectant un seul véhicule, mais soyez assuré que nous continuerons de suivre l’évolution de la C70 sur notre marché pour vous renseigner sur sa fiabilité à long terme au cours des parutions subséquentes du Guide de l’auto.

feu vert

Style réussi
Voiture toutes saisons
Sièges avant confortables
Systèmes de sécurité avancés

feu rouge

Poids élevé
Fiabilité incertaine
Agrément de conduite mitigé
Coût des options

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