Volkswagen EOS, audace ou inconscience ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Avant que vous poursuiviez la lecture ce texte, je tiens à vous informer que l’auteur de ces lignes a de sérieux doutes quant à la valeur de ce projet : Volkswagen, qui a toutes les misères du monde à nous offrir des voitures ayant une fiabilité tout au moins moyenne, vient nous proposer un tout nouveau cabriolet doté d’un toit rigide rétractable. Vous avouerez avec moi qu’il y a de quoi s’inquiéter... Cela ne date pas d’hier, la fiabilité des systèmes électriques de voitures VW a toujours été angoissante, et voilà qu’on nous présente quelque chose de beaucoup plus sophistiqué !

En effet, un toit rigide amovible nécessite un système hydraulique élaboré, plusieurs moteurs électriques et une escouade de commutateurs. Et cela, de la part d’une compagnie qui a été souvent incapable par le passé de trouver une solution à un simple et unique commutateur électrique, défectueux à répétition sur plusieurs de ses modèles. Si j’étais propriétaire d’une EOS, je m’achèterais une bâche que je traînerais toujours dans le coffre, au cas où... Bref, vous connaissez au moins ma position sur cette voiture qui n’est pas pour autant un mauvais produit. De plus, le temps nous dira si mes craintes sont fondées. Mais vous admettrez que si le passé est garant de l’avenir, ça regarde mal.

Curieuse stratégie

Les gens et les chroniqueurs automobiles le répètent souvent, ce constructeur ne fait jamais les choses comme les autres. Et l’EOS en est la preuve. Lors de son dévoilement, les responsables du projet ont annoncé que cette voiture venait substituer la Golf Cabrio qui est devenue par la suite la Rabbit sur notre continent. C’est déjà quelque chose de différent. Mais ce qui me fascine encore plus, c’est que cette nouvelle venue emprunte sa plate-forme non à la Golf dont elle est censée remplacer le cabriolet, mais à la Passat, une intermédiaire ! Si la logique n’est pas toujours respectée chez ce constructeur, il faut admettre que la voiture nous est offerte avec tout un équipement de série. Avec celui de base, viennent la climatisation, un programme de stabilité latérale à commandes électroniques, des coussins de sécurité latéraux protégeant à la fois la tête et le thorax, ainsi que des glaces à commandes électriques, des phares antibrouillard de même qu’un régulateur de croisière.

La mécanique de base est elle aussi tout aussi impressionnante. Le moteur de série est un moteur quatre cylindres 2,0 litres turbocompressé d’une puissance de 200 chevaux, couplé à une boîte manuelle à six rapports. Ce moteur est utilisé sur la nouvelle Audi TT, entre autres, et il est l’un des meilleurs de sa cylindrée. Grâce à l’utilisation d’un nouveau turbo, la répartition du couple est encore meilleure et le rendement de ce moteur est nettement supérieur à la moyenne. Il est possible de commander en option une boîte automatique à six rapports à double embrayage similaire au système DSG de Audi ou S-Tronic maintenant. Comme avec cette dernière transmission, les passages de rapports se font à la vitesse de l’éclair. Il est également possible de commander un moteur V6 3,2 litres de 250 chevaux dont la dotation est encore plus élaborée. Cette version est dotée de roues de 17 pouces en équipement de série et de roues de 18 pouces en option. Parmi les autres options, soulignons une chaîne audio avec des haut-parleurs Dynaudio d’excellente qualité, des phares de type bi-Xenon et un système de navigation par satellite. Comme vous pouvez le constater, nous sommes loin d’une remplaçante de la Golf cabriolet. Il s’agit davantage d’une Passat cabriolet compte tenu de l’équipement de série et des options.

Souhaitons que…

Bref, cette nouvelle Volkswagen a tout ce qu’il faut pour attirer la clientèle, d’autant plus que son prix est plus que compétitif. Souhaitons encore une fois que ce coupé/cabriolet possède tout au moins la même fiabilité que les nouvelles Jetta et Passat lancées au cours des deux dernières années et dont la fiche en fait de fiabilité mécanique est très positive. Ce qui est de bon augure puisque cette nouvelle venue est en mesure de se tailler une place au soleil. Il faut en effet souligner que ses dimensions sont tout de même de beaucoup supérieures à l’ancien cabriolet et elle est aussi plus large. Ce qui explique son incroyable stabilité. Et malgré ces dimensions plus imposantes, la voiture est très agile et se conduit facilement. Les ingénieurs ont accompli du bon boulot pou répartir le poids de cette voiture judicieusement afin de ne pas handicaper ses qualités dynamiques.

Comme c’est presque toujours le cas lorsque ce moteur 2,0 litres turbo est utilisé, il fait la vie dure au moteur V6 de 3,2 litres. Ce dernier est plus puissant de 50 chevaux, mais son poids plus important et un certain manque de pep à certains régimes font que le quatre cylindres s’avère un choix plus intéressant et aussi plus économique. Et si cette voiture est agréable à conduire et son comportement routier tout aussi bon que celui des autres Volkswagen, la complexité de son toit rigide qui permet de la transformer en coupé ou en cabriolet doit absolument être à toute épreuve. Quelques ratés au tout début et il sera alors très difficile à la EOS de s’imposer. Par contre, quelques mois de « sans faute » et elle deviendra sans doute la référence de la catégorie. Et en terminant, ajoutons qu’il est possible de commander un toit panoramique en option, même s’il s’agit d’une décapotable !

feu vert

Toit pratique
Moteurs bien adaptés
Tenue de route
Modèle original
Prix compétitif

feu rouge

Fiabilité inconnue
Places arrière très moyennes
Coffre peu pratique
Option onéreuses

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