Dodge Grand Caravan, encore et toujours en tête

Points forts
  • Polyvalence inégalée
  • Moteur puissant (4,0 litres)
  • Confort évident
  • Prix réalistes
Points faibles
  • Lignes monotones
  • Agrément de conduite peu relevé
  • Dépréciation impressionnante
  • V6 3,3 litres inintéressant
Évaluation complète

Tout le monde le sait; le marché de la fourgonnette a énormément perdu de sa popularité au cours des dernières années au profit des VUS. Pire, la fourgonnette est désormais vue comme un véhicule du passé, à la limite du périmé. Les VUS, et plus récemment les multisegments, possèdent un look tellement plus moderne et font nettement plus « tendance ».

Pourtant, au chapitre de l’utilité, les véhicules utilitaires sport, malgré leur dénomination, ne font absolument pas le poids. Demandez aux familles recomposées de sept ou même huit personnes qui tentent de se loger dans un VUS! Pour transporter plusieurs personnes et leurs bagages, les manufacturiers n’ont pas encore trouvé mieux que la fourgonnette!

La reine!

Et la reine des fourgonnettes, c’est la Dodge Grand Caravan ainsi que sa consoeur de luxe, la Chrysler Town & Country. L’été dernier, pour déménager le « band » de fiston, Dodge nous a prêté une Grand Caravan SXT, ce qui a été bien apprécié.

La Caravan se décline en versions SE, SE Stow’n Go et SXT. C’est cette dernière version, fort bien équipée, que nous avons conduit. Précisons tout de suite que la SXT peut aussi recevoir les sièges Stow’n Go, une brillante innovation qui permet de loger les sièges capitaines de la deuxième rangée sous le plancher. Notre véhicule d’essai, cependant, n’avait droit qu’à une banquette en tissu qui ne pouvait pas se rétracter dans le plancher. Par contre, l’espace dévolu aux sièges forme un très grand espace de rangement, bien caché sous les pieds des passagers. Parmi les innovations, on retrouve aussi l’option Swivel’n Go qui permet de faire pivoter de 180 degrés les sièges capitaines de la deuxième rangée et ainsi faire face aux gens assis à la troisième rangée. Une table rectangulaire est fournie et lorsqu’installée, la partie arrière du véhicule devient un salon. Génial! Notons cependant que l’acheteur a le choix entre le Stow’n Go ou le Swivel’n Go, pas les deux à la fois. Notre SXT recevait, à la banquette de deuxième rangée, des sièges d’enfants intégrés.

On accède facilement à la troisième rangée de sièges et si trois adultes doivent accepter de se coller les épaules, trois enfants ou deux adultes y seront parfaitement à l’aise. Naturellement, le confort y est moins relevé que pour les autres sièges mais on a déjà vu bien pire dans des VUS…

Ergonomie et polyvalence

À l’avant, le conducteur fait face à une instrumentation minimale mais facilement lisible tandis que le tableau de bord est un modèle d’ergonomie. Sauf, peut-être, le levier de vitesse monté au tableau de bord dont le mode manuel, dont le passage des rapports se fait de gauche à droite, n’est pas des plus commodes. Mais comme il y a bien peu de chances qu’on joue la carte de la sportivité dans un Grand Caravan, ça cause rarement des problèmes. Outre le système audio qui demande un peu plus de temps pour être compris (par moi en tout cas!), c’est la simplicité qui règne. Les matériaux de notre Grand Caravan d’essai affichaient une belle qualité même si leur apparence laissait quelquefois à désirer. Malgré les dimensions imposantes du véhicule, la visibilité tout le tour est très bonne, gracieuseté d’une généreuse surface vitrée et d’une position de conduite élevée, ce que ne peuvent pas revendiquer bien des VUS.

Sur la route, le Grand Caravan, et par extension le Chrysler Town & Country et l’inattendu Volkswagen Routan, se comporte de façon très prévisible. « Très prévisible » étant un beau terme pour éviter de dire « plate ». Le V6 de 4,0 litres effectue un excellent boulot et octroie au véhicule des performances très correctes tout en consommant avec une certaine retenue. Lors de notre semaine d’essai, notre moyenne a été de 12,0 L/100 km, ce qui est très bien. Sans doute que la transmission automatique à six rapports y a été pour beaucoup. Elle permet au moteur de ne tourner qu’à 1 700 tours/minute à 100 km/h, ce qui assure une consommation réduite tout en minimisant le bruit dans l’habitacle. La version de base (SE) n’a droit qu’au triste V6 de 3,3 litres et à la boîte automatique à quatre rapports, un ensemble qui consomme tout autant tout en remorquant beaucoup moins (818 kilos contre 1727). Il faut toutefois préciser que ces 1727 kilos sont obtenus grâce à l’ensemble remorquage.

La Lotus Elise n’a pas à avoir peur…

S’il est un domaine où la Grand Caravan est en retrait par rapport à la plupart des VUS, c’est au niveau de la direction, vague et légère. Et si la pédale de freins était moins spongieuse, je ne crois pas que beaucoup de gens se plaindraient. Les suspensions, indépendante à l’avant et semi indépendante à l’arrière favorisent à la fois le confort et la capacité de chargement au détriment de la sportivité. Et ne comptez pas sur le seuil de gravité élevé pour réduire les mouvements de la caisse! Malgré tout, la Grand Caravan se laisse conduire sur de longues distances sans problèmes. D’ailleurs, un essai hivernal effectué il y a environ deux ans m’avait permis de conclure qu’avec de bons pneus d’hiver, une Grand Caravan semble faite pour notre froide saison même si le système électronique du contrôle de la traction intervient souvent inopinément sur une surface glissante.

L’achat d’un véhicule automobile est l’un des plus émotifs qui soit. Pourtant, à cause des sommes d’argent impliquées et de la dépréciation, il devrait s’agir de l’achat le plus cartésien qui soit. Chaque fois que je croise une fourgonnette, je salue son pilote. Savoir surmonter les dictats de la mode pour se procurer un véhicule d’une logique implacable est, en soi, un exploit. Bien sûr, il existe des fourgonnettes plus puissantes ou plus luxueuses que la Grand Caravan, les Toyota Sienna et Honda Odyssey pour ne pas les nommer, mais leur prix ne les place pas toujours dans la catégorie "logique"...

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