Audi A6, le charme discret de la bourgeoisie

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

En 2009, l’Audi A6, qui est avec nous depuis quatre ans déjà, a fait l’objet de légères révisions mécaniques autant qu’esthétiques, afin de lui permettre de demeurer au sommet du palmarès des ventes en sol européen. Au premier coup d’œil, on remarque immédiatement l’ajout des lumières DEL qui font maintenant office de phares de jour et confèrent à la nouvelle A6 cette signature visuelle qui est désormais propre à la marque. Mais, mis à part ce petit détail, il est difficile de différencier le modèle 2010 du 2008...

Même si l’A6 a fait l’objet de retouches aux phares, à la calandre, au couvercle du coffre ainsi qu’aux feux arrière (aussi de type DEL), le modèle 2009 (et 2010 par conséquent!) donne l’impression que l’on vient de reprendre contact avec un ami que l’on avait perdu de vue depuis un certain temps.

Un moteur suralimenté par compresseur

C’est sous le capot que l’on retrouve le changement le plus significatif alors qu’Audi adopte un tout nouveau moteur V6 de 3,0 litres TFSI, suralimenté par un compresseur volumétrique plutôt qu’un turbocompresseur, mais dont la désignation technique conserve la lettre «T », qui sera désormais désignée pour tous les moteurs suralimentés de la marque, peu importe qu’ils fassent appel à un turbo ou à un compresseur volumétrique. Pour le marché canadien, ce moteur n’est disponible qu’avec le rouage intégral quattro qui a d’ailleurs été révisé en vue d’offrir un comportement routier plus sportif en adoptant les calibrations retenues pour les récentes A5/S5 et Q7.

Sur la nouvelle A6, le système Quattro envoie 60 % du couple aux roues arrière et 42 % aux roues avant dans des conditions de conduite normales, tandis que le modèle précédent avait une répartition de 50/50. À présent, le rouage quattro permet d’acheminer jusqu’à 85 % du couple aux roues arrière ou jusqu’à 65 % aux roues avant si les conditions d’adhérence l’exigent. Ce nouveau moteur équipe la berline et s’avère le seul moteur monté sur les modèles Avant de type familial. Le moteur V8 de 4,2 litres est toujours disponible avec le rouage quattro mais seulement sur les berlines, alors que le V6 de 3,2 litres poursuit également sa route, mais ne peut être jumelé qu’à la simple traction avant sur les berlines.

Sur les autoroutes et les routes secondaires allemandes, il est évident que le moteur de 3,0 litres s’acquitte parfaitement de la tâche. Avec ses 300 chevaux et ses 310 livres-pied de couple, le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure se fait maintenant en 5,9 secondes, alors que l’on perçoit le léger grondement sourd qui est le propre d’un moteur suralimenté par un compresseur volumétrique. Pour ce qui est du comportement routier, la récente A6 est fidèle à sa devancière dans la mesure où son comportement inspire invariablement confiance en conduite normale, mais fait aussi montre d’une tendance marquée pour le sous-virage lorsque l’on attaque les courbes à des vitesses plus élevées.

Ceci s’explique par la répartition des masses de l’A6 qui est plus lourde de l’avant en raison de la plate-forme qui demeure presque inchangée par rapport au modèle précédent et de la position très avancée du moteur. La direction est encore surassistée et plutôt légère, ce qui n’aide pas à établir un contact direct entre le conducteur et la route.

L’habitacle rend la vie à bord plus qu’agréable avec ses matériaux de qualité supérieure et une qualité d’assemblage impeccable. Par ailleurs, il est moins sobre qu’auparavant grâce à des accents de chrome qui ont été appliqués sur la console centrale et autour de l’écran central qui affiche des graphiques de plus haute résolution ainsi que des cartes topographiques qui semblent tridimensionnelles. Pour ce qui est de la qualité de la finition intérieure, Audi demeure constamment dans une ligue à part, et s’impose comme la mesure-étalon pour tous les autres constructeurs de voitures de luxe. La nouvelle A6 possède un système appelé Side Assist qui avertit le conducteur de la présence d’un véhicule dans l’angle mort, système qui est également proposé sur les autres modèles de la marque.

Les versions S6 et RS6

Tout comme le célèbre tandem du Docteur Jekyll et Mister Hyde, l’A6 se retrouve littéralement transformée lorsque l’on opte pour la version S6, qui est vendue au Canada, et elle devient survoltée avec le choix de la version RS6 qui n’est malheureusement pas présente chez nous. Véritable loup déguisé en agneau, la S6 reçoit un V10 de 5,2 litres, fort de 435 chevaux, qui est logé sous le capot d’une voiture aux lignes conservatrices, un vrai sleeper comme disent nos voisins du Sud. Quant à la RS6, c’est carrément l’apothéose… Imaginez 580 chevaux livrés aux quatre roues par l’entremise d’un rouage intégral jumelé à un V10 biturbo dont la sonorité joue dans les notes basses et graves. Seul handicap à un potentiel de performance explosif : le poids élevé qui devient un facteur limitatif en courbes. Toutefois, en ligne droite, c’est une véritable bombe, presque capable d’arracher l’asphalte en vertu de l’incroyable motricité livrée par le système quattro lors d’un démarrage à l’emporte-pièce.

L’Audi A6 demeure fidèle à son héritage en vertu de son niveau de confort exceptionnel, de son comportement routier sûr et de sa qualité d’assemblage, mais elle n’arrive toujours pas à rejoindre la BMW de Série 5 pour ce qui est des qualités dynamiques et de la performance en virage. Pour beaucoup de conducteurs, ce n’est pas du tout une mauvaise chose.

Feu vert

Rouage intégral quattro performant
Puissance du moteur suralimenté
Qualité de finition exemplaire
Disponibilité du modèle familial

Feu rouge

Prix élevés
Version RS6 toujours absente au Canada
Moteur V8 plus ou moins adapté

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