Tesla Model 3 - La belle et bonne aventure

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2020

Aucun véhicule électrique n’a autant fait parler de lui que la berline Model 3 de Tesla Motors. De tout temps, maintenant et pour longtemps encore, sans doute. Elle est devenue plus célèbre, adulée et critiquée que la tribu des Kardashian au grand complet après son dévoilement, avec les centaines de milliers de commandes reçues, pour être scrutée ensuite continuellement avec les difficultés qu’a connues le constructeur californien à la produire. Or, elle sillonne maintenant nos routes, en nombre croissant. C’est déjà un exploit.

Le moins que l’on puisse dire, c'est que cette Model 3 soulève la controverse par sa conception novatrice, sinon révolutionnaire, autant que ses performances, son prix, sa fiabilité, sa sécurité et la qualité de sa fabrication. Un mécanicien québécois a par exemple connu plus que son quart d’heure de gloire en démontrant que les panneaux de protection, sous la voiture, pouvaient accumuler jusqu’à 20 kilos de pierraille et autres débris fins parce qu’ils étaient dépourvus de trous de drainage. On soupçonne cette faiblesse d’avoir pu causer aussi les décrochages de pare-chocs arrière rapportés antérieurement.

Nouveau paradigme automobile

L’anecdote la plus significative reste sans contredit la mise à jour du système de freinage d’une Model 3 appartenant à Consumer Reports, après que cet organisme américain suprêmement influent lui ait retiré sa précieuse cote « recommandée » à cause de distances trop importantes lors de tests de freinage d’urgence. Or, Tesla modifie constamment ses véhicules, souvent par le biais de mises à jour téléchargées, comme tout bon producteur de logiciels. Sans surprise, pour une firme installée dans Silicon Valley. Une fois le système de freinage ainsi modifié, la voiture de Consumer Reports a freiné plus court et la Model 3 a retrouvé sa cote. Brièvement, du moins.

La Model 3 a également fait de Tesla le premier constructeur mondial de véhicules électriques l’an dernier, devant le groupe chinois BAIC, avec près d’un quart de million de ventes. D’abord produite dans ses versions plus cossues et chères, elle est disponible depuis assez peu en livrée abordable. C’est d’ailleurs sous cette forme qu’elle s’est inscrite au match des véhicules électriques présenté ailleurs dans ces pages et qu’elle s’y est distinguée.

Tesla a même eu la brillante idée de créer un modèle à autonomie réduite pour permettre à sa Model 3 de profiter du rabais accordé par le gouvernement fédéral, en sus du rabais provincial, malgré une limite de prix fixée à 45 000 $. Cette déclinaison n’était qu’un cheval de Troie qui a permis à Tesla d’offrir celle qui profitait du plafond réel, fixé à 55 000 $, avec un prix suggéré de 54 990 $. Tous les moyens sont bons, assurément.

Verte et mûre

La Model 3 est toujours proposée avec trois niveaux d’autonomie ou de performance et le choix du deuxième moteur qui lui procure le rouage intégral. La version Autonomie standard Plus, une propulsion équipée d’une batterie de 60 kWh, octroie une autonomie de 386 km selon Ressources naturelles Canada ou 415 km selon la norme mondiale harmonisée (WLTP). Notre match comparatif a permis de confirmer qu’il est possible de s’offrir cette voiture pour environ 50 000 $, toutes taxes incluses, après les déductions de crédits des deux gouvernements. L’intérieur blanc commande un surplus de 1 300 $, les couleurs de carrosserie autres que le noir coûtent jusqu’à 2 600 $ en sus et les roues d’alliage sport de 19 pouces, 2 000 $ additionnels.

La version à longue autonomie et rouage intégral possède une batterie de 75 kWh qui lui procure une autonomie établie à 499 km (RNCan) ou 560 km (WLTP). Elle promet d’exécuter le sprint 0-100 km/h en 4,7 secondes. La déclinaison performance bénéficierait de la même autonomie selon RNCan – plutôt 530 km en valeurs WLTP –, mais surtout un chrono exceptionnel de 3,4 secondes pour le 0-100 km/h. Une « mise à jour performance » ajoute des jantes de 20 pouces avec pneus plus mordants, une suspension qui abaisse la carrosserie, des freins plus grands et résistants, un aileron en fibre de carbone, un pédalier en aluminium et un mode Piste qui augmente le refroidissement de la batterie pour maintenir les performances à leur niveau maximum sur un circuit.

Chose certaine, même dans sa version la plus modeste et abordable, la Model 3 est une voiture agile, vive et agréable à conduire si on apprécie le roulement ferme d’une berline au tempérament résolument sportif. On se familiarise également assez vite avec l’écran géant qui regroupe la quasi-totalité des commandes et réglages, étonnamment. Le réseau des Superchargeurs de Tesla, la disponibilité d’une version à rouage intégral et l’autonomie inégalée sont des avantages appréciables. Il suffit d’y mettre le prix et d’espérer le moins possible de pépins. Parce que des concurrentes vraiment sérieuses se pointent à l’horizon.

Feu vert

  • Autonomie électrique inégalée
  • Performances et comportement superbes
  • Ergonomie radicalement numérique

Feu rouge

  • Finition et qualité perfectibles
  • Écran tout-puissant exigeant
  • Fiabilité inégale

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