Nissan Versa, un concurrent de taille

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

La catégorie des sous-compactes était jadis la chasse gardée des petites voitures à vocation économique dont la seule qualité ou presque était un prix de base plus que compétitif. Pour pouvoir rouler à bas prix, les gens acceptaient un moteur bruyant, une insonorisation quasiment inexistante, un confort plus que moyen et une tenue de route à la limite. Et ces gens se disaient sans doute : « Quand on est né pour un petit pain ! » Mais la situation a radicalement changé et la nouvelle Versa est une recrue de choix dans cette catégorie.

Jusqu’à l’arrivée de la Toyota Echo hatchback en 2005, le petit monde des sous-compactes était sous la domination des voitures sans saveur et sans intérêt. Cette japonaise et la Yaris qui lui a succédé ont littéralement mis le feu aux poudres. Et conjointement, Chevrolet et Pontiac y allaient des modèles Aveo et Wave, tandis que les Hyundai Accent et Kia Rio faisaient l’objet d’une transformation radicale. Sans oublier Honda qui tente de profiter de cette manne avec la Fit qui est également toute nouvelle en 2007. Il était donc normal que Nissan s’amène dans cette catégorie qui ne cesse de croître. Et il est certain que les sempiternelles hausses du prix du pétrole incitent de plus en plus de gens à se tourner vers cette catégorie. La dernière fois que ce constructeur s’y est intéressé, c’est au début des années 90 avec la Nissan Sentra Classic dont la carrière s’est terminée en 1993. Il s’agissait à l’époque d’un modèle fort dépouillé fabriqué au Mexique et dont la principale qualité était un prix compétitif. Mais les temps ont changé, et la Versa qui reprend le flambeau partage seulement ses origines mexicaines avec le dernier représentant de Nissan, chez les sous-compactes sur notre marché.

L’une arrive, l’autre évolue

La première pensée qui nous vient à l’esprit en examinant la Versa est qu’elle vient concurrencer la Sentra. Ce serait correct si cette dernière demeurait inchangée. Mais elle est transformée du tout au tout en 2007 et ciblera un autre marché tout en ayant un prix de vente plus élevé que précédemment. Mais revenons à la Versa ! Celle-ci est le fruit d’une collaboration entre les partenaires Nissan et Renault. D’ailleurs, cette plate-forme sera également utilisée par Renault. Pour Nissan, la plate-forme a été conçue pour un marché global. À titre d’exemple, elle porte le nom de Tiida pour les marchés du Mexique, de la Chine et du Japon. L’identification « Versa » est dérivée de « versatile », car s’il faut croire les dirigeants de Nissan, cette petite sous-compacte peut tout faire ou presque. Du reste, ce modèle sera initialement offert en version hatchback et une berline sera commercialisée plus tard, les deux seront assemblées à l’usine mexicaine d’Aguascalientes. J’ai déjà visité cette usine qui comprend tout ce qu’il y a de plus moderne en fait de machinerie et de robots, et les ouvriers mexicains sont tout aussi compétents que leurs vis-à-vis dans les autres usines de ce constructeur, tant au Japon qu’aux États-Unis. La seule différence étant leur salaire horaire…

Quoi qu’il en soit, cette sous-compacte est très spacieuse et même le coffre arrière est de bonne dimension pour un hatchback puisque même avec la banquette arrière en position, sa capacité est de 478 litres. Mais je crois que pour gonfler les chiffres, les ingénieurs ont mesuré l’espace du plancher au plafond et ne se sont pas limités à la hauteur des glaces latérales comme le font plusieurs. Par contre, le dossier ne fait que se replier sur le coussin de la banquette et il est impossible de faire basculer le tout pour obtenir plus d’espace. À ce chapitre, la Honda Fit fait la leçon par son incroyable versatilité. En revanche, les places arrière de la Nissan offrent un bon dégagement pour la tête et les jambes, tandis que les places avant sont également spacieuses et confortables. Nissan utilise une mousse de double intensité qui prodigue un confort moelleux et un bon support. De plus, la qualité des matériaux, l’épaisseur des tapis et l’utilisation de plastiques souples nous donnent l’impression d’être à bord d’une voiture de prix nettement plus élevé. Toutefois, le levier servant à incliner le dossier des sièges est placé du côté central. On a tenté de nous faire croire que c’était un plus au chapitre de l’ergonomie, mais en réalité, il n’y a pratiquement pas de place entre le siège et la portière ! Il a fallu faire avec.

Le tableau de bord est sobre et pratique à deux exceptions près. Premièrement, le coffre à gants est placé nettement trop bas. Une fois ouvert, il repose sur nos tibias et il est alors difficile d’accès. Deuxièmement, les cadrans indicateurs et l’afficheur de l’odomètre étaient difficiles à lire, mais la position de conduite est bonne. Et si la sécurité est une priorité pour vous, toutes les voitures Nissan sont offertes en 2007 avec des coussins frontaux, latéraux et des rideaux de sécurité. Un mot à propos du design extérieur avant de passer à la mécanique. Il est certain que les stylistes ont eu le coup de crayon inspiré. Avec ce modèle et surtout avec la hatchback, les feux arrière chevauchant la paroi latérale rendent la voiture facile à identifier. Il en est de même pour la calandre avant encadrée par des feux de routes elliptiques débordant sur l’aile avant. La berline est plus sobre à ce chapitre en raison de feux presque triangulaires.

Le plus puissant moteur

Les constructeurs aiment bien mettre en évidence les éléments d’un véhicule qui sont supérieurs à la concurrence. Dans le cas de la Versa, son moteur 1,8 litre est le plus puissant de la catégorie. Avec ses 122 chevaux, il surclasse tous les autres. Par exemple, la Yaris Hatchback propose 106 chevaux, la Honda Fit 108 et aucun autre véhicule de la catégorie ne peut offrir mieux. Par contre, ce moteur ne possède pas de calage de soupapes variable comme c’est le cas sur la Fit et la Yaris, entre autres.
En outre, la Versa est la seule de cette catégorie à présenter trois boîtes de vitesses. La transmission de série est une boîte manuelle à six rapports tandis que la boîte automatique privilégiée est la Xtronic CVT à rapports continuellement variables. Et si cette technologie vous inquiète, vous pourrez toujours opter pour une boîte automatique à quatre rapports. La Versa est également dotée d’une direction à assistance électrique, comme c’est la tendance du jour. Cela économise du poids et par conséquent du carburant, car le moteur n’est pas obligé de faire tourner une pompe hydraulique en permanence.

Comme cela semble la règle sur toutes les sous-compactes, la suspension avant est de type MacPherson. Cet élément est non seulement peu coûteux à fabriquer, mais il prend peu de place et ses performances sont bonnes. Par contre, la suspension arrière est à poutre déformante. Là encore, cela permet de réduire les coûts de fabrication et d’assemblage. Mais en plus, ce type de suspension permet d’avoir un coffre à bagages plus spacieux en raison de l’absence de tours de suspension dans le coffre. Terminons notre tournée de la mécanique en soulignant que les freins à disque à l’avant et à tambour à l’arrière peuvent être associés à un système ABS. La répartition du freinage électronique et le « Brake Assist » sont disponibles selon le modèle choisi. La Versa est l’une des rares de cette catégorie à rouler sur des pneus de 15 pouces.

Bonnes et mauvaises nouvelles
L’essai de la Versa hatchback m’a permis de constater que la voiture est dotée d’un moteur assez puissant, que la tenue de route est très bonne pour la catégorie et que la suspension offre un bon compromis entre le confort et la tenue de route. De plus, notre modèle d’essai initial s’est montré avare de bruits aérodynamiques. Ce qui est excellent étant donné que les voitures essayées étaient des modèles de début de production. En outre, les sièges se sont révélés confortables même après avoir passé plus de trois heures dans la voiture. Voilà pour les bonnes nouvelles. Mais il y en a une moins agréable : la direction à assistance électrique est un peu trop assistée, ce qui nous a parfois fait chevaucher la ligne blanche dans les virages en raison d’un coup de volant qui s’est révélé trop accentué. Quant à la vraie mauvaise nouvelle, c’est le levier de vitesse de la boîte manuelle à six rapports dont l’imprécision est hors-norme, et qui semble relié à la transmission par quelques gros élastiques. Il est fréquemment arrivé de passer en sixième alors que je voulais engager le quatrième rapport. Espérons que cela sera corrigé le plus rapidement possible. Par contre, autre bonne nouvelle, la transmission Xtronic CVT fonctionne à merveille tout en permettant d’obtenir une consommation similaire à la boîte manuelle.

Donc, malgré quelques bémols, la Versa est une voiture dont le comportement routier est sain, et qui est aussi à l’aise sur l’autoroute que dans la circulation urbaine. De plus, les sièges sont confortables et la finition correcte.

feu vert

Habitacle spacieux
Moteur 122 chevaux
Boîte CVT efficace
Plate-forme rigide
Silhouette moderne

feu rouge

Fiabilité inconnue
Boîte manuelle imprécise
Certains détails d’aménagement à revoir
Boîte automatique 4 rapports (S)

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