Maybach, à la recherche d'identité

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Lorsque la compagnie Mercedes-Benz avait dévoilé la Maybach au début du siècle, tous les espoirs étaient permis. C'était en 2002 et les choses n'ont guère progressé depuis. En effet, malgré ce spectaculaire lancement et l’héritage historique de cette prestigieuse marque, les ventes n'ont cessé de décliner. En même temps, les concurrents directs que sont Bentley et Rolls Royce ont connu des succès pour le moins spectaculaires pour la catégorie. Plusieurs rumeurs ont circulé quant à l'abandon par Daimler-Benz de la Maybach, mais à Stuttgart on a décidé de continuer le combat.

S'il est vrai que la Maybach est une voiture s'inspirant des distingués modèles du même nom produits avant le second conflit mondial, cette réputation se limitait surtout à l'Allemagne et pas nécessairement au reste du monde. Tant et si bien que le fait de ressusciter cette marque n'a pas vraiment fait sourciller bien des gens. Par contre, avec Bentley chez Volkswagen, ce fut tout le contraire et cette fabuleuse marque britannique a enregistré record par-dessus record au fil des années.

Du cousu main

Le plus grand reproche que l'on puisse faire à la Maybach est de trop ressembler à la Mercedes-Benz de Classe S. C'est tout un hommage à ce modèle qui coûte infiniment moins cher et qui, malgré son luxe certain, n'a rien à voir avec la débauche de moyens entrepris pour produire et réaliser une Maybach. Dans le cas de la Mercedes-Benz, vous avez le choix de couleurs, de certaines options mécaniques et c'est pratiquement tout. Quant à la Maybach, c'est tout autre chose puisque chaque voiture est fabriquée sur mesure ou selon les goûts et besoins de l'acheteur. La finesse des cuirs, leur couleur, l'agencement de l'habitacle, la couleur de la carrosserie, les essences des bois exotiques utilisés pour les appliques, les demandes spéciales en fait d'aménagement, tout cela vous pouvez le commander sur votre Maybach !

Mais il y a un hic, puisque de plus en plus de véhicules de grand luxe proposent la même chose. Chez Rolls-Royce par exemple, les acheteurs ont les mêmes options en plus de pouvoir commander un cabriolet. Ce dernier est laid, j'en conviens, mais il possède une silhouette qui lui est particulière. Avec une Rolls, les riches de ce monde peuvent afficher leur mauvais goût de façon ostentatoire. Si vous possédez une Maybach, les gens vont penser que vous avez « pimpé » une classe S.

Indifférence

Sur le plan de la mécanique, il est certain que tous les modèles Maybach affichent un raffinement qui n'a son pareil que sur les modèles similaires de la concurrence. Mais c'est justement là le hic, c'est que le moteur utilisé pour la variante Maybach est une version révisée par AMG d'un moteur V12 Mercedes-Benz. Immédiatement, on fait un rapprochement avec la Classe S. Curieusement, les Rolls empruntent elles aussi leur mécanique à une voiture de prix inférieur (le V12 de BMW), mais cette fois cela ne semble déranger personne.

Pour tenter de renverser cette perception, depuis quelques années, on offre chez Maybach une version S dont le moteur est plus puissant de 61 chevaux par rapport à la version courante. Par exemple, une Maybach57S est propulsée par un moteur V12 de 6,0 litres d'une puissance de 604 chevaux tandis que la version 57 est toujours équipée d'un V12 5,5 litres produisant 543 chevaux. Puisque le modèle 57S est le plus sportif de la famille, sa suspension est dotée d'amortisseurs plus fermes. Soulignons au passage que les dénominations 57 et 62 servent à identifier la longueur de la voiture en millimètres (5728 et 6165).

Depuis quelque temps, on a ajouté le Landaulet à la famille Maybach. Cette version se veut encore plus exclusive que les autres modèles. Il s'agit en réalité d'un demi-cabriolet puisque la partie arrière du toit est dotée d'une capote amovible qui se rétracte à l'arrière comme un cabriolet classique. La partie avant est recouverte d'un toit rigide tandis que le compartiment du chauffeur est séparé de l'habitacle arrière par une vitre coulissante. Vous l'aurez deviné, ce modèle est réservé aux grands de ce monde et aux chefs d'État. Maybach tente sans doute de se développer une clientèle particulière. Le Landaulet est propulsé par le même moteur V12 turbo qui équipe les versions S.

Conduite angoissante

Vous avez deviné depuis le début que conduire une Maybach n'apporte pas beaucoup d'émotions en fait de sportivité... Même si une version S est capable de boucler le 0-100 km/h en moins de six secondes, vous vous retrouvez au volant d'une voiture dont les dimensions sont quand même imposantes et dont le poids est d'environ deux tonnes. C'est toute une expérience que d'arriver dans une courbe à vitesse élevée et de réaliser qu'on peut négocier ce virage avec aplomb. Par contre, si le moteur V12 impressionne par ses performances, il n'empêche que le feed-back de la route est filtré au maximum. Dans bien des cas, la seule personne qui éprouve des émotions à bord est celle qui est confortablement assise à l'arrière et qui admire le paysage ! D'ailleurs, lors du lancement en 2002, on décrivait la Maybach comme un avion privé à quatre roues.

Mais le plus angoissant est de la conduire dans la circulation. On vit avec la peur d'être impliqué dans un accident et de froisser les tôles de cette voiture dont le prix peut aller jusqu'à un demi-million de dollars... Imaginez un peu, vous arrivez dans un stationnement public avec votre magnifique Maybach et là, vous craignez que quelqu'un érafle votre merveilleuse et rutilante automobile... L’enfer ! Même les riches ont des angoisses.

Feu vert

Finition hors-norme
Versions S
Prestige assuré
Moteur puissant
« Aubaines » disponibles…

Feu rouge

Silhouette trop anonyme
Agrément de conduite mitigé
Version Landaulet
Marque trop confidentielle

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