La patience et les obsessions de Fiat

Le constructeur automobile Fiat compte devenir un géant de cette industrie, voire redevenir un groupe industriel important et imposant, ce qu’il a déjà été jadis…

Pour ce faire, il se devait de conclure des ententes avec d’autres manufacturiers. Or, les situations précaires de Chrysler et de la division Opel de General-Motors, devenaient alors une occasion rêvée pour passer en mode ‘acquisition’ à dessein de réaliser ses principaux objectifs.

Malheureusement, dans ce monde des grands de l’industrie, on croise régulièrement des amis qui nous veulent du bien, mais aussi des ennemis qui vont toujours tenter de mettre des bâtons dans les roues à tous vos projets. Et comme de fait, Fiat se retrouve aujourd’hui confronté à deux avenues pleines de racoins peu recommandables.

Le dossier Chrysler

La première approche de Fiat fut de conclure des ententes de partenariat avec Chrysler qui se retrouvait en panne sèche, en plus d’entrer à hauteur de 35% dans le capital de la nouvelle société, sauvée grâce aux milliards versés par le gouvernement américain. D’ailleurs cette entente avec Fiat était devenue une condition essentielle à la survie de Chrysler.

Mais voilà, que cette approche entre les deux constructeurs est remise en question par un groupe d’actionnaires minoritaires, mais dont les fonds de pension étaient garantis. Ils se sont donc sentis lésés par l’entente avec Fiat et l’empressement du gouvernement à vouloir régler avec un peu trop de rapidité. Ils sont allés jusqu’en cour suprême et la juge Ruth Bader Ginsburg leur a donné raison en annonçant que cette entente devait être ‘suspendue et ce jusqu’à nouvel ordre’…

Fort heureusement, pour Chrysler, il semble que Fiat est prête à attendre un jugement final à cet imbroglio, afin de passer éventuellement aux vraies choses. Mais en attendant cette décision finale, les usines de Chrysler devront demeurer inactives.

Le dossier Opel

C’est un secret de polichinelle pour quiconque suit les allées et venues du monde de l’automobile, le fait que le gouvernement allemand, notamment du côté de la chancelière Mme Angela Merkel, que le groupe canadien Magna International était de loin le préféré dans les hautes sphères du gouvernement, par rapports aux avancées de Fiat. Les dirigeants de GM et d’Opel avaient cette même préférence.

Mais voici que s’annoncent des parlementaires allemands, qui veulent revoir l’entente de principe signée entre Opel et l’équipementier Magna International, lui-même associé dans cette transaction à la Sherbank et au constructeur Gaz, tous deux de Russie. Si l’entente actuelle devait être maintenue, la nouvelle General-Motors détiendrait 35% des actions de la nouvelle société Opel, Sherbank de Russie également 35% et la participation de Magna International s’élèverait à hauteur de 20%. Il ne restera plus que 10% à partager.

Sergio Marchionne, le grand patron et nouveau sauveur de la firme italienne, garde espoir et que tout n’est pas perdu. Évidemment, on doit maintenant s’attendre à de multiples jeux de coulisse, entre les parlementaires allemands et les représentants de chacune des sociétés impliquées, dans cette aventure qui coûtera là-aussi des milliards en euro, de fonds publics.

Rappelons que le sauvetage d’Opel, permettra à plus de 26 000 ouvriers de garder leur emploi. Malgré cela, on prévoit d’autres coupures à venir de l’ordre de 10%, une fois les ententes conclues, et ce peu importe qui sera le grand vainqueur.

L’obsession fondamentale

Dans toute cette tourmente, on peut aisément imaginer que du côté du ‘dossier Chrysler’, on a ici affaire à une question de formalité qui espère t’on sera élucidée le plus rapidement possible, afin de passer en mode ‘création’ entre les deux constructeurs.

Du côté du ‘dossier Opel’, les chances de Fiat de pouvoir mettre la main sur Opel demeurent très minces, mais il y a encore une certaine lueur d’espoir, tant et aussi longtemps que les législateurs se batailleront. Mais de toute évidence, là-aussi la bataille devra être de courte durée, sinon tout le monde y perdra aux changes…

Idéalement pour Fiat qui veut redevenir un géant de l’automobile respecté à travers la planète, ces deux acquisitions sont essentielles et on peut facilement imaginer qu’il s’agit là qu’un début…
  

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