Lexus GX470, talentueux mais discret

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Les grands artistes ne sont pas toujours les plus extrovertis. Ils s’expriment davantage par leur art que par leur présence. Souvent peu soucieux de leur apparence, on doit les prendre comme ils sont ou s’en aller. Le Lexus GX470 est, à sa façon, un artiste de talent qui cultive l’anonymat comme peu savent le faire. Apparu en 2005 et venant jouer dans la galerie des Acura MDX, BMW X5, Mercedes-Benz ML et compagnie, le GX470 n’a pas autant dérangé qu’on le croyait à l’époque.

Si on voit si peu de GX470 sur nos routes, ce n’est certainement pas en raison de son prix avoisinant les 70 000 $ (pour les personnes bien nanties, à partir d’un certain seuil psychologique propre à chacun, un prix élevé n’est plus dissuasif mais plutôt un incitatif !). Si ce n’est pas son prix, il faut donc que soit à cause de son apparence. Apparence qui, pour tout dire, n’est pas très emballante. La notion de courbe n’avait sans doute pas été apprise à l’école de design fréquentée par les dessinateurs de Lexus… Mais le GX470 n’est pas laid non plus. Je dirais même qu’il en impose. Dérivé du Toyota 4Runner, le GX470 en conserve les dimensions générales même si la hauteur gagne près de 10 cm, ce qui le fait ressembler à un frigo couché. Mais un frigo de grande classe !

Habitacle de luxe

L’habitacle se veut du même moule que la carrosserie, c’est-à-dire sobre mais un tout petit peu soporifique. La qualité des matériaux ne fait aucun doute. Les cuirs ne font pas simili cuir et les boiseries sont réalisées en véritable bois, ce qui est plus rare qu’on le croit dans cette industrie qui mise d’abord sur le tape-à-l’œil. La liste de l’équipement standard suffirait à remplir deux ou trois pages du Guide mais il suffit de mentionner qu’outre le Groupe Premium, facturé à 6 300 $, il n’existe aucune option. Ce Groupe Premium ajoute un système de navigation avec écran de recul et un système DVD pour les places arrière. Parlant de celles-ci, elles s’avèrent aussi confortables que celles situées à l’avant. Le GX470 arrive d’office avec une troisième banquette, désespérément inaccessible aux adultes. Malgré la hauteur du véhicule, l’espace disponible pour le chargement arrière se situe dans la moyenne de la catégorie. Lorsque les deuxième et troisième rangées de sièges sont abaissées (ou, mieux, enlevées) on se retrouve avec 2 513 litres. Ce qui est beaucoup mieux que les BMW X5 et Mercedes-Benz ML, mais pire que l’Escalade qui remporte la palme avec ses 3 084 litres. Malheureusement, on ne retrouve pas de hayon dans le GX470 mais plutôt une porte dont les pentures sont à droite. Lorsque dans un stationnement l’avant d’une voiture vous serre de trop près, qu’il fait -800 degrés avec le facteur vent et qu’on a des paquets dans les mains, on maudit ce type de porte... Parmi les notes plus positives, mentionnons que le tableau de bord ne souffre d’aucune faille au niveau de la finition. Par contre, la multitude de boutons qui s’offre au conducteur demande un certain temps d’adaptation. Fiez-vous à l’excellent système audio Mark Levinson de 240 watts pour vous le faire trouver moins long !

Un jouet pour adulte

Au chapitre de la motorisation, c’est relativement simple. Un seul moteur est proposé pour le GX470. Il s’agit d’un V8 de 4,7 litres de 275 chevaux et 332 livres-pied de couple. Sa douceur et sa souplesse n’ont d’égales que sa discrétion et sa puissance. En effet, ce n’est pas parce qu’on l’entend à peine lorsqu’on roule à vitesse constante qu’il ne travaille pas ! Ses prestations sont étonnantes, compte tenu du gabarit du véhicule. De plus, son couple très élevé obtenu relativement tôt dans les tours (3 400) fait de la conduite hors route un jeu d’enfant. Sa consommation, cependant, est celle d’un adulte. D’un adulte qui a très soif… On ne retrouve qu’une seule transmission, soit une automatique à cinq rapports, aussi subtile que le moteur auquel on l’a associée. Bien que le moteur et la transmission soient sophistiqués, c’est le rouage intégral qui vole la vedette. En conditions normales, le différentiel central Torsen (qui signifie Torque Sensitive) envoie 40 % du couple aux roues avant et 60 % aux roues arrière. Dès que le différentiel central détecte un besoin de traction plus élevé à l’arrière, il compense automatiquement. Mais, comme un vrai 4x4, le GX470 possède aussi une gamme basse et il est possible de verrouiller le différentiel central. Le conducteur peut, de plus, compter sur le régulateur de traction qui contrôle la traction sur surfaces meubles, un contrôle d’assistance en descente et un autre de démarrage en montée. Et dire que la majorité des GX470 ne rouleront jamais dans la boue !

Sur un véhicule aussi avancé technologiquement, il est un peu surprenant de retrouver une suspension arrière à essieu rigide. Des ressorts pneumatiques autorisent cependant un confort de haut niveau et permettent, à l’aide d’un dispositif électronique contrôlé depuis l’habitacle, d’augmenter ou diminuer la hauteur, question de passer au-dessus d’un obstacle ou, au contraire, faciliter l’accès à bord. Qui plus est, le GX470 possède une suspension active (AVS) que l’on retrouve sur d’autres modèles Lexus et qui propose quatre niveaux de confort. Lexus, fidèle à son habitude, ne s’est pas gêné pour utiliser l’électronique à des fins sécuritaires. En plus d’une quantité quasiment indécente de coussins et rideaux gonflables, on retrouve plusieurs aides au pilotage, des freins ABS au contrôle de la stabilité en passant par l’antipatinage et autres anges gardiens.
Bien qu’il ait été élaboré sur la plate-forme du prolétaire Toyota 4Runner, le GX470 est suffisamment différent pour bien s’en démarquer. Ne lui reste qu’à s’affirmer un peu plus, visuellement parlant.

feu vert

Prestige de la marque
Fiabilité toujours au poste
Capacités 4X4 étonnantes
Équipement très complet
Finition exceptionnelle

feu rouge

Style anodin
Prix indécent
Troisième banquette ridicule
Consommation d’alcoolique en rechute

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