Honda Ridgeline 2009, marginal mais efficace

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

En concevant sa camionnette, Honda en a profité pour présenter un produit original. Sans cet atout, inutile de se battre contre les légendes que sont le Silverado de GM, le Ram de Dodge ou le F150 chez Ford. Il fallait trouver des idées innovatrices pour parvenir à gruger des parts de marché aux trois grands constructeurs de camionnettes nord-américains. Pour certains, Honda a gagné son pari alors que pour d’autres, le constructeur s’est tiré dans le pied avec un produit mal adapté aux besoins des consommateurs. Il n’en reste pas moins qu’Honda a réussi à percer brillamment dans une catégorie dominée par les Américains.

Carrosserie atypique

L’extérieur du Ridgeline ne laisse personne indifférent. À commencer par l’avant qui donne l’impression d’être massif mais qui pourrait avoir un impact visuel plus important. Puis impossible de ne pas remarquer la caisse qui fait partie intégrante de la carrosserie, d’autant plus que les parois élevées lui confèrent une silhouette à mi-chemin entre l’utilitaire sport et la camionnette traditionnelle. Plus discrètes cependant, d’autres innovations s’avèrent fort pratiques, dont la porte de la boîte qui s’ouvre de côté pour accéder plus facilement au coffre verrouillable au fond de la caisse. Ce dernier n’a pas la contenance des coffres de chantier mais offre un bon compromis si vous ne voulez pas investir dans ce genre de matériel. Un seul Ridgeline est présenté, mais selon Honda, il conviendra parfaitement à la clientèle ciblée. On propose donc une seule longueur de caisse, un seul moteur, un système d’entraînement à 4 roues motrices en permanence et une cabine à 4 portes. Toutefois, pour afficher une gamme de prix complète, on aura le choix entre les versions DX, VP, EX-L et EX-L Navi.

L’intérieur, quant à lui, se veut beaucoup plus traditionnel avec un tableau de bord épuré et quatre vraies places. L’utilisation abondante de plastiques aux couleurs ternes rend la présentation un peu triste.

Tous les sièges sont très confortables et offrent une assise adéquate pour une camionnette. Le tableau de bord reprend des éléments du Pilot et de l’Element, et l’espace disponible est plus que généreux. Les commandes semblent avoir été disposées sur la planche de bord en ne respectant aucune logique, mais sont toutes facilement accessibles à l’exception de la radio qui se retrouve loin à droite et au haut de la console centrale.

La route en tout confort

Le châssis du Ridgeline est monocoque, ce qui lui procure une rigidité exceptionnelle. Grâce à ses suspensions indépendantes, le confort de cette camionnette est impressionnant. Et c’est surtout sur l’autoroute que l’on apprécie le travail des suspensions. En fait, le comportement routier s’apparente plus à celui d’un utilitaire sport, ce qui n’est pas étranger à la conception du véhicule. Les imperfections de la route sont très bien filtrées et le débattement généreux des suspensions permet d’obtenir un confort appréciable sur des routes cahoteuses. Le roulis est correctement contrôlé malgré le centre de gravité élevé. La direction bien assistée est solide et précise, ce qui laisse sentir la route. Un seul moteur est au catalogue, celui qui équipe le Pilot et l’Odyssey, soit le V6 de 3,5 litres. Il est doux et déploie une puissance adéquate en plus de procurer une capacité de remorquage intéressante. En dépit du gabarit de la camionnette, les accélérations et les reprises sont très acceptables et jamais on ne manque de puissance.

Bien chargé cependant, le Ridgeline éprouve certaines faiblesses, assez évidentes lorsque le véhicule doit franchir les routes vallonnées de Charlevoix. On note aussi l’échauffement des freins après de nombreux arrêts.

Hors route léger

De toutes les camionnettes sur le marché, seul le Ridgeline n’offre pas démultipliée. Il est donc impossible de compter sur le sécuritaire 4Low lorsque l’on s’engage dans les pires sentiers. Inutile également de passer en mode 2Hi pour économiser du carburant car le Ridgeline est en mode intégral tout temps. Il faut par contre avouer que ce mode est exceptionnellement efficace en hiver et que rarement il est pris en défaut. Toutefois, si l’envie vous prend de vous évader dans la nature et d’essayer de vous faufiler entre deux souches d’arbres, sachez qu’il est possible de barrer le différentiel pour obtenir une meilleure prise. Cette option ne rendra pas le Ridgeline trail rated mais lui permettra de s’extirper facilement de fâcheuses positions. Par ailleurs, il n’est pas le plus méritant pour ce qui est de la garde au sol. Le dégagement disponible sous le véhicule n’est pas optimisé, d’autant plus que l’empattement long handicape sérieusement ses capacités de franchissement.

Étrangement, et jusqu’à tout dernièrement, l’attelage pour tirer une remorque était optionnel mais il est désormais installé en usine et donc de série sur la camionnette. Avec une capacité de remorquage de près de 2 268 kg, le « pickup » de Honda est tout indiqué pour remorquer une roulotte de villégiature. Le Ridgeline est idéal pour ceux qui recherchent une camionnette originale, efficace, confortable et polyvalente. La capacité de remorquage est excellente et la caisse est pratique, mais l’absence d’un rouage 4X4 avec sélecteur de gamme l’empêche de prétendre au titre de « vraie » camionnette. Et c’est en grande partie le seul reproche que l’on peut lui faire. Vous n’aurez certes pas le prestigieux bagage historique du Ford F150 ou du GMC Sierra mais vous pourrez au moins être assuré que votre Ridgeline accomplira la presque totalité des travaux que vous lui demanderez.

FEU VERT

Suspensions efficaces
Coffre avec verrouillage dans la caisse
Modularité des sièges arrière
Espace généreux dans l’habitacle
Moteur V6 adéquat  

FEU ROUGE

Silhouette quelconque
Absence de démultipliée
Parois de la caisse élevées
Intérieur terne

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