Mazda CX-7, le futur apprêté au présent

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Il ne faut pas chercher longtemps pour dénicher de belles voitures. Les pages du présent Guide de l’auto en sont remplies. Trouver un beau véhicule utilitaire sport (VUS) demande un peu plus de recherche… mais on y parvient toujours. En fait, même pas besoin de tourner des pages ! Celles que vous lisez présentement suffisent à arrêter notre choix. Des goûts on ne discute pas, me direz-vous, mais la plupart des gens rencontrés trouvent la Mazda CX-7 franchement jolie. Ses allures futuristes, ses puissantes ailes avant, son pare-brise très incliné et ses immenses passages de roue lui donnent une prestance rarement égalée.

Le passé, et pas un passé très lointain, nous a souvent prouvé que sous une belle robe se cachaient fréquemment de sérieux handicaps. Puisque nous sommes tous un peu pervers, allons donc y jeter un coup d’oeil… Derrière sa grande bouche d’aération frontale, on retrouve un quatre cylindres turbocompressé de 2,3 litres de 244 chevaux et de 258 livres-pied de couple. Ce moteur est le même qui équipait feu la MazdaSpeed6. Étant donné que la CX-7 se montre nécessairement plus lourde que la Speed6, ses performances s’avèrent un peu moins relevées. Mais ce n’est tout de même pas le désert car le couple maximal est disponible dès 2 500 tours/minute. Il entraîne cette masse de près de 1 800 kilos d’un arrêt complet à 100 km/h en moins de 9 secondes, ce qui est fort brillant. Les reprises entre 80 et 120 km/h sont du même acabit, cependant, on remarque parfois un temps de réponse du turbo. De là à dire que la CX-7 est un véhicule sport, il n’y a qu’un pas que je m’empresse de franchir… à demi.

À ce quatre cylindres est boulonnée une transmission automatique à six rapports qui souffre à l’occasion de paresse. Cette transmission propose un mode manuel mais, à moins de vouloir conserver plus long- temps le régime du moteur dans une descente, par exemple, je ne vois pas son utilité. Et ce commentaire ne s’adresse pas uniquement à Mazda. La Mazda CX-7 se veut tout d’abord une traction (roues avant motrices). À noter que cette année, la version GT ne sera plus offerte qu’avec le rouage intégral. Ce rouage demeure optionnel pour le modèle de base (GS). L’intégrale ajoute 100 kilos au véhicule, ce qui a une incidence sur la consommation d’environ un demi-litre tous les cent kilo mètres. Un demi-litre de super, faut-il préciser. À défaut d’être plus économique, l’intégrale corrige une lacune du modèle à traction, soit l’effet de couple dans le volant lors d’accélérations vives.

Comportement à l'avenant

Sur la route, la CX-7 se comporte comme ses lignes le laissent penser : à la fois agile et performante, elle s’avère un véritable plaisir à piloter à des vitesses souvent illégales. Par contre, elle n’aime pas trop être poussée. On sent alors un peu de roulis, ce qui est normal compte tenu de sa garde au sol plus élevée que celle d’une berline, par exemple. Dans l’ensemble, la tenue de route est excellente. Les pneus, de gros 18 pouces, s’accrochent au bitume avec opiniâtreté et assurent, grâce à leur grande surface de contact, des arrêts courts et sécuritaires. Il faut avouer que les freins à disque sont très puissants malgré une pédale très dure et un ABS peu discret lors d’un arrêt d’urgence. La direction pourrait cependant procurer un meilleur retour d’information que nous n’en serions pas plus malheureux ! Au moins, sa précision ne fait pas de doute. Si jamais les choses se corsaient, le conducteur d’une CX-7 peut compter sur un système de contrôle de la traction et de la stabilité latérale aussi discret qu’efficace et qui laisse un peu de place au plaisir avant d’intervenir.

Si l’improbable se produisait, notre conducteur serait protégé par six coussins gonflables. Parmi les autres éléments de sécurité, il est dommage qu’on ait sacrifié la visibilité vers les trois quarts avant et arrière pour des questions d’esthétique. En effet, le pilier A est tellement incliné qu’il bloque invariablement la vue, surtout en tournant un coin de rue. Vers l’arrière, ce n’est guère mieux, gracieuseté d’une ceinture de caisse très relevée. Les gens ayant déjà frayé avec les produits Mazda ne seront pas dépaysés dans la CX-7. Le conducteur fait face à trois gros cadrans qui présentent les principales jauges, tout de rouge éclairés la nuit venue. Au centre de l’imposante planche de bord, on retrouve un module comprenant les commandes de la radio, de la ventilation et, le cas échéant, de l’écran du GPS. Le tout est bien disposé et facile à comprendre. Alors, pourquoi aller foutre plusieurs informations (heure, température, radio, etc.) dans un tout petit écran placé sur le dessus du tableau de bord, la plupart du temps illisible ou qui demande de quitter la route des yeux pour être consulté ?

Un véhicule qui a du coffre

La position de conduite se trouve très rapidement même si la colonne de direction n’est pas ajustable en profondeur. Les places arrière ne sont pas des plus accueillantes puisque leur assise est basse. Et comme la ceinture de caisse est haute, on a l’impression d’être une nouille dans le fond d’une louche. La CX-7 étant un véhicule cinq places, on ne retrouve heureusement pas de troisième banquette. Pour ça, faut aller du côté de la CX-9. L’accès au coffre est facile mais il n’y a pas de bande de caoutchouc sur le dessus du pare-chocs, ce qui entraînera à coup sûr des égratignures dès qu’on tentera de déposer ou de retirer quelque chose de lourd dans le véhicule. La Mazda CX-7 n’est pas seulement jolie. Elle s’avère très compétente sur la route et confortable. Malheureusement, elle engouffre passablement d’essence, ce qui risque de lui nuire, surtout depuis que les prix de l’or noir ont commencé à grimper.

FEU VERT

Lignes très belles
Moteur puissant
Comportement routier sain
Traction intégrale intéressante
Antipatinage bien dosé pour l’hiver

FEU ROUGE

Essence super seulement
Consommation élevée
Visibilité restreinte
Certains accessoires manquants
Tige de jauge d’huile très mal placée

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